La route reliant Constantine à la commune de Aïn Smara a connu avant-hier des incidents regrettables, œuvre de jeunes gens qui ont choisi de reporter leur colère et leur lassitude sur la voie publique et prendre à témoin les citoyens, donc créer le désordre pour mieux se faire entendre. A l'origine de ces incidents un grave accident de la route qui a eu lieu mercredi après-midi près des demeures des jeunes manifestants et qui a malheureusement coûté la vie à un jeune garçon. Un jeune manifestant nous annoncera dans la foulée que la sœur du petit garçon a, elle aussi, péri dans un accident une semaine après avoir été percutée par le véhicule d'un chauffard roulant à vive allure. Les jeunes révoltés au nombre de 30 à 40 ont bloqué la route en brûlant des pneus, d'où se dégageait une épaisse fumée noire qui a failli étouffer les passagers d'un bus bloqué par une circulation devenue, au fil des minutes, de plus en plus dense. Le bus sera d'ailleurs évacué afin d'éviter le pire. Cette situation délicate a été à l'origine d'un désordre indescriptible, puisque certains conducteurs décideront de passer par la deuxième voie « en parallèle » et de rouler à contresens. Chose qui a poussé les manifestants à bloquer l'autre accès également, ce qui a provoqué le courroux des automobilistes et surtout des chauffeurs de camions et de bus pressés, avec lesquels ils échangeront d'ailleurs quelques propos acerbes, manquant de peu de tourner à la bagarre générale. Il est malheureux de constater, encore une fois, que la folie meurtrière vient de frapper et d'endeuiller une famille qui n'a pas encore fait son deuil de la première et brusque disparition, que la bêtise humaine vient lui ravir un second enfant.
