Dans la wilaya de Ain Defla, tout semble indiquer que les mesures d'hygiène et de précaution préconisées dans les établissements scolaires durant la campagne de prévention contre l'épidémie de la grippe A (H1N1) sont définitivement enterrées. Fini les tensions sur les produits désinfectants apparues durant cette période et fini les campagnes de sensibilisation en milieu scolaire et leur impact, éphémère pour de multiples raisons.Pis encore, de nombreuses structures éducatives font face à un déficit flagrant en eau potable. Une situation que l'on retrouve aussi bien dans les zones agglomérées, mais aussi et surtout au niveau des zones enclavées. Celles-ci vivent en effet des situations critiques, s'agissant de l'accès à l'eau, en raison notamment de la vétusté du réseau hydraulique comme c'est le cas des communes de Bellaas et El Hassania, situées sur les hauteurs de l'Ouarsenis. Dans ces régions enclavées, toute la population est pénalisée. Les établissements sont approvisionnés en eau au moyen de citernes, car les robinets sont à sec la plupart du temps. Fait remarquable dans la commune d'El Hassania, «le commerce des citernes» est florissant car chaque maison en est dotée, offrant ainsi une sorte de spectacle insolite. Dans ces localités, on craint surtout pour la santé des élèves, notamment les internes qui, par manque d'eau ou à cause de la dégradation des douches, ne peuvent même pas se laver correctement. L'hygiène corporelle est ainsi oubliée car, seul compte la quête de l'eau pour étancher sa soif. Dans ces conditions, le déficit en eau ne permet pas également de garantir la propreté au sein des parties réservées aux cuisines et celles des sanitaires. Dans certains établissements situés en agglomération, des élèves et enseignants se munissent souvent de bouteilles d'eau, faute d'en avoir dans les robinets.Dans d'autres, on recourt volontairement à la fermeture des vannes pendant les récréations afin d'éviter la cohue au niveau des sanitaires, témoigne-t-on. Dans ce sillage, rappelons que la semaine passée, le personnel éducatif d'une école située au chef-lieu de la wilaya a organisé un mouvement de protestation contre l'absence d'eau, afin d'attirer l'attention des responsables sur les risques encourus sur la santé. Des citoyens tirent ainsi la sonnette d'alarme car l'état des lieux dans certains établissements scolaires devrait interpeller vivement les responsables locaux à tous les niveaux, mais aussi les parents d'élèves.