Bien qu'attendu depuis quelques jours et annoncé même à grands supports publicitaires, le discours du président du Sénat, Abdelkader Bensalah, prononcé lors d'un meeting tenu hier à Constantine, n'aura finalement pas dérogé à la règle. Face à une assistance majoritairement composée des militants du RND et en présence des invités des partis de la coalition, le président du Sénat a développé un discours simpliste face à un public qui attendait quelque chose de spécial. Sans aller dans le détail, l'orateur se contentera de faire le tour d'horizon du projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale pour rappeler, encore une fois, la genèse des démarches du Président engagées depuis son investiture en 1999. « Je ne pense pas qu'il y a parmi les citoyens des gens qui n'aspirent pas à la paix perdue depuis une décennie ou qui sont contre la fraternité et le rapprochement entre les Algériens », lancera-t-il à l'adresse d'une présence attentive. Pour M. Bensalah, les partis devront mettre de côté leurs tendances et rivalités pour s'investir dans la réussite du processus de paix. Tout en faisant le bilan du mandat présidentiel et des réalisations acquises après une décennie noire, il ne cessera d'appeler les Constantinois à une participation massive lors du référendum du 29 septembre. Une manière d'exprimer une crainte désormais manifeste chez la plupart des leaders des formations politiques soutenant le projet du Président quant à un fort taux d'abstention qui continue de hanter les esprits des meneurs des campagnes de mobilisation reflétant une faible motivation et un désintéressement bien apparent des électeurs. En une trentaine de minutes, Abdelkader Bensalah, qui s'est voulu très bref et sans trop nourrir la polémique, contournera les questions lancinantes qui continuent de tarauder les esprits des citoyens, notamment celles liées à l'amnistie des terroristes et au sort des militants du parti dissous. En somme, le président du Sénat, escorté par une importante délégation de sénateurs et de députés, n'a fait que préparer le terrain pour la visite du Président, annoncée pour le 22 du mois en cours à Constantine.
