La création de l'Association des journalistes et des correspondants de la wilaya de Tizi Ouzou (AJCTO) s'est heurtée au refus à peine voilé de la direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) étant donné qu'aucune suite n'a été donnée à la demande d'agrément formulée il y a 5 mois. Dans une déclaration rendue publique, les membres du bureau qui accusent l'administration de «chantage et d'entrave à l'exercice de la profession de journaliste» ne sont guère surpris par cette attitude des pouvoirs publics. A ce propos, la trentaine de signataires de la déclaration constatent : «Dans un contexte national fait de restrictions des libertés sous toutes leurs formes, de verrouillage du champ médiatique, de pénalisation du délit de presse, d'entrave à l'exercice de la profession de journaliste et de chantage permanent à l'encontre de la presse, voilà que le pouvoir algérien, par le biais de son bras local, est allé encore plus loin dans son œuvre machiavélique en déniant aux journalistes et correspondants jusqu'à leur droit de constituer une association.» Les professionnels rappellent qu'après «avoir fait face à la machine bureaucratique de l'administration de wilaya avant de pouvoir enfin déposer le dossier de constitution de l'association, voilà que 5 mois d'attente sont passés et notre association n'est toujours pas agréée par les services de la DRAG», expliquent-ils dans leur document. «Le DRAG, ajoutent les membres du bureau, a même refusé de nous remettre un récépissé de dépôt comme le stipule la réglementation». Néanmoins, conformément à l'article 8 de la loi sur les associations, les membres du bureau de l'AJCTO considèrent leur association comme régulièrement constituée puisque le délai prévu pour la délivrance du récépissé d'enregistrement a expiré depuis déjà plus de 3 mois. Lors de sa rencontre avec les journalistes, le wali de Tizi Ouzou avait pourtant promis de se «pencher» sur ce dossier afin d'obtenir une réponse. Mais l'attente se fait longue.
