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Précarité des conditions de vie des Algériens
Les oubliés de la rente
Publié dans El Watan le 17 - 10 - 2005

La pauvreté en Algérie est d'abord définie par les experts comme l'insuffisance de consommation alimentaire en qualité et en quantité, mais aussi une médiocre satisfaction des besoins sociaux de base.
Cette notion a recouvert une réalité qui a évolué différemment depuis l'indépendance. Il est, cependant, indéniable que la crise économique et les politiques d'ajustement structurel ont eu un impact négatif sur l'emploi et les revenus des ménages, entraînant, de ce fait, la détérioration de leur pouvoir d'achat et des conditions de vie, et surtout un appauvrissement certain d'une grande partie d'entre eux. En 2003 et en dépit d'une situation financière du pays enviable, des réserves de changes dépassant les 30 milliards de dollars, un Algérien sur trois vivait au-dessous du seuil de la pauvreté. Toutefois, la définition et la « mesure » de la pauvreté dans notre pays sont rendues malaisées par l'absence d'études systématiques dans le temps ou plus exactement à une période donnée. La seule étude disponible est celle relative aux niveaux de vie des populations, réalisée conjointement par l'Office national des statistiques (ONS) et la Banque mondiale en 1995. Les résultats de cette enquête ont permis, en premier lieu, d'estimer le nombre de pauvres en Algérie à 1,6 million de personnes souffrant de pauvreté alimentaire (dont plus d'un million dans les campagnes). La fraction de la population affectée par la pauvreté, vivant d'un revenu inférieur à 1,6 dollar, représentait ainsi, en 1995, 23% de la population globale. Comparativement à 1988, elle s'est accentuée en tant que conséquence à la mise en œuvre du programme d'ajustement structurel (PAS) dont les effets sur la dépréciation du pouvoir d'achat n'ont pu être totalement jugulés par la mise en place « du filet social ». Le nombre de pauvres s'est accru et la pauvreté s'est aggravée dans la mesure où la proportion de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté extrême a progressé, passant de 3,6% en 1988 à 8,1% en 1995. Le poids des ruraux dans la population pauvre reste important et a enregistré une légère baisse, passant de 72% à 68% entre 1988 et 1995. Quelles sont les régions les plus touchées par le phénomène ? Sur les 1541 communes que compte le pays, et d'après l'étude réalisée par l'Agence nationale de l'aménagement du territoire en collaboration avec le PNUD, la pauvreté se concentre essentiellement dans 177 d'entre elles où tous les indicateurs signalent une précarité avancée et ce, pour une population de 1,6 million d'habitants. Tandis que celles qui jouissent d'une situation moyenne dans l'ensemble sont au nombre de 230 et enfin 1131 communes, soit près de 75%, qui connaissent une situation favorable. Malheureusement, les résultats des études effectuées dans ce sens convergent pour désigner les territoires d'extrême pauvreté comme étant localisés principalement en zone montagneuse ou steppique essentiellement et, dans une moindre mesure, dans le sud du pays. Ces communes se caractérisent, entre autres, par la « faiblesse relative de leur taille » (moins de 30 000 habitants), la modicité des ressources financières propres, l'absence de commodités de logements, un faible taux de scolarisation, des taux d'analphabétisme et de fécondité élevés. L'ampleur du phénomène de la pauvreté se manifeste différemment d'une wilaya à une autre. Classées selon le volume de population des communes les plus pauvres, les wilayas de Mostaganem, Médéa, Djelfa et M'sila se détachent nettement du lot, mais avec des populations de plus de 100 000 habitants et même plus de 180 000 pour Djelfa et Médéa. Ces quatre wilayas concentrent à elles seules 40% des habitants résidant dans des communes pauvres. Si l'on devait tenter de dresser le profil type de la commune pauvre en Algérie, on pourrait dire qu'elle est située généralement en zone rurale, soit dans la steppe, la montagne ou encore le long des frontières. Elle est de petite taille, elle a peu de revenus propres, n'offre presque aucune commodité de logement, que la non-scolarisation des enfants rejoint l'analphabétisme des adultes.
