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Djamel Marir : "Ne pas hésiter à se remettre en cause"
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Publié dans El Watan le 16 - 10 - 2010

Dramaturge, metteur en scène et directeur de théâtre, son humilité n'a pas servi à la visibilité de son parcours.
- La pratique théâtrale s'améliore-t-elle en Algérie ?
En général, oui. Il y a une volonté du ministère de la Culture. Plus de moyens, plus de festivals, plus de troupes. Les théâtres régionaux ont ouvert et les compagnies privées bénéficient de subventions. Cela a amélioré les choses. Cependant, un aspect est un peu négligé : la réflexion. Or, le théâtre ne peut évoluer sans recherches. Le nôtre est coupé de l'université qui est pourtant le lieu par excellence de la réflexion. Enfin, la majorité des théâtres se plaignent d'un manque de textes.
- Une crise de scénarios ?
On tente de surmonter cela par l'adaptation et la traduction. Il y a des auteurs algériens qui écrivent pour le théâtre, mais leurs textes ne sont pas montés en Algérie, tels Arezki Mellal, Mustapha Benfodil ou Maissa Bey. C'est inadmissible. Il est temps de créer un espace de rencontre des professionnels, notamment entre auteurs et metteurs en scène. On va tenter de le créer, au moins au Théâtre régional de Annaba. Au delà de la dynamique actuelle, il demeure encore des faiblesses dans la prestation artistique et l'esthétique des représentations. Les pratiquants ne vont pas au-delà de leurs capacités. Pour ce faire, il va falloir se confronter à d'autres expériences africaines, arabes, mondiales, s'essayer, s'ouvrir… Notre théâtre est un peu isolé du reste du monde. L'isolement existe également dans le pays, avec des secteurs qui peuvent apporter à cet art.
- Par rapport au nôtre, le théâtre africain a beaucoup évolué.
Oui, j'ai vu plusieurs pièces africaines dans des festivals à l'étranger. Ce qui nous manque, c'est de se retrouver et de réfléchir ensemble. Les thèmes choisis pour les colloques en marge des festivals sont vagues. On peut en discuter durant une journée mais sans impact direct sur la pratique. Il faut aller vers une théorie qui améliore la pratique. Cela ne sert à rien de philosopher autour du théâtre…
- L'ISMAS (Institut Supérieur des métiers des Arts du Spectacle et de l'Audiovisuel) peut-il combler ces vides ?
La formation peut toujours être améliorée. Il y a un bon travail à l'ISMAS. Le théâtre a besoin de nouveaux éléments. Mais la formation du comédien ne doit pas s'arrêter à la fin des études. Notre théâtre doit être doté de bibliothèques spécialisées, connectées aux sites de recherche. On doit organiser des débats autour de ce qui se fait actuellement, confronter nos idées avec le public. Il ne faut pas hésiter à se remettre en cause. L'argent à lui seul ne suffit pas. Il faut investir sur la matière grise.
- Ne faut-il pas créer d'autres écoles ? Les théâtres peuvent-ils y contribuer ?

