Un dispositif de « veille » et de « surveillance » est mis en œuvre depuis le 1er juin par la direction de la conservation des forêts pour protéger ce patrimoine contre tout éventuel incendie. Un patrimoine estimé à 7000 ha dont 5000 de forêts. Les 2000 restants couvrent les talus boisés et les points verts. Ce dispositif consiste, selon un des responsables de cet organisme, en deux postes de « vigie » fixes. L'un se trouve à la forêt de Baïnem et assure la surveillance du patrimoine situé le long du littoral et sa partie sud. Le second est basé au parc zoologique de Ben Aknoun. Outre ce parc, il s'occupe de la périphérie, entre autres les localités d'Hydra et de Kouba. « Nous travaillons aussi en complémentarité avec nos collègues de la wilaya de Tipaza pour surveiller le patrimoine forestier situé sur les versants de Oued Mazafran », ajoute le même interlocuteur. Le dispositif en question comprend aussi trois brigades « mobiles de surveillance et d'intervention ». Chaque brigade est composée de quatre agents techniques des forêts dotés de moyens de communication et d'intervention (pompes dorsales, tronçonneuses entre autres). En parallèle, une quatrième brigade est installée à la direction de la conservation des forêts. Sa mission première est de « se débarrasser des arbres à risque en ville ». Elle peut être « appelée en renfort si la situation l'exige ». Pour mener à bien leur tâche, ces brigades disposent de deux camions-citernes « ravitailleurs » de 11 000 l chacun, d'un camion-citerne d'« intervention » de 6000 l et de deux tracteurs dotés chacun d'une citerne de 3000 l. « L'avantage du tracteur est qu'il peut être utilisé sur n'importe quel terrain d'intervention », explique le même responsable. Aussi, poursuit-il, « nous disposons de seize points d'eau à l'intérieur des bois et forêts dont la capacité de stockage est de 50 m3 chacun. De ce fait, nous pouvons approvisionner 80 camions à tout moment. Il y a aussi d'autres points d'eau gérés par les APC et l'Algérienne des eaux (ADE). Celle-ci en a recensé six. » Côté bilan, du 1er juin au 21 du mois en cours, ont été enregistrés 22 foyers d'incendie. Le feu a « parcouru » d'après le même responsable 1,73 ha dont 44 a de forêts. Le reste « consiste en la broussaille ». Ces foyers se sont déclarés au niveau des grands axes routiers et des décharges d'ordures sauvages. Les raisons ayant suscité le feu relèvent de la « négligence humaine ». En Algérie, l'unique « raison naturelle qui peut déclencher le feu est la foudre. Il ne s'est pas produit un tel phénomène naturel durant cet été. » Par ailleurs, indique la même voix, il n'y a pas que le feu qui expose le patrimoine forestier de la capitale au péril. Ainsi, durant le premier semestre de l'année en cours, il a été enregistré onze délits « actes portant atteinte au patrimoine forestier ou à l'arbre ». Ces actes se traduisent par « l'empiétement du patrimoine » (usurpation), à l'exemple des constructions illicites et des décharges d'ordures sauvages,l'exploitation « inadéquate de l'espace » par rapport à sa vocation et des coupes de bois illicites.
