Le syndicat des pilotes de ligne de Tassili Airlines appelle à des actions pour sauvegarder la compagnie. Le recours à une grève n'est pas à écarter. Le Syndicat des pilotes de ligne de Tassili Airlines, SPLA, tiendra aujourd'hui, à l'hôtel Mercure d'Alger, une assemblée générale. A l'ordre du jour de cette réunion extraordinaire, la situation de cette compagnie, filiale de Sonatrach, qui va de pire en pire. Le syndicat tire d'ores et déjà la sonnette d'alarme. Il estime que la compagnie se trouve en danger et si rien n'est fait dans l'urgence, elle risque de disparaître. «Nous vivons une situation insoutenable à l'intérieur de l'entreprise qui perdure depuis des années. Nous avons décidé d'agir pour que le bricolage institué à Tassili Airlines cesse et pour que cette compagnie sorte du marasme dans lequel elle a été plongée par les différents responsables qui s'y sont succédé», souligne le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Aït Ali Braham Messaoud. «Nous avons été jusqu'à geler nos revendications sociales et professionnelles, parce que nous pensions que l'heure était plutôt à la sauvegarde et la relance de la compagnie», a-t-il ajouté. M. Aït Ali se montre alarmiste, convaincu que l'entreprise joue sa survie. «Si la compagnie continue ainsi, elle sera condamnée à déposer le bilan», assure-t-il. Pour ce responsable syndical, il est temps de prendre les mesures qui s'imposent à même de sauver cette compagnie. «On ne peut pas attendre très longtemps», poursuit-il. Le syndicat de l'entreprise dénonce ainsi la mauvaise gestion de la compagnie. «Nous avons écrit au Premier ministre et aux responsables de Sonatrach qui détient toutes les actions de l'entreprise. Mais aucune suite n'a été donnée à nos doléances», précise le SG du syndicat. Blocage «Nous allons écouter tout le monde et voir quelle est la meilleure manière pour nous de défendre les intérêts moraux et matériels de l'entreprise», a-t-il indiqué. M. Aït Ali n'exclut pas le recours à la grève. «Si nous devons aller vers un débrayage, nous le ferons.» Tout se décidera lors de cette assemblée générale à laquelle sont conviés les 150 pilotes de ligne que compte Tassili. L'Inspection générale des finances (IGF), qui a passé au crible en juin 2010 les comptes de la compagnie, a relevé plusieurs dépassements dans la gestion de Tassili Airlines, dont le recours injustifié à la procédure de gré à gré pour des marchés à coups de milliards de dinars. Outre des anomalies dans la passation des marchés, l'IGF avait fait état de gaspillage et de mauvaise gestion. Jusque-là, aucune mesure n'a été prise contre les responsables. La compagnie vit ainsi un blocage qui risque de durer encore longtemps. Mustapha Belil, désigné PDG par intérim en décembre dernier, à la place de Abdelhafid Feghouli placé sous mandat de dépôt dans une affaire de Sonatrach, pourra-t-il redresser la situation ? Les cadres syndicaux l'espèrent bien. Créée en 1998 pour assurer le transport des pétroliers au Sud algérien et totalement rachetée en 2005 par Sonatrach, Tassili Airlines n'arrive toujours pas à décoller. Une partie de la nouvelle flotte acquise en 2007 (des Bombardiers Q400 de 74 sièges et des Bombardiers Q200 de 37 sièges) reste clouée au sol. Ce qui constitue un lourd préjudice pour la compagnie qui a perdu plusieurs marchés à cause de récurrentes pannes des aéronefs.
