Le mécontentement a atteint son paroxysme et aucune frange n'est épargnée : les demandeurs d'emploi, les professeurs, les gardes communaux, les postulants à l'aide au logement… Le front social connaît une effervescence particulière ces derniers jours à Boumerdès. Sit-in, grève, protestations, fermeture des APC et blocage des routes… il ne se passe pas une semaine sans qu'on fasse échos d'évènements liés à l'effervescence du front social dans la wilaya. La tension est perceptible à chaque coin de rue. Le mécontentement semble avoir atteint son paroxysme. Aucune frange n'est épargnée ; les demandeurs d'emploi, les professeurs, les gardes communaux, les postulants à l'aide du Fonal et même les travailleurs. Hier près de 300 gardes communaux se sont rassemblés devant le siège de la wilaya pour attirer l'attention des pouvoirs publics quant aux problèmes auxquels ils sont confrontés depuis plusieurs années. Les protestataires, venus de différentes localités de la wilaya, réclament le versement des indemnisations correspondant aux heures de travail supplémentaires et le congé annuel, et s'interrogent sur les augmentations de salaire qui n'ont pas été appliquées à ce jour. Ils rappellent, dans une correspondance adressée au Premier ministre, qu'ils travaillaient jour et nuit, sans qu'ils ne bénéficient de la moindre prime, pas même celle liée aux risques qu'ils encourent pendant ou en dehors des moments de travail. Une autre action de protestation a été organisée presque au même moment par une trentaine de personnes devant l'usine de Socothyd des Issers pour réclamer leur réintégration dans leurs postes d'emploi. Les contestataires ont été licenciés de leurs postes par décision de justice en octobre 2006. Hier, ils ont dégagé une délégation qui a été reçue par un responsable de Socothyd en vue d'étudier leur revendication. Par ailleurs, d'autres actions ont été entreprises également de la part des travailleurs des entreprises Vrd+ et MCCES, affiliées au groupe Sogécor. Ces derniers qui se sont regroupés devant le siège de leurs directions à Boumerdès, réclament le versement de leurs salaires des sept derniers mois et dénoncent l'indifférence de leur tutelle qui n'a rien fait pour sauver et relancer leur entreprise. Par ailleurs, ces actions de contestations s'ajoutent à celles enclenchées au début de la semaine en cours par les demandeurs d'emploi des localités de Bordj Menaïel, Naciria, Afir et Zemmouri. Certains d'entre eux, désemparés et indignés par les promesses sans lendemains des autorités, avaient bloqué la RN12 à plusieurs reprises, alors que d'autres comme ceux d'Afir et Zemmouri n'ont trouvé mieux que de fermer les sièges de leurs APC. Ce désarroi a été accentué par la dégradation du pouvoir d'achat et les problèmes de logements qui poussent parfois les habitants à s'en prendre aux logements non attribués comme ce fut le cas cette semaine à Dellys, Beni Amrane et Bordj Menaïel. Autant de signes qui illustrent le malaise qui couve au sein de la population de cette région qui fait face aux affres du terrorisme et aux aléas du sous-développement.
