Ils sont près de 8000 nouveaux bacheliers à s'inscrire, cette année, à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO). Mais rares sont ceux qui sont satisfaits des filières auxquelles ils sont affectés et qui ne correspondent pas, pour certains, aux dix choix mentionnés sur la fiche de vœux. Ce mécontentement s'illustre par le nombre de recours déposés au niveau des guichets ouverts à cet effet. Lundi dernier, premier jour des inscriptions, il n'y avait pas une grande affluence des nouveaux étudiants. On a enregistré seulement, selon M. Kais, vice-recteur chargé de la pédagogie à l'UMMTO, 267 inscrits à la fin de la journée et dont la plupart sont orientés vers les filières des lettres et sciences humaines. Un chiffre très proche de celui des recours qui a dépassé 200. Le lendemain, il y avait plus de monde. L'opération des inscriptions qui s'étalera jusqu'au 6 septembre prochain s'est déroulée dans de meilleures conditions par rapport aux précédentes années. L'étudiant n'attendait que quelques minutes pour retirer sa carte d'étudiant et son certificat de scolarité. L'usage des moyens informatiques a facilité le travail d'une trentaine de personnes réquisitionnées pour l'occasion. Dehors, devant l'auditorium de l'UMMTO, la même déception est constatée chez de nombreuses personnes qui cherchaient les deux bureaux réservés aux recours, tandis que ceux qui se sont inscrits se démenaient dans un incessant va-et-vient, dans les autres bureaux d'où ils devaient retirer les formulaires des dossiers de bourses et d'hébergement. Yasmine est l'une de ses nouvelles bachelières qui affirme ne rien comprendre des critères d'orientation qui sont pourtant précisés dans « le guide du nouveau bachelier ». Assise à côté de sa sœur sur les escaliers à l'entrée de l'auditorium, elle avait le regard rivé au sol. Les deux mains soutenant le menton de son visage, elle dit : « Les efforts consentis pendant des jours et des nuits afin d'arracher un visa pour l'université semblent être vains. » Et d'ajouter : « Avec une moyenne au bac de 13,89/20 dans la filière des sciences de gestion et un 15 en mathématiques, on m'a donné le 4e choix, tronc commun en sciences commerciales à l'université de Boumerdès. Pourtant, j'attendais à ce qu'on m'affecte à l'Institut national du commerce (INC) d'Alger qui était mon 2e choix, où la moyenne d'accès s'est arrêtée à 13,50/20, selon ce qu'une responsable de cet établissement m'avait affirmé par téléphone. » M. Kais, chargé du suivi de l'opération des inscriptions et des recours, déclare que « les choix faits par de nombreux nouveaux bacheliers ne sont pas accordés en raison de la moyenne générale du bac qui est au-dessous de la norme fixée par le ministère de la tutelle ». Toutefois, il y a des étudiants à qui on a accordé le premier choix. « Enfin, je peux être tranquille car on m'a accordé la licence de français qui était mon premier choix dans la fiche de vœux », déclare Nacéra souriante. Le problème du manque de places pédagogiques auquel toute l'université algérienne est confrontée depuis plusieurs années est aussi pris en considération par les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur de la recherche scientifique. Ce que le ministre de la tutelle, Rachid Harraoubia, n'a pas manqué de signaler lors de sa visite à l'UMMTO. Toutes ces difficultés limitent les possibilités d'un choix adéquat aux aspirations des nouveaux « débarqués » à l'université. Rappelons enfin que l'année dernière l'université de Tizi Ouzou a enregistré plus de 2800 recours et a accueilli près de 6700 inscrits dans les différentes filières des huit facultés que compte cette institution.
