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«Dans un pays où le pouvoir est opaque, les spéculations sont très répandues»
David Pearce et le scandale de Sonatrach
Publié dans El Watan le 18 - 12 - 2010

Le scandale de Sonatrach n'a pas été épargné par les câbles diplomatiques américains dévoilés par WikiLeaks.
Dans une note diplomatique datée du 8 février 2010, l'actuel ambassadeur américain, David Pearce, revient en détail sur l'affaire Sonatrach déclenchée déjà en janvier 2010 suite à une enquête menée par le Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Dans sa note, l'ambassadeur indique que 8 cadres de la plus importante compagnie algérienne sont poursuivis et met en évidence qu'il s'agit du dernier d'une série de scandales ayant touché des ministères et des entreprises publiques. «Les ministères concernés par ces scandales sont dirigés par des ministres considérés comme proches du président Bouteflika dont le ministre de l'Energie, Chakib Khelil», indique l'ambassadeur en ajoutant que «selon les spéculations, ces scandales sont le reflet d'une guerre de leadership entre le pouvoir militaire et civil, mais nous n'avons pas encore de preuves.
Le silence de Bouteflika entretient les incertitudes.» Une source dont le nom a été effacé du câble repris par El Pais, dit à l'ambassadeur savoir que l'enquête sur Sonatrach concerne 1600 contrats dont certains ayant bénéficié aux fils de l'ex-PDG de la compagnie, Mohamed Meziane. Et cette source de préciser que BRC n'était pas concernée par l'enquête. Cette même source note aussi que la désignation de l'ancien vice-président, Abdellatif Feghouli, comme PDG de Sonatrach ne va pas durer. Evoquant la crainte qui a paralysé les activités de Sonatrach après le scandale, la même personne dont le nom est effacé, précise que «tous les cadres supérieurs, notamment dans l'activité amont avec lesquels il est familier, ont peur de prendre des décisions ou même signer quoi que ce soit».
L'ambassadeur Pearce souligne que le DRS, qui est à l'origine de l'enquête sur Sonatrach, a bénéficié d'une publicité sans précédent avec cette affaire. «Alors que ses enquêtes n'ont jamais cessé même sous l'ère de Boumediène», dit-il. «Le magazine Jeune Afrique fait remarquer que le DRS a enquêté sur 1650 affaires liées à la corruption et touchant à des élus locaux depuis 2002», note l'ambassadeur. Et à la source au nom effacé de dire être au courant de l'enquête menée par le DRS dans le cas de Sonatrach «l'ancien vice-président, Belkacem, était très prudent quand il rencontrait X (le nom de cette personne a été effacé du câble rendu public par El Pais). Il faisait attention à ce qu'il disait même devant des serveurs. Il était sur ses gardes même au téléphone. C'est dû au fait qu'il y avait une surveillance étroite du DRS. De nombreux cadres ont été interrogés par les enquêteurs».
La même source anonyme souligne, en outre, que «nul ne peut croire que Chakib Khelil, ministre de l'Energie, ne savait rien de ce qui est reproché aux cadres de Sonatrach. Tout le monde sait que Khelil exerçait son pouvoir sur Sonatrach». L'ambassadeur souligne que sa source lui aurait dit que «c'est le cousin de Khelil, appelé Hemche, qui décide à Sonatrach et Meziane ne fait que signer». L'ambassadeur Pearce, et en guise de commentaire, souligne que le scandale de Sonatrach a donné lieu à beaucoup de spéculations. «Dans un pays où le pouvoir, les relations et les procédures sont opaques, la spéculation est très répandue alors que les preuves sont rares», dit-il.
Citant un responsable de la société d'analyse de risque américaine, en visite à Alger le 31 janvier 2010, qui aurait dit à un certain Poloff que «tous ses contacts affirment que le DRS a déclenché cette enquête à Sonatrach pour envoyer un message à Bouteflika disant qu'il devrait permettre aux parents de généraux de prendre une part plus grande du gâteau, ou le clan de l'ouest devra rendre le pouvoir aux militaires, ou plus simplement que l'influence en coulisses du pouvoir militaire devra être rétablie». Et à l'ambassadeur de dire que «malgré cette théorie et d'autres que nous avons entendues, il n'existe aucune preuve tangible. Ce qui est certain par contre c'est que l'infraction qui est concernée par cette affaire et les sommes qu'elle représente ne représentent que le bout d'un iceberg. C'est d'ailleurs ce que dit dans une lettre envoyée au DRS par un ancien vice-président de Sonatrach et publiée par le quotidien El Watan le 30 janvier».
L'ambassadeur précise que «cet article a recommandé au DRS d'examiner une longue liste d'opérations plus importantes menées par Sonatrach». David Pearce indique encore que l'analyste américain aurait dit que ses sources «étaient certaines que cet article a été placé par le DRS comme un avertissement au pouvoir civil». L'ambassadeur Pearce cite le cas Sonatrach comme le dernier d'une longue liste de scandales, comme l'autoroute Est-Ouest, la pêche, les télécommunications, la BNA et BRC. Peu d'affaires, dit-il, mènent à des procès ou des condamnations. «Ce qui renforce l'idée que des fonctionnaires et hauts responsables continuent de s'enrichir dans l'impunité», dit-il. Et de continuer : «Avec les commissaires du DRS dans chaque société publique ou ministère, les fonctionnaires se disent inquiets de voir que chaque visiteur, spécialement les étrangers, sont notés et fichés.»
L'ambassadeur Pearce relève en outre que «les fichiers du DRS, déjà bien remplis, vont devenir plus gros avec des informations sur de suspicieuses transactions ou allégations de faveurs spéciales». Pour David Pearce, la grande question et à laquelle personne ne peut répondre est de savoir : «Est-ce que Bouteflika a orchestré lui-même cette guerre éclair contre la corruption, comme du reste revendiquée publiquement par Ouyahia pour témoigner de son accord, ou est-ce là son ultime objectif ?» Et de conclure : «Son silence alimente la spéculation».


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