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«Après 90 ans, on devrait s'arrêter de parler !»
Pierre Chaulet, à propos des dernières déclarations de Ben Bella
Publié dans El Watan le 21 - 05 - 2011

- Comment avez-vous vécu personnellement cet hommage ? Il y avait beaucoup d'émotion n'est-ce pas ?
Je pense que c'est bien que, pour une fois, on rende hommage à un travail intellectuel. Parce qu'habituellement, on les accuse [les intellectuels] de ne rien dire ou de ne rien faire. Et c'est important de rappeler qu'il y a des intellectuels qui ont travaillé pendant la Révolution et après, et qui continuent de travailler.
- De voir autant de jeunes chercheurs formés par Mme Chaulet dans la salle, la transmission est là…
Ça fait plaisir. L'essentiel maintenant est que ce travail continue. Les communications scientifiques qui sont faites prouvent bien qu'il y a des gens qui continuent à réfléchir. Nous, nous avons fini notre course.
- On accable beaucoup les élites intellectuelles, surtout dans la conjoncture que nous vivons. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Ça, c'est la logomachie du pouvoir politique. Quand il y a de l'indigence intellectuelle au pouvoir, il est de bon ton de critiquer les élites intellectuelles.
- M. Chaulet, ces polémiques qui surgissent de temps à autre, comme la dernière sortie de M. Ben Bella, permettent-elles une meilleure connaissance de l'histoire de la Révolution, selon vous ?
Je trouve ça catastrophique, parce qu'elles relaient la propagande française qui consiste à démonétiser la Révolution algérienne pour montrer que finalement, il n'y a pas eu de révolution. Cela rejoint également le discours du FIS et de tous les révisionnistes. Ben Bella, on savait que c'était un imbécile, mais enfin, il le prouve maintenant, et en vieillissant, il se caricature. C'est incroyable d'avoir dit des choses pareilles. J'estime que c'est très grave, d'autant plus qu'il n'y a pas de recherche historique. Certes, il y a des recherches historiques qui sont faites ici et ailleurs, mais elles ne sont pas mises en valeur. Maintenant, beaucoup de gens croient que le bouquin de Courrière, c'est ça l'histoire. [Yves] Courrière était un agent des services français. Il était journaliste et était engagé pour faire de l'action psychologique. Il a réalisé un beau scoop sur les plans publicitaire et financier avec ses bouquins. Son propos, c'était de prouver que le but de de Gaulle, c'était de donner l'indépendance à l'Algérie. C'est quand même un peu beau. Et beaucoup de gens ont marché dans cette combine. C'est incroyable, incroyable… L'embêtant, c'est que tout le discours de réhabilitation du colonialisme français devient la vérité. Ça c'est quelque chose que je n'admets pas.

- Justement, pensez-vous que le métier d'historien est convenablement pris en charge chez nous ? Les jeunes historiens sont-ils suffisamment outillés d'après vous pour faire correctement leur travail ?
Il y a des historiens qui travaillent bien comme Daho Djerbal. Il y a des gens qui ont une bonne formation intellectuelle et qui sont capables de faire cela. A titre d'exemple, Malika Rahal a fait un très bon livre sur Boumendjel (Ali Boumendjel, une affaire française, une histoire algérienne, ed. Barzakh, 2011, ndlr). Il y a par ailleurs une nouvelle génération d'historiens français qui sort du triangle magique Gallissot et autres… Il y a une fille qