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Empreinte
La mémoire du sang est longue et fertile (I)
Publié dans El Watan le 08 - 09 - 2005

qu'est-ce qu'un intellectuel et à quoi peut-il servir ? Platon, dans son livre La République, posait cette question et ne lui trouvait pas une vraie réponse adéquate. Depuis, plusieurs penseurs se sont attelés à répondre à cette question très difficile. Au cours d'une conférence donnée en février 1967, Jean-Paul Sartre essaya de définir l'intellectuel de cette façon : « C'est le savant ou le créateur ou le penseur qui dépasse, grâce à ses préoccupations et à ses travaux tant pratiques que théoriques, les limites de sa production spécialisée et les élargit au plus loin des intérêts communs à toute l'humanité. » En somme, l'intellectuel est un humaniste qui fonctionne dans l'incompatibilité totale avec le pouvoir politique en place quelle que soit sa philosophie ou son idéologie. Cette incompatibilité vitale pour la raison critique a existé depuis toujours et partout dans le monde. Cette question de l'intellectuel et sa relation au pouvoir politique est toujours d'actualité, particulièrement dans notre pays qui arrive à un stade où la notion de démocratie est, elle-même, entachée de doute. Le référendum sur la réconciliation nationale en est une preuve. Le mot même de référendum est explicite. Il renvoie à l'idée d'une démocratie directe qui se veut idéale. Mais là aussi, les dés sont piégés, voire tarabiscotés. Car il faudra alors définir la notion de peuple. Qu'est-ce qu'un peuple ? Question à laquelle il est impossible de répondre. Mais on pourrait dire et définir un peuple par sa conscience politique. Un analphabète peut-il vraiment en avoir une ? Non. Déjà le référendum porte en lui un certain nombre d'ambiguïtés et de contradictions. Parce que se voulant logique et rationnel, il est, en réalité, fondé sur l'émotionnel, le charlatanisme et la superstition. Partout, aujourd'hui, la question que pose Pierre Bourdieu : « Y a-t-il encore des intellectuels ? », est essentielle. Dans la mesure où ces intellectuels sont devenus souvent des jouets de la société du spectacle, donc des médias, donc du pouvoir politique. Pierre Bourdieu, en France, Gunter Grass, en Allemagne ont des positions à contre-courant. C'est pourquoi, ils sont marginalisés, occultés et agressés méchamment, comme ce fut le cas pour Gunter Grass qui a vu son dernier roman déchiré à la télévision allemande, en direct, par un critique hystérique, parce que l'écrivain avait une autre vision au sujet de la réunification allemande. Vision opposée bien évidemment à celle du pouvoir politique. En Algérie, le référendum du 29 septembre est déjà l'occasion pour le pouvoir de flatter et de menacer, en même temps, l'intellectuel qui ne doit pas avoir sa propre analyse sur la question référendaire. Très vite, la plupart des intellectuels (le sont-ils vraiment, selon les critères de Pierre Bourdieu et de Jean-Paul Sartre ?) ont commencé à s'agiter et à cautionner ce référendum qui est en fait, et partout dans le monde, un appel à plébiscite. Ce qui enlève tout son sens à la notion elle-même. Une minorité d'intellectuels arrive à garder une position déontologique et morale acceptable. Parce que très vite, la problématique du rapport entre ces intellectuels qui font du refus une valeur intrinsèque, et le pouvoir politique devient conflictuel et atteint parfois un seuil d'hostilité impossible à atténuer. En effet, tout pouvoir politique se méfie de ceux qui produisent des idées, du sens et de l'humanisme, donc. Et aussi, de ceux qui produisent de l'émotion, de la sensibilité et de l'ivresse esthétique. Si cette contradiction s'est aiguisée à ce point entre une minorité de libres penseurs et une majorité politique suffisante et sûre d'elle, c'est qu'elle exprime une crise structurelle, dont souffre la réalité socio-politique impliquée dans tous ses comportements psychologiques et dans toutes ses pratiques sociales et culturelles qui ne cessent de se dégrader, voire de se dissoudre dans un climat politique où les pouvoirs ont tous les droits et les intellectuels rétifs aucun. Et ceci, d'une façon universelle.
(A suivre)

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