Les théâtres sont des espaces de création et de production qui peuvent contribuer à la formation. L'ISMAS à lui seul ne suffit pas. A un certain moment, il y avait un projet de centres régionaux. Il y avait même une école à Batna, rattachée à l'ex-INADC. A Annaba, il existe bien une école des beaux arts et une école de musique, pourquoi pas une école d'art dramatique ? Faire de même à Oran, pour créer deux pôles, à l'Est et à l'Ouest.
- Vos débuts au théâtre remontent à 37 ans. Un long chemin !
En 1973, avec un groupe de copains, dont Fellag, Sonia, Mohcen Amar, Mokhtari et Ramas, nous avons constitué une troupe professionnelle au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports. Nous avons monté deux pièces, dont Soussa qui a eu un accueil inattendu. Nous avions un espace à Tixeraïne où monter nos décors. C'était une expérience intéressante qui nous a permis de mettre en pratique ce que nous avions appris à l'Institut national d'art dramatique (INADC). Sid Ahmed Agoumi était directeur du théâtre à Annaba. Nous avons travaillé avec El Hachemi Noureddine dans la pièce Temâa yefessad tebâa. En 1976, on m'a désigné directeur du théâtre régional de Constantine qui était fermé depuis dix ans. Sur place, je me suis mobilisé avec une équipe technique pour ouvrir le théâtre. Avec l'aide de Mohcen Amar, j'ai monté la troupe Nous voulions continuer l'expérience du MJS. L'écriture collective était alors à la mode. A Constantine, nous avions monté Hadha idjib hadha et Nass el houma. Des jeunes avaient émergé, dans la mise en scène et l'écriture. Après je suis venu à Annaba pour diriger le théâtre régional. J'ai alors encouragé les comédiens amateurs locaux à passer professionnels, comme Hamid Gouri et Tewfik Mimiche, récemment décédé sur scène. Avec Djamel Hamouda et Kamel Guerbouz, nous avons constitué la troupe du théâtre. Il m'est arrivé de mettre en scène des pièces, comme Ezznika de Boudjadi Allaoua.
- En 1993, vous êtes revenu à vos premières amours, la création théâtrale !
Je suis resté 11 ans à la tête du TRA. Je m'occupais plus d'administration que de création. J'ai pu participer après à des colloques, faire des communications, monter des pièces à Batna et Annaba. Edhalia, montée à Batna, a remporté un prix à Amman. A Annaba, nous avons mis en scène Les enfants de la Place d'Armes, en hommage à la ville. J'ai tenté d'y introduire le cinéma en tant qu'élément dramatique. L'écran est devenu un comédien. El boughat de Hamoudi El Béchir, est une autre pièce que j'ai mise en scène. J'ai fait ensuite une pause de trois ans pour réfléchir à d'autres projets. J'ai assisté au Festival d'Avignon en France pour évaluer le niveau de la pratique théâtrale. Ce break m'a permis de redécouvrir des auteurs. Je pense revenir au théâtre en essayant d'apporter quelque chose.

- Nombre de pièces n'ont pas été vues par les jeunes. Faut-il les remontrer ?
Je suis favorable à l'existence d'un théâtre répertoire. Contrairement à ce qui se fait dans le monde, les pièces en Algérie sont «archivées» au bout de la quatrième représentation quand elles devraient tourner plus d'une année. Il faut les reprendre surtout que les textes et les costumes existent. Le théâtre a beaucoup perdu et surtout des hommes porteurs de son patrimoine, Mustapha Kateb, Allal El Mouhib, Rouiched, Hassan El Hassani, Kateb Yacine…tous partis ! Il faut peut-être une génération pour avoir un Rouiched ou un Hassan El Hassani. D'autres, ceux qui pouvaient aider à la réflexion, ont quitté le pays. Pendant un temps, le théâtre national a tourné en rond, surtout avec la fermeture de l'INADC. Certes, il y a eu de la résistance durant la précédente décennie, mais cela n'a pas engendré un développement. Toutefois, je suis optimiste. Il est important que les échanges entre gens du théâtre reprennent, comme cela se fait au Maroc, en Tunisie… L'ouverture est indispensable, surtout avec la mondialisation. Notre théâtre doit avoir une dimension universelle.

- Vous avez monté une pièce pour enfants récemment primée.
C'est une adaptation du conte La flûte enchantée de Jacob et Wilhelm Grimm et qui a pour titre en arabe, Essanfounia el akhira (La dernière symphonie). Elle a décroché le prix spécial du jury au Festival national du théâtre pour enfants de Khenchela. Pour cette pièce, j'ai fait appel à un excellent scénographe, Mouffok Djillali. J'ai également consulté des pédagogues et psychologues. J'ai sollicité des jeunes comme Faten Bounamous qui vient de finir ses études. Slatnia Bachir a adapté la pièce. En partant, Toufik Mimiche, qui m'assistait, a laissé un grand vide. Je suis attaché au théâtre pour les plus jeunes. Une réflexion est à engager avec les spécialistes sur cette pratique délicate. Je tente donc une nouvelle expérience. Je n'ai jamais été pour avec ce qui se fait actuellement ; plus d'agitation que de représentation. Or, les enfants sont le public de demain. Dans la précédente décennie, le public a déserté les théâtres. L'habitude s'est quelque peu perdue. Mais les enfants continuent à venir. Si l'expérience réussit, je vais peut-être lancer un atelier du théâtre pour enfant ici à Annaba.
- Vous avez aussi un projet avec le théâtre de Skikda.
Il s'agit de l'adaptation de Aâm El H'bel, un roman de Mustapha Netor sur le patrimoine Elle sera prête à la fin de l'année. L'écriture scénique apporte un plus à l'œuvre. C'est, pour moi, fondamental. Le metteur en scène doit apporter quelque chose. Modestement, j'ai par exemple intégré la danse hip hop dans la pièce El boughat qui traite du terrorisme, une manière de dire que la vie continue…


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