Rencontrée au stand ENAG, dimanche dernier, pour la vente- dédicace de son premier roman intitulé Sylvie, l'Algéroise, dans le train Alger- Constantine, Gilberte Duval nous parle à cœur ouvert de cette écriture qui s'est imposée à elle par amour pour l'Algérie. - Pourquoi avoir opté de publier votre premier roman chez une maison d'édition algérienne ? Il y a 47 ans, j'ai eu l'occasion de venir dans votre pays, pour un baptême, à l'âge de 20 ans. Je devais y rester huit jours, mais je ne suis pas repartie comme convenu. J'y suis restée 3 mois, puis j'ai regagné la France pour ramener mes diplômes de la Croix-Rouge. Je suis revenue pour soigner les enfants d'Algérie. J'ai été séduite par Alger la Blanche et par l'amabilité de la population, notamment par les enfants qui ont évolué avec moi. J'en, garde un merveilleux souvenir. Dans mon livre autobiographie, j'explique pourquoi j'ai été amenée à écrire ce livre. J'ai eu la joie, dans le train Alger-Constantine, de faire une connaissance, malheureusement à cause des traditions, il n'y a pas eu de suite. Je me suis retirée en catimini. Je suis repartie en France avec un souvenir très profond. C'est ce qui explique cette décision de publier mon premier roman en Algérie. - Par un concours de circonstances, vous êtes revenue à Alger, il y a deux ans… Tout à fait. Par un concours de circonstances à Paris, j'ai fait la connaissance d'un professeur qui a eu les mots, la fermeté et la douceur dans la voix, qui m'a obligée de revenir à Alger. Croyez-moi, deux mois après, je n'en revenais pas, j'étais de retour à Alger après 45 ans d'absence. A nouveau, Alger m'a séduite. A ma descente d'avion, j'ai pu constater beaucoup de changements. Autant Alger m'avait séduite en vingt minutes lorsque j'avais foulé le tarmac, il y a 45 ans, autant le plaisir était toujours là. Quoique regardant Alger avec un autre regard, je reviens toujours à mon passé. Celui-ci est ma référence. Je relativise. Je me mets à la place de chacun et je reste neutre. Ainsi, je pourrai avancer. Par ailleurs, il est à noter que je fais de l'humanitaire aussi avec l'Algérie. C'est ce que j'ai toujours fait sans rien dire à personne. C'est-à-dire l'amour que j'aurais voulu donner à une personne et que je n'ai pas pu donner, alors je l'ai reporté sur le peuple algérien. - Sylvie l'Algéroise, dans le train Alger-Constantine reste une autobiographie romancée poignante et les mots crus y occupent une place de choix… Tout à fait. Dès le départ, j'ai opté pour une trame poignante où les sentiments intérieurs devaient primer. Mon introduction est d'ailleurs parlante. J'explique justement que c'est l'histoire d'une jeune métropolitaine qui tombe dans le piège du plus grand prédateur : l'amour. L'amour de l'Algérie et l'amour d'un homme. C'est ce sentiment qui m'a amenée à l'écriture. Dans cette belle histoire romancée, la nature revient souvent à la surface. Celle-ci m'a toujours permis de m'évader, de me remettre en question et en débat mental.
- Vous caressez le rêve d'écrire le tome 2, n'est-ce pas ? Effectivement, j'ai l'intention de publier le tome 2 et ce, sous les recommandations de mes proches et de mes amis. Evidemment, je me tournerai vers la maison d'édition ENAG pour la publication.