229 communes sans ressources
Et que les femmes ont tendance à avoir plus d'enfants qu'ailleurs. Sur ce dernier point, il y a lieu de noter qu'au niveau de Djelfa, 14 communes sur 17 dépassent la « norme » de 6 enfants par femme et que même dans 5 d'entre-elles la norme va au-delà de 10 enfants par femme. Concernant le volet relatif à l'analphabétisme, cette caractéristique des ménages élargis est aggravée par les taux d'analphabétisme de leurs chefs de famille. En moyenne, 80% d'entre-eux sont analphabètes. La proportion des chefs de ménages analphabètes culmine à plus de 88% pour les régions pauvres de la wilaya de Chlef et à plus de 90% pour celles de Djelfa. Tandis que dans 8 autres, la quasi-totalité des chefs de ménage (plus de 94%) est analphabète. Indiquant au passage que la construction de l'indice de pauvreté a pu être relativement établi, par les experts, grâce plus précisément à l'étude approfondie de plusieurs domaines qui s'impriment différemment sur le territoire, notamment le secteur de la santé, de l'éducation et du logement. L'impact plus au moins large de ces derniers pourrait traduire le niveau de retard du domaine au plan national, pour ce qui concerne les trois secteurs. Le diagnostic révèle qu'en matière de logement, près de 229 communes sont en situation défavorable, elles sont 168 communes pauvres dans le domaine de la santé, et pour l'éducation elles sont 98 communes à être dans une situation critique. Le problème du logement est,
pour sa part, un indice important, car il participe à l'identification des disparités par rapport à un mode d'habitat décent ; les populations vivant dans des logements insalubres, privés de l'accès aux utilités de base, sont en plus exposées au risque de maladies qui aggrave leur situation déjà défavorisée. Le plus préoccupant dans cette affaire est sans doute le sort des 229 communes qui sont dans un état critique et où les faibles taux de branchement aux différents réseaux (eau potable, assainissement, électricité) se conjuguent aux plus fortes proportions de logements précaires et aux taux d'occupation par pièce les plus élevés. Les deux régions Nord-Est et Hauts Plateaux Centre se retrouvent respectivement avec plus de 26% et de 19% de leurs communes qui accusent le plus faible indice du logement. Quant à la wilaya de Médéa, elle totalise le plus grand nombre (32) de communes dont la situation est jugées critique, soit 50% des communes de sa région. Abordant un autre aspect relatif aux caractéristiques que présentent les ménages pauvres, il est important d'insister sur le fait que la taille moyenne des ménages pauvres est relativement considérable. En 1995, elle se situait en moyenne à plus de 8 personnes, alors qu'en moyenne au niveau national elle serait de l'ordre de 6,6 personnes. Relevons en outre la corrélation établie entre la pauvreté et le chômage que ce soit en 1988 ou en 1995. Le chômage est, en effet, plus important chez les populations défavorisées autant en zones rurales qu'en zones urbaines : 44% en zones urbaines et 35% en zones rurales en 1988 contre 29% et 24% chez les non pauvres en 1995. Toutefois, soulignons que les taux de pauvreté sont plus élevés parmi les chefs de ménage exerçant dans l'agriculture. La réalité sur le terrain est caractérisée par le fait que le processus d'appauvrissement a affecté plus précisément les populations en chômage et celles dépourvues de revenus, mais également des salariés dont le pouvoir d'achat a été fortement déprécié par la hausse des prix des produits de première nécessité, antérieurement subventionnés par l'Etat (produits céréaliers, laitiers, matières grasses, sucre). Parmi les salariés, ce sont les couches moyennes qui ont subi le plus ce processus. L'émergence de ces « nouveaux pauvres », issus des couches moyennes depuis le début des années 1990, est un phénomène récent qui donne à la pauvreté de nouvelles caractéristiques. D'après les experts, l'extension de la pauvreté est à mettre au compte de l'absence de croissance économique et de la baisse de la création de l'emploi durable qui en a résulté. En Algérie, il a été démontré que la pauvreté est liée au chômage.


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