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Ramadhan, la mercuriale, les bourses et la solidarité
Du côté de chez vous
Publié dans El Watan le 06 - 10 - 2005

Parce qu'on accueille le Ramadhan comme un invité, des préparatifs s'imposent. Les traditions perdurent et se transmettent de génération en génération pour occuper, au sein de la société, une place quasi culturelle.
Les marchands s'en donnent à cœur joie et les maîtresses de maison en profitent pour accommoder la maison de biens longtemps désirés. Avec l'été, son lot de poussières et de laisser-aller. Juillet et août, on cherche à sortir, s'échanger des visites. Le temps du ménage à grande eau est renvoyé aux calendes grecques. Ou du moins pour l'approche de Ramadhan. Un timing s'impose : pas trop tôt pour que la maison reste propre et pas trop tard. C'est ainsi que les quinze derniers jours précédant le mois de jeûne les femmes s'arment de tablier à plusieurs poches. Tel un bricoleur, la voilà accoutrée d'un plumeau dans la poche droite, d'un mouchoir dans la gauche pour torcher le nez du bambin qui s'agrippe à sa jupe, une bassine pleine de produits décapants sous le bras, un foulard sur la tête et une paire de gants qu'elle retirera au bout d'une heure de dur labeur. Le rendez-vous est donné. Les sœurs se joignent à la mère, à chacune une pièce de la maison. Mais surtout il s'agit de choisir une journée où l'eau coule dans le robinet. Avec l'ADE, sait-on jamais... Les couvertures et tapis baignant dans une eau savonneuse sont écrasés à grands coups de pied. On les rince et c'est à plusieurs qu'on les porte pour les étendre. La plus fainéante des sœurs, déjà lasse du ménage, en profitera pour prétexter ensuite un lumbago. Histoire d'éviter de laver les murs. De la cuisine, essentiellement. Des taches de sauces, de la poussière, une empreinte de chocolat derrière la porte. Les services de la police scientifique attribueraient l'empreinte de chocolat à un enfant âgé entre trois et quatre ans. Les taches de sauce rouge détectées sans luma light ont éclaboussé les murs sous un angle criminel : les taches de sauces ne sont pas dans la cuisine, mais dans le salon. Certainement l'œuvre de l'époux qui s'arrange pour dîner devant la télévision. « Ce sont les informations de 20 heures et je veux voir comment s'est déroulé le référendum », se souvient la ménagère tandis qu'elle s'esquinte les mains à la Javel. Et les toilettes, alors. La décence impose qu'on ne relate pas les travaux dans ces lieux-là, dhik l'djiha. Mais souvent, dans les cages d'escaliers, les femmes déchargent leur cœur trop empli de lassitude pour converser sur l'état de saleté dans lequel se trouvent les sanitaires. « J'ai passé des heures à nettoyer des toilettes d'un mètre carré. ça montait jusqu'en haut ! », avance l'une d'elle, irritée. On sort la vaisselle des placards, on époussette les couverts, on choisit les nappes. Va-t-on manger sur la petite « meida » ou sur la grande table ? La maison brille, enfin prête à recevoir l'hôte traditionnel. Et pour un invité de marque tel que celui-ci, on ne lésine ni sur l'effort ni sur l'argent.
Après l'effort,le réconfort
C'est l'occasion de racheter de la vaisselle, une marmite en terre cuite, des bols de soupe, des serviettes, de nouveaux rideaux pour le salon ainsi que de nouveaux tissus pour recouvrir le canapé. Et le Ramadhan apporte avec lui une telle ambiance que l'époux, souvent récalcitrant, se joint à la partie et consent à rétribuer généreusement les efforts de sa femme pour la préparation du mois de carême. C'est qu'aussi, il l'attend au tournant. Cette année, il compte bien avoir une sorte de boureq différend pour chaque jour ainsi qu'une chorba sauce blanche plusieurs fois par semaine. Il sait qu'il est le seul à en manger et que ça n'arrange pas son épouse d'avoir à préparer plusieurs mets différents. Pour l'amadouer, il lui donne de l'argent pour acheter sa nouvelle vaisselle, ses bouts de tissus et ses voiles pour ses fenêtres. De nouvelles traditions sont venues se greffer à d'autres tandis que certains rites ont disparu. « Avant, on faisait mijoter la chorba dans le chaudron en terre cuite de la grand-mère qui se transmettait avec les bijoux », raconte une grand-mère originaire de La Casbah. « Avec l'arrivée du réfrigérateur, du congélateur et du micro-onde, tout est parti. On n'achetait pas autant de choses, mais on avait une double vaisselle et une double literie pour le mois de Ramadhan. Ce n'était pas l'ère de la consommation, mais l'ère de la tradition », commente la grand-mère.


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