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Abdelhak Lamiri. Economiste et docteur en sciences de gestion
« Le fonds de régulation doit être contrôlé par l'APN »
Publié dans El Watan le 07 - 11 - 2005

Le professeur Abdelhak Lamiri est docteur en sciences de gestion et économie de l'université de Claremont en Californie (USA). Expert et consultant international, il est l'auteur de quatre ouvrages traitant de théories économiques et des crises contemporaines, la gestion de l'entreprise algérienne, la crise de l'économie algérienne et le management, ainsi que le redressement et la mise à niveau des entreprises. Il revient à travers cet entretien sur la conjoncture économique et financière du pays, en mettant en évidence les enjeux de la réforme économique à mener en vue d'enclencher une démarche efficiente de développement.
Le projet de loi de finances 2006 est basé sur un prix de 19 dollars le baril de pétrole brut. Est-ce là un excès de rigueur et d'austérité ?
Si on voit du côté des dépenses d'équipement et du déficit, on ne peut pas parler de rigueur. La prudence se trouve surtout du côté du budget de fonctionnement et surtout des salaires. Est-ce un bon choix ? Tout dépend de la situation de la productivité du travail hors secteur des hydrocarbures. Apparemment, son niveau, sa faiblesse et son évolution n'incitent pas à l'optimisme. Dans l'ensemble, on ne peut pas parler de rigueur avec un budget de 2400 milliards de dinars (46% du PIB) et un déficit de 750 milliards de dinars.
Selon le ministre des Finances, le prix de référence de la loi de finances 2006 est en réalité de 43 dollars le baril. Qu'en est-il au juste ?
C'est un aspect technique de la loi de finances. Elle connaît un déficit budgétaire pour éponger les surliquidités. Pour éliminer ce déficit, il aurait fallu calculer les recettes sur la base de 43 dollars le baril. C'est pour cela que la rigueur est très limitée dans ce budget.
Le fonds de régulation est confortablement alimenté en ressources financières. Faut-il revoir sa gestion ?
Tout fonds doit avoir une stratégie, des objectifs et des critères de transparence pour en assurer une bonne gouvernance. Le fonds de régulation des recettes doit être contrôlé par l'APN. Nous avons plusieurs alternatives quant à son utilisation : le stériliser, le fructifier en l'investissant à l'étranger ou l'utiliser pour asseoir une croissance durable. La troisième alternative est la meilleure, mais la plus risquée si on ne sait pas débloquer l'écueil de la productivité. Nous avons besoin d'utiliser ces ressources énormes - 1400 milliards de dinars - pour créer une nouvelle économie tout en modernisant les bonnes entreprises dans un contexte d'institutions publiques qui auraient connu un réengineering efficace. C'est la seule issue.
Le FMI conseille la prudence sur la hausse des salaires. Qu'en pensez-vous ?
Premièrement, le FMI est dans son rôle de conseiller des pays. Son statut le permet. Je ne comprends pas les indignations de plusieurs organisations. L'Etat algérien quant à lui n'est pas obligé de suivre ces recommandations. Quoi qu'il en soit, il se trouve que le FMI a en partie raison sur cette question, dans la mesure où il base ses recommandations sur l'évolution de la productivité hors hydrocarbures.
La cession des terrains domaniaux au gré à gré profitera-t-elle à l'investissement productif ?
Le gré à gré alimente toujours la corruption et le favoritisme. Pour limiter ces pratiques, il faut introduire toute une batterie d'indicateurs et de mécanismes de vérifications et d'audits : Secteurs prioritaires, emplois créés par hectare, taxation de rééquilibrage après démarrage de l'activité et autres. Le niveau d'expertise de nos managers administratifs doit être substantiellement amélioré pour minimiser ses effets négatifs.
Le plan de relance est prioritaire dans la dépense publique en bénéficiant d'une enveloppe budgétaire substantielle. Quelle appréciation portez-vous sur cette démarche ?
Je note qu'il y a presque unanimité sur la question. Dans quelques années, plusieurs de ces personnes se transformeront en experts critiques de ce plan en argumentant qu'il est mal ciblé. En réalité, il est déséquilibré. Dans les années 1970, on avait cru que les usines développent un pays. Aujourd'hui, on croit que les infrastructures sont la clé de la croissance durable. Mais la véritable ressource suprême d'un pays est le management. Le plan aurait dû consacrer un tiers de ses ressources pour qualifier davantage l'intelligence humaine, introduire la bonne gouvernance partout et le reste pour accélérer les réformes et financer la PME-PMI.
Un million de logements à construire en cinq ans. Est-ce réalisable ?
Les experts disent que le défi est presque impossible, sauf si l'essentiel des capacités de réalisation vient de l'extérieur. Ceci prolongera la mentalité de l'assistanat et l'importation. La politique du logement est à revoir.
Le processus des privatisations et d'ouverture du capital des banques est-il, selon vous, sur la bonne voie ?
Le processus de privatisation s'accélère. Il faut l'encourager même s'il manque de transparence et de vision. La situation semble se débloquer. C'est un bon signe. Quant à l'ouverture du capital des banques, c'est une perte de temps. Il faut arriver à privatiser rapidement 80% du système bancaire. S'il y a absence de repreneur, ceci est un signal fort que le plan de privatisation est mauvais. Aussi, les banques d'Etat ne doivent financer que les activités stratégiques, mais pas l'importation.
Quel impact induiront l'accord d'association engagé avec l'Union européenne et la prochaine adhésion à l'Organisation mondiale du commerce sur le devenir du secteur de la PME ?
Il est inévitable qu'au moins le tiers de nos PME et PMI disparaîtra. Si l'ingénierie globale de l'économie s'effectue correctement, les entreprises qui resteront se développeront davantage et les créations de PME vont se multiplier. On aura alors une forte croissance durable. Sinon nous allons perdre beaucoup plus que ce que l'on va gagner. Notre stratégie devrait être de créer au moins 700 000 nouvelles PME dans les cinq ans à venir, dans les secteurs où nous avons des avantages comparatifs. Actuellement, nous avons à peu près 300 000 PME et le rythme de création varie de 14 000 à 25 000 par an. Ceci illustre l'énorme défi qui nous attend.


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