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Slim : «Les jeunes ne savent pas que le ‘‘système'' nous manipule toujours…»
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Publié dans El Watan le 31 - 10 - 2010

Le célèbre bédéiste et caricaturiste algérien, le père de Bouzid et Zina, Slim, vient de publier un nouvel album intitulé Avant c'était mieux.
Toujours aussi fin. Enfin, Slim… Fast and Furious !
-Pourquoi un album intitulé Avant c'était mieux ?
J'avais une envie de «nostalgie», raconter un vécu avec toutes ses vicissitudes. Parler de choses d'avant, parce que sans doute nous ne pouvions pas en parler dans les mêmes termes aujourd'hui. Quand je dis, c'était mieux, c'est sans doute avec la charge de promesses qui accompagnait notre quotidien : on vivait mal, mais on se disait quelque part que ça va aller un jour, que les choses vont changer.Et puis, c'est aussi la sempiternelle litanie du «avant c'était mieux» que chacun de nous ressasse. Y a qu'à écouter les vieilles, et on aura un aperçu.
-Nostalgique...
Bien sûr, nostalgique, car, quelque part, on a perdu au change. On a mal lu le contrat. On s'est fait avoir. Quand on est jeune, on nous promet la lune, on nous dit : «C'est pas grave, tout passera et ce sera mieux, tu verras.» Ça me fait penser au fameux dicton populaire qui dit : «Khallat'ha, tasfa !» Ce qui illustre vraiment la pagaille monstre où nous nous trouvons maintenant. Y a aussi le fait que nous étions moins nombreux. Tenez, prenons l'exemple de la circulation automobile à Alger : avant, avoir une voiture, relevait du miracle, mais pour les automobilistes d'alors, aucun embouteillage, une circulation fluide, pas de barrages de police contraignants. Les exemples sont nombreux.
-C'est une compilation entre flash-back et présent...
Oui, il y a de tout : de l'ancien et de l'actuel. On réalise ce qu'est l'ancien que par rapport à l'actuel, on compare parfois, je mélange les deux et ça donne des résultats plutôt cocasses. L'actualité aussi le commande : parfois des sujets s'imposent d'eux-mêmes. Exemple, le football avec l'aventure soudanaise qui a fait embarquer même ceux qui détestent ce sport. Le suspense généré, le réveil brutal du patriotisme endormi. On ne peut pas passer à côté d'un sujet pareil, même s'il y a eu des pots cassés. Heureusement que l'homme pardonne. L'homme oublie aussi par nécessité.
-Un anachronisme…
Voilà un système qui m'a beaucoup servi. D'ailleurs, je tire chapeau à celui qui l'a inventé. Brecht en a fait un leitmotiv et il l'a même breveté La distanciation. Je pense tout à coup à cette BD historique où je parlais de quelqu'un né en l'an 450 (avant J. C.)...
-Ceux qui n'ont pas connu l'époque du parti unique, peuvent-ils comprendre les référents ?
Un jour, j'ai écrit que le parti unique, c'était tellement exécrable que Dieu merci, il n'y en avait qu'un seul. Ceux qui ont connu le parti unique devraient vivre deux fois, une fois pour l'avoir vécu, une deuxième fois pour vivre sans et rappeler sans cesse aux gens : attention, méfiez-vous, le parti unique c'est dégueulasse. A l'époque, armé d'un peu de cynisme, quand j'allais rendre visite à des amis qui venaient d'avoir un enfant, je leur disais : «Le pauvre, il ne sait pas encore qu'il est né en Algérie !» Bien sûr, c'était pour rire, mais en même temps, c'est dire combien c'était difficile d'évoluer dans un pays complexe, autoritaire, bureaucratique, sous-développé et pas facile à vivre. (voir dans le livre la période «Autorisation de sortie» et la page sur la S.M.). Beaucoup de jeunes nous reprochent aussi de ne pas nous être révoltés contre le «système» et d'avoir courbé l'échine en se taisant. Ils ne savent pas que le «système» est encore là et qu'il nous manipule toujours, ceux de : «Avant c'était mieux» et ceux de : «Maintenant y a tout dans les supérettes, mais dommage c'est cher».
-Vous passez tout à la «moulinette»…
Mon travail dans ce livre est un patchwork, on y trouve de tout : des dessins d'humour, de la BD, des montages/photos, de la caricature, du bla-bla, bref tout l'attirail pour accrocher le lecteur et le faire sourire. Avant c'était mieux : en 1961, pendant que Youri Gagarine se préparait à narguer les Américains du haut de sa capsule, moi je réalisais ma Gazette du lycée sur des feuilles de cahier avec textes et dessins au stylo Bic «rétractable», pour les faire passer ensuite à toute ma classe.
-Avec ce montage caricatures, photos et textes...
Il faut être de son temps. Maintenant, avec les nouvelles technologies, on peut faire de belles choses, plus vite et sans se crever. Moi, qui ai passé ma vie à dessiner en noir et blanc pour la presse, je me rattrape en utilisant la colorisation via des logiciels de graphisme. On en devient même fainéant ; je me surprends souvent à dessiner, par exemple, un personnage avec une seule jambe, l'autre sera copiée/collée grâce au merveilleux «photoshop». Et puis aussi, c'est l'amour des choses bien faites : de la mise en page simplifiée faite à base d'intelligence artificielle, du choix de photos disponibles via internet, de la composition de textes avec un choix de polices fabuleuses. Bref, il faut être fainéant pour ne pas se laisser griser par ces outils nés de la mondialisation.
-Le trait d'humour change-t-il avec les générations ?
En travaillant, j'ai toujours cherché à plaire à «ma» génération, parce qu'elle me ressemble, elle a les mêmes codes, les mêmes attentes. Et puis, je me suis rendu compte que la mayonnaise avait pris un peu partout. Aujourd'hui, des lecteurs des années 1970 me ramènent leurs enfants en me disant : «On aimerait qu'ils vous apprécient comme nous, alors on vous les confie !» Dommage, la «décennie noire» et son lot de changements m'a fait perdre presque une génération de nouveaux lecteurs qu'il va falloir reconquérir.
-Alors, le prochain album c'est «Maintenant, c'est pire» …
Non. En réalité, j'hésite entre les sujets à aborder. Des lecteurs me demandent de faire revenir Bouzid and Co et les faire évoluer dans l'Algérie de maintenant.C'est vrai que c'est tentant et en même temps je suis en train de penser à recueillir la plupart des planches de mes personnages et de les retravailler, en les replaçant dans le contexte de l'époque et les réunir dans un ouvrage conséquent publié naturellement en quatre langues : français, arabe, kabyle et langue de bois.


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