La lancinante question du foncier industriel refait surface à Bordj Bou Arréridj et Sétif où les projets de nombreux opérateurs économiques sont bloqués par une histoire d'actes de propriété non délivrés par l'Urbas. L'histoire des 17 opérateurs sur les 100 que compte la zone industrielle de Bordj Bou Arrèridj est le moins qu'on puisse dire burlesque. En effet, ces industriels qui ont acquis leur terrain entre 2001 et 2006, par le biais du Calpi, ne comprennent pas la manière de faire de l'Urbas de Sétif qui fait, selon eux, dans le deux poids, deux mesures : «14 parcelles sur les 17 en suspens se trouvent dans la partie qui a bénéficié d'un permis de lotir, publié et enregistré au niveau des domaines de Bordj Bou Arrèridj, alors que les 3 autres ont fait l'objet d'une rectification du permis de lotir signé par le wali en juin 2009. Ce document n'est toujours pas publié par l'Urbas qui se cache derrière un contentieux avec les services des Domaines de BBA, réglé par le Conseil d'Etat», soulignent les protestataires qui enchaînent : «L'alibi du centre d'études, qui brandit la note du 22 mars 2009, ne tient pas la route d'autant plus que les nouveaux textes régissant le foncier industriel ne nous concernent pas. A notre connaissance, les textes de la République ne s'appliquent pas avec un effet rétroactif. Il faut savoir que cette galère perdure pour certains d'entre nous depuis plus de dix ans. Nos innombrables et incessantes demandes de régularisation ont buté sur une inexplicable fin de non-recevoir des responsables de cette structure qui ne se soucient guère des dommages causés à des investisseurs en mesure de créer plus de 2500 emplois directs», précisent non sans amertume nos interlocuteurs qui enfoncent encore le clou en ajoutant : «Même l'intervention du wali de BBA auprès de l'institution en question n'a pas pour autant démêlé un tel écheveau. Le statu quo est préjudiciable à plus d'un titre pour de nombreux opérateurs qui ne peuvent de ce fait obtenir le moindre accompagnement bancaire pour l'entame et le développement de leur activité en suspens.» Des industriels de Sétif et El Eulma qui se trouvent dans la même situation, affirment à l'unisson : «Sur injonction des autorités locales de Sétif, des situations similaires ont été régularisées par l'Urbas en 2008. Nous expliquons mal l'approche de l'institution qui excelle dans la différenciation pour régulariser les uns et ignorer les autres pourtant en règle à tout point de vue.» Nos interlocuteurs demandent l'intervention du président de la République et l'envoi d'une commission d'enquête. Le directeur de l'Urbas défend quant à lui que «la dernière instruction du Premier ministre nous oblige à surseoir à toute transaction sous quelque forme que ce soit. Cela dit, de nombreux dossiers se trouvent, à cet effet, bloqués au niveau du notaire de l'entreprise.»