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Pour mémoire
Charte nationale
Publié dans El Watan le 19 - 09 - 2005

« Nous rappelons... à ceux, dont la conscience est encore vive, qu'ils n'ont pas d'autre choix que de reconnaître qu'ils ont commis des fautes à l'encontre du peuple algérien... Ils n'ont pas d'autre choix que de reconnaître qu'ils ont torturé, tué... et ont voulu anéantir l'identité algérienne. Cette loi relève d'une cécité mentale confinant au négationnisme et au révisionnisme. » Abdelaziz Bouteflika, Sétif août 2005.
On propose la paix à celui qui fait la guerre, à celui qui porte les armes, aux militaires, aux révolutionnaires, aux maquisards et aux résistants. On fait la paix, parce qu'on se rend compte qu'au fond la guerre c'est pas bien, ça fait des morts des blessés et puis ça laisse des veuves et des orphelins. On se réconcilie quand on se fâche avec quelqu'un, son frère, sa voisine, ses amis, ce n'est jamais bien d'avoir des animosités. On amnistie une personne après qu'elle ait été jugée et condamnée, donc reconnue coupable de délits. Voilà donc, depuis quelques mois, on me propose d'accepter la paix et la réconciliation de dire oui à la fin de 12 années de malheurs, de sortir dans la rue, de prendre dans mes bras le premier venu et de l'embrasser comme si c'était mon propre frère. Nos élus, à la mémoire sélective, ne savent-ils pas que je ne les ai jamais attendu pour agir de la sorte, que je n'ai jamais compté sur eux pour penser à la paix, dire stop aux massacres et crier halte à la folie meurtrière. Que je n'ai jamais cessé de croire en la vie et en l'humain, que j'ai toujours été dans la compréhension même quand l'atrocité nous endeuillait N'ont-ils pas compris que durant toutes ces années, je n'ai rien pu décider et rien pu faire, juste subir et attendre la balle perdue, le couteau mal aiguisé, l'usine brûlée. Depuis, 12 ans sont passés, il y a eu des proches en moins, des amis ont disparu et des voisins ont été exilés. Voilà qu'on me demande mon avis, que je suis traité de traître à la nation si je n'accepte pas, de rebelle si je refuse. On ne cesse de me dire qu'il ne s'agit que de plaies qui mettent du temps à cicatriser. Non ! Après 12 ans, ce n'est plus de plaies qu'il s'agit, ce n'est pas ces blessures qui posent problème, mais bien plus le fait qu'on nous demande de faire la paix sans savoir avec qui ni pourquoi. Je lis et relis tous ces pamphlétaires de la négation, ils ont de belles phrases embellissant pour cette amnistie si chère à notre président. Qu'ils me disent alors Qui a tué Saïd Mekbel, pourquoi avoir tué Belkhenchir ? Comment a germé l'idée d'éliminer Alloula et dans quel but avoir fait disparaître Yamaha, qui a coupé le son à Hasni ? Qui a trahi la confiance de Boudiaf ? Loin des blessures à cicatriser, c'est plus ces questions qui me hantent, car derrière de tels actes, il doit bien y avoir des mains, des yeux, des têtes et des cerveaux pour penser. Une telle paix amnistiante voilerait toute recherche sur ces événements, effacerait des tablettes ces villageois massacrés. Douze années d'état d'urgence, 200 000 morts et c'est moi qui dois accepter la paix ? Quelle ironie, n'est-ce pas ? A lire ces « démocrabes » à l'échine courbée, refuser la réconciliation telle qu'imposée, c'est trahir mon pays et renier mon histoire. Bien au contraire ! Accepter la paix telle qu'imposée, c'est tuer une seconde fois ma chair, vider de mes entrailles mon propre sang, et rejeter les valeurs morales qui m'ont été inculquées par celui que cette amnistie veut oublier. Et toi homme de l'ombre, demandes-tu seulement pardon ? Toi qui m'as terrorisé, trahi et tué, tu ne dis rien, tu te tais, aucun mot, aucune parole pour dire ce que tu penses de toute cette belle mascarade. J'aurais bien voulu faire la paix avec toi, mais rappelle-toi, en 1995, ils ont parlé de la rahma, tu n'en avais rien à faire, tu as continué ton petit bonhomme de chemin, tuant par-ci, massacrant par-là, puis, ils ont trouvé la concorde civile pour te calmer, tu as pris ce qu'il y avait de bon, puis tu as continué à faire ta sauce, y mêlant mensonges et lâcheté, voilà que maintenant on t'apporte sur un plateau cette belle amnistie. Je me demande qui tu peux bien être pour qu'on ai autant d'égard à ton encontre, qu'as-tu de bien particulier toi, qui casse, qui tue et à qui on accorde tant de largesse et d'attention. Aurait-il fallu que je fasse comme toi, violence et bestialité pour être écouté, pour être considéré et enfin reconnu citoyen à part entière. Aurait-il fallu que je brûle ta maison, que je tue ta femme, que j'égorge tes enfants ? Ainsi, j'aurais été indemnisé, réintégré mon travail et peut-être un jour reconnu comme ancien moudjahid. C'est à toi que je pose ces questions, sans intermédiaires, sans détours, sans symboliques, je te demande de me donner une raison qui te soit propre de te pardonner, une seule pour que je puisse accepter cette paix. Bien plus, je voudrais savoir qu'est devenu ta haine envers moi ; qu'est devenu ce regard meurtrier envers ta voisine et que sont devenues tes idées islamisantes ? As-tu abandonné ces paroles acerbes ? Mieux encore, voilà que nos élus, nos chefs de partis, nos hommes d'Etat nous reprochent d'être ce que nous sommes, d'avoir mal, de souffrir, de réclamer, de crier notre désaccord, d'être tout simplement des être humains. Que veulent-ils ces hommes ? Fiers de parler du moudjahid combattant l'occupant, ils ne cessent de réclamer justice pour la mémoire de leurs compagnons d'armes, en criant gloire aux martyrs de la révolution, ces mêmes hommes insultent la descendance et la mémoire d'autres Algériens qui comme eux ont milité pour ce pays. Faut-il tuer pour être moudjahid ; faut-il égorger pour être un brave ; doit-on porter une arme pour défendre son pays ? Ils méprisent notre peuple, lui donnent des leçons, salissent sa mémoire, piétinent ses principes, usurpent sa religion et marchent sur ses morts pour arriver au panthéon de l'histoire... Qu'ils sachent que si ce pays est debout, ce n'est pas grâce à eux, ce n'est pas grâce à leur tracasseries politiciennes, c'est grâce à ces femmes et ces hommes, qui chaque matins que dieu fait, se lèvent pour gagner le peu que leur donne leur salaire. Ces anonymes, qui malgré tout ça, continuent à croire en une Algérie meilleure. Et c'est justement en anonyme que je suis, simple citoyen père de famille, que j'éduque mon fils, que je tente de lui montrer le bon chemin, ce petit chemin laissé par un homme qui a donné sa vie pour que des enfants comme le mien puissent un jour grandir dans ce grand et merveilleux pays. Oui, je vais m'atteler à faire grandir mon petit en priant pour que nos gouvernants fassent de même avec notre si beau pays. Pour finir, en ce jour du 29 septembre, je voterais non au référendum, puis j'irais cueillir une fleur que je déposerais sur la tombe de Saïd, ce voleur qui... car c'est à lui que je penserais alors, à lui et à tout les autres, qu'ils reposent en paix, celle des braves, celle des justes.

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