Une filiale d'Anabib, l'Entreprise algérienne des tubes métalliques (Altumet), risque, faute de plans de charge, de mettre la clé sous le paillasson et de rejoindre les centaines d'entreprises publiques rayées de la carte de l'industrie nationale. Un véritable appel au secours en direction de l'UGTA a même été lancé par les responsables et le syndicat d'Altumet en vue d'une aide pour obtenir des marchés et éviter la fermeture et le licenciement de centaines de travailleurs. Altumet, nous précisent les responsables de l'entreprise, est ignorée au profit d'entreprises étrangères et des tubes en fonte importés, qui sont préférés aux tubes en acier produits par la filiale d'Anabib.«Une situation insoutenable pour les 400 travailleurs de l'entreprise qui pourtant possède des équipements modernes et beaucoup d'expérience dans son domaine», note M. Temzi, qui ajoute que «les offres de son entreprise sont les moins disantes, alors qu'elle est systématiquement ignorée lors du lancement des appels d'offres pour les chantiers d'AEP». M. Temzi estime donc que son entreprise «rencontre des difficultés en matière de plan de charge dues à l'absence de demande de tubes en acier revêtus pour l'usage hydraulique (AEP), ce qui risque de pénaliser la filiale d'Anabib». M. Temzi, président du comité de participation de la filiale, affirme que «l'entreprise agonise et a besoin de marchés pour survivre». L'entreprise Altumet est spécialisée dans la fabrication de tubes hydrauliques et hydrocarbures «selon les normes européennes et internationales en vigueur (ISO, API), et la fabrication porte sur une gamme de tubes en acier dont le diamètre est compris entre 219 et 914 mm avec une épaisseur de 3,5 à 16 mm», font savoir les responsables de l'entreprise. Ceux-ci notent que pour être encore plus compétitive, l'entreprise, dont la capacité de production est de 40 000 t, a entrepris d'élargir sa gamme et d'améliorer son outil de production. Des investissements ont été ainsi entrepris «dans une nouvelle ligne de fabrication de tubes de dernière génération ainsi que d'un atelier haut de gamme de revêtement extérieur en polyéthylène tricouche et intérieur en couche de peinture époxy de qualité alimentaire pour l'eau potable et epoxy gaz». Ces capacités, estiment les responsables de la filiale d'Anabib, devraient permettre à l'entreprise d'apporter sa contribution aux projets en cours de réalisation et des projets futurs du secteur de l'hydraulique. Malgré toutes ces potentialités, M. Temzi estime que son entreprise est ignorée et soumise à rude épreuve et son avenir mis en danger. Le président du comité de participation de la filiale met en relief un autre problème : l'entreprise n'est pas sollicitée pour le tube d'acier produit localement et qui présente des avantages significatifs par rapport au tube en fonte importé qui lui est préféré sur les chantiers. «Le recours systématique aux tubes de fonte importés est l'une des causes de la situation préoccupante de l'entreprise algérienne», estime M. Temzi qui sollicite l'UGTA pour intervenir en faveur d'Altumet et lui permettre d'obtenir des projets AEP conformément à la directive présidentielle n°3 relative à la dynamisation de la lutte contre la corruption et traduite par la circulaire du Premier ministre n°680/PM du 21 décembre 2009, faisant obligation de recourir aux entreprises pour les biens et services produits localement.
