L'affluence au niveau de l'Anem de Bab Ezzouar est à son paroxysme. Néanmoins, les dernières dispositions prises par le gouvernement, visant à absorber la colère des jeunes, semblent ne pas faire l'unanimité auprès de tous les postulants à l'emploi. Bien que les contrats des jeunes recrutés dans le cadre du pré-emploi aient été systématiquement renouvelés, il n'en demeure pas moins que plusieurs de ces jeunes ont été affectés à des postes qui ne sont pas en rapport avec leurs qualifications. L'exemple le plus frappant est celui d'ingénieurs affectés comme agents dans une bibliothèque municipale. D'autres exemples ne manquent pas de susciter l'indignation des candidats au travail dans le cadre de ce dispositif qui, faute de solution de rechange, acceptent n'importe quel emploi : «Je suis ingénieur en management de la qualité, mais on m'a recruté dans le cadre du pré-emploi pour garder des enfants dans une bibliothèque», nous affirme une jeune diplômée, avant d'ajouter : «Cela fait deux ans que j'occupe ce poste, mon contrat tirant à sa fin, les services de l'Anem ont décidé de le reconduire pour une année supplémentaire, mais pour le même emploi». Ce dispositif a été mis en place par les pouvoirs publics non seulement dans le but d'absorber le chômage, mais aussi pour que ces jeunes puissent acquérir de l'expérience, à condition que cela soit dans leur spécialité.
