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Bentalha, à 12 km de la « charte »
Publié dans El Watan le 16 - 08 - 2005

Bentalha, commune de Baraki, à 12 kilomètres à l'est d'Alger. Dans la nuit du 22 au 23 septembre 1997, près de 400 morts, selon des sources non officielles (une centaine selon des sources étatiques), ont péri sous les couteaux d'éléments de groupes armés.
Femmes, hommes, enfants, bébés, personne n'a été épargné. « Je ne pardonne pas ! », lâche l'homme, la soixantaine, habitant du quartier Haï Djilali au fin fond poussiéreux de l'agglomération de Bentalha, qu'on dirait bombardée. Piste. Poussière. Vide. « J'ai perdu neuf enfants, âgé de 9 mois à 17 ans, en plus de ma mère. L'Etat indemnise pour chaque membre perdu de la famille 428 000 dinars », ironise-t-il. « Puis ils nous demandent de pardonner à ceux qui ont égorgé nos enfants ! C'est quoi ça ? Il veut un troisième mandat ?! » s'insurge le père qui montre les maisons ciblées cette nuit-là, à la lisière du bois où a surgi la mort et le massacre. Au loin, les montagnes. « Les habitants de cette maison ont perdu leurs mères et leurs filles. Celui-là a perdu ses fils... ». Le chef de l'Etat propose dans un « projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale » de ne pas gracier les auteurs de massacres collectifs. « Ah bon ?! Parce qu'il les connaît lui ? Comment vont-ils vérifier qui a fait quoi ? » crie l'homme. « De toute manière, l'Etat n'attrape que les terroristes qui ramenaient de l'eau, qui faisaient la cuisine ou le guet... », renchérit un jeune habitant du quartier. L'homme, lui, se calme, mais le débit de la parole est rapide : « Je ne pardonne pas, mais je ne veux pas me venger. La femme du terroriste, ses enfants, je ne vais pas aller les tuer. Mais lui, je ne lui pardonne pas. Mon fils avait 11 ans, il m'appelait ‘'ya baba...'' quand on l'a attrapé pour l'égorger...j'étais comme pétrifié... ». La plupart des rescapés ont quitté Bentalha. « Ils ont fui la prison mais se sont retrouvés devant sa porte », disent l'homme et l'adage. Car beaucoup avaient abandonné leurs habitations dans les zones montagneuses de l'Atlas blidéen, fuyant le maquis terroriste. Ils ont habité Bentalha, l'une des zones tampon entre la capitale et la Mitidja. Et puis il y a eu cette nuit. « Et depuis, les gens sont partis. La plupart d'entre eux étaient locataires. Les prix ont baissé. Une grande maison ne coûtait que 250 millions (de centimes). Parce que le sang y est entré », explique-t-on. Quelques petits commerces. Pistes défoncées. Un timide poste de police dont le fourgon, selon les jeunes rencontrés, tombe tout le temps en panne. Des constructions approximatives. Des jeunes écrasés par l'ennui. Ils étaient adolescents en 1997. Mais ils n'ont pas écouté le discours du chef de l'Etat. « L'amnistie ? Je comprends pas. Y avait pas déjà la concorde civile ? Y a un vote ? Certainement pour s'en mettre plein les poches durant la campagne », lance Ali, survivant du massacre. On tente de résumer les dispositions proposées par le président de la République (« qui habite juste à 12 kilomètres d'ici », précise Ali). Les mêmes observations fusent : « Et comment on saura qu'untel n'est pas impliqué dans un massacre ? Qui pourra le dire ? « Ils » étaient avec eux aux maquis pour le savoir ? ». « L'Etat n'arrive même pas à se réconcilier avec nous. (En janvier 2005), on a dû fermer la route, brûler des pneus pour qu'ils viennent nous remettre le courant électrique. On ne voit les gendarmes que lorsqu'ils viennent nous briefer avant la visite de journalistes étrangers. Le reste, l'Etat, il est au littoral, à Club des Pins », lâche un des jeunes. « Que Dieu châtie les assassins ! Ils nous ont retardés de plusieurs siècles », dit l'un des clients d'un café au bord de la CW 14 qui longe Bentalha. « Mon cousin avait 20 ans quand il a été raflé ici à Bentalha en 1996. Il en a pris pour vingt ans pour affaires islamistes. Il a rien fait. C'est bien de libérer des innocents qui ont été emprisonnés », pense Ahmed, la trentaine. « Et ammi Ali ? On va l'amnistier ? Il tenait dans le temps un magasin d'électroménager dans le quartier. A cause du terrorisme, il a fermé son commerce et maintenant, les impôts exigent de lui de payer un cumul de plusieurs années. », explique l'un des clients. « Y a ceux qui ont gagné, les autres ont perdu...C'était la guerre », poursuit-il.

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