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Colère de poète
ABECEDARIUS
Publié dans El Watan le 26 - 02 - 2011

Aura-t-il encore cette assurance orgueilleuse qui lui a toujours permis de voler très haut, s'interrogeait-on à propos de Nizar Qabbani (1923-1998), dans la presse littéraire du Moyen-Orient, à la fin des années soixante-dix du siècle dernier ?
Lui, le poète de la modernité littéraire arabe, qui venait tout juste de se relever d'une opération à cœur ouvert, répondit diplomatiquement dans une revue à fort tirage : «Mon cœur est fatigué après trente années d'amour !» S'il devait reprendre son envol, se demandait-on encore, quelle serait son nouveau répertoire ? La femme, en tant que telle, allait-elle demeurer le pivot central de sa production poétique ? Autant d'interrogations lancinantes qui devaient importuner le poète pendant quelque temps.
Qabbani avait déjà été frappé terriblement en la personne de son fils, Omar, mort dans un accident de la circulation.
Toutefois, en dépit des épreuves, son talent poétique était demeuré intact, doublé d'une touche toute révolutionnaire. Ses lecteurs avaient pu alors le voir se lancer dans une forte diatribe contre le pharaon, le président Anouar Sadate, qui avait «démantelé les pyramides» et «hypothéqué le Nil» au lendemain des accords de Camp David.
Or, il arriva, par un jour des années quatre-vingt, que son épouse, Belqis, trouva la mort dans l'explosion de l'ambassade d'Irak à Beyrouth. Et ce fut, à son égard, un jugement définitif porté par la même presse littéraire du Moyen-Orient : la femme, en tant qu'élément rassembleur de toute la nation arabe n'aura plus droit de cité dans la poésie de Nizar Qabbani ! Jugement on ne peut plus violent et dévastateur de la veine créatrice de ce grand poète.
Mais cette fois-ci encore, Qabbani est monté au créneau en prenant pour cible toute une nation «qui n'a cessé d'assassiner les femmes depuis des lustres». Les qualificatifs les plus véhéments à l'égard de la nation arabe sont venus ponctuer sa fameuse élégie intitulée Belqis.
Celle-ci, faut-il le dire, est parée des plus beaux bijoux de l'univers, des attraits moraux et physiques les plus magnifiques depuis les temps babyloniens, en passant par la reine yéménite, Belqis, qui avait osé défier le prophète Souleiman avant de se soumettre à sa religion.
Ce poète qui avait habitué ses lecteurs à considérer la situation sociopolitique dans tout le monde arabe par le prisme de la femme a eu les ailes coupées d'un coup. Il venait de faire le constat d'une modernité qui tarde à venir ou qui refuse encore de mettre pied à terre dans un monde arabe qui se cherche encore. Ne décolérant pas, les gouvernants, les politiciens de tout acabit n'ont pas été épargnés dans son poème. «Ce sont eux, insiste t-il, qui ont assassiné ma bien-aimée ! Et dire qu'auparavant, tout particulièrement dans son fameux poème, Du pain, de la drogue et de la lune, il s'en était pris, avec un certain spleen, qui n'était pas sans rappeler Charles Baudelaire, à tous les tabous, à toutes les oppressions et formes de régression, comme il avait cessé de le faire depuis son premier recueil de poèmes publié en 1943.
Nizar Qabbani, qui fut la cible privilégiée d'un courant régressif dans les années quatre-vingt-dix, allait boucler la boucle en chantant la révolte des jeunes Palestiniens face à la machine de guerre israélienne en sublimant l'Intifadha et son combat de pierres.
Il s'en est allé, la mort dans l'âme pour n'avoir pas pu voir le paysage sociopolitique arabe changer, et, surtout, évoluer dans le bon sens, celui du savoir et du progrès.


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