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Une date, un symbole, une promesse
Les évènements du 5 octobre
Publié dans El Watan le 05 - 10 - 2010

Vingt-deux années se sont écoulées depuis que la rage des jeunes Algériens a explosé dans les rues pour clamer la liberté.
Comme sortis d'un sommeil agité, les jeunes, et n'ayant que leurs gorges pour crier et leurs jambes pour courir, ont bravé leur geôlier, ont cassé les chaînes qui les liaient dans cette prison qu'était devenue l'Algérie sous le parti unique. La volonté de casser le mur du silence était plus forte que la résignation. La soif de liberté et de démocratie était plus forte que l'abdication devant le monstre de la censure et de l'étouffement. L'envie de vivre en ayant le droit de choisir ses représentants et de les juger était bien plus puissante que de laisser continuer une république ni issue du peuple ni au service du peuple. Choisie ou spontanée, l'heure était venue pour rendre la parole au peuple. Une parole confisquée en un quart de siècle de gestion par la force et la tyrannie. Choisie ou spontanée, l'heure avait sonné le glas d'un parti appareil d'Etat servant les visées mercantiles et exclusivement subjectives d'un régime fondé sur le non-respect du droit.
Comme en 1954, le peuple algérien a vécu en octobre 1988 un automne annonciateur d'une nouvelle ère. 22 ans après ce coup de colère du peuple, qu'est-il advenu de l'idéal de liberté et de démocratie ? Qu'est-il advenu de cette promesse d'un printemps fleuri aux couleurs de la paix et de la prospérité dans une république faisant du respect des droits un sacerdoce ? L'oubli a-t-il eu raison de ces 500 martyrs tombés, à la fleur de l'âge, au champ d'un honneur préservé de la concussion. Il n'est point d'étonnement à voir l'oubli ronger comme un virus la mémoire de ce pays malade de sa mémoire.
Un pays où la culture de l'oubli est érigée en gomme à effacer des dates, des noms, des évènements, pour éviter le jugement de l'histoire. Il est toutefois des résistances et des voix qui s'élèvent pour dire non, et dire que ce peuple a besoin de sa mémoire pour regarder l'avenir. C'est le cas de l'association Rassemblement action jeunesse (RAJ), qui est née de la gestation d'octobre 1988. «A l'occasion du vingt-deuxième anniversaire de ce mouvement cher à tous les Algériennes et Algériens, nous voulons, nous devons faire une halte (où que l'on se trouve), et nous souvenir, mais aussi continuer à porter le flambeau de tous les mouvements de Libération du citoyen qui ont eu lieu dans notre pays, de l'Indépendance à nos jours», souligne dans un communiqué l'association RAJ qui appelle à un rassemblement aujourd'hui à la place des Martyrs à Alger.
«Journée officielle de la démocratie»
Proclamant la date du 5 octobre «journée officielle pour la démocratie», RAJ aspire à faire préserver les acquis d'Octobre. «Nous appelons tous les citoyens (es) où qu'ils se trouvent, à lutter quotidiennement et pacifiquement pour la sauvegarde des acquis d'Octobre, au moins ceux restants, car ils constituent le meilleur hommage aux victimes de la répression», est-il souligné dans le même communiqué. Nul ne peut faire chavirer le bateau qu'un peuple veut faire accoster sur le rivage de la démocratie. «Le 5 Octobre 1988 a ouvert une nouvelle ère pour l'Algérie, celle qui ouvre la voie à ‘la IIe République', une république démocratique et sociale, comme le précise l'appel du 1er Novembre 1954. Il est hors de question d'oublier ou de laisser galvauder ce rendez-vous», note encore le RAJ dirigé par Hakim Addad.
Les initiateurs de l'appel au rassemblement démentent la volonté de certains à réduire dans une marque de mépris le formidable élan populaire d'Octobre à une histoire de «chahut de gamins » ou «de lutte de clans au pouvoir».
Ils estiment que «c'était une réaction du peuple qui aspirait à une vie meilleure, qui réclamait la démocratie, la liberté et la justice sociale». RAJ rappelle que l'idéal pour lequel étaient sortis les jeunes reste toujours à atteindre. Hamou L'Hadj Azouaou, vice-président de l'Association des victimes d'octobre souligne qu'il ne se fait pas d'illusions sur les velléités des autorités à vouloir effacer la date du 5 octobre.
«On est dans un système de l'oubli. Un système qui veut effacer tous les symboles sur lesquels reposent le combat de ce peuple. Il n'y a point d'étonnement à le voir nous traiter de tous les noms, s'il a osé qualifier Abane Ramdane de traître». Ayant perdu son bras dans ces évènements, Azouaou est heureux de dire face au pouvoir qu'il n'a pas perdu son franc-parler. «Octobre 1988 a été un séisme parmi d'autres séismes. Celui du FFS de 1963, celui de 1980 en Kabylie, de 1982 dans le Constantinois, de 1985 dans le M'zab, et 1987 à La Casbah. Pour dire que la colère couvait sur tout le territoire national et le 5 octobre l'a jetée à la face du pouvoir. Mais je dis que s'il y a un autre soulèvement à l'avenir, les morts ne seront pas que d'un seul côté», indique Azouaou en notant que les jeunes d'Octobre ne se doutaient pas de revivre ce que leurs aïeux ont vécu durant la guerre de Libération.
«On ne savait pas que les chars de l'armée algérienne tireraient sur nous, on ne se doutait pas que la torture à la façon d'Aussaresses allait être exercée sur nous», dit-il. Notre interlocuteur précise que les victimes d'Octobre réclament un statut. «Nous voulons savoir de qui sommes-nous victimes ? Figurez-vous qu'on est considérés comme victimes d'accidents du travail. Des jeunes blessés à l'époque à l'âge de 13 et 14 ans et même un bébé de six mois sont considérés aujourd'hui comme victimes de travail.»
En guise de réparation une pension dérisoire est allouée aux victimes des balles des services de sécurité. Une pension dont sont exclues les victimes de tortures.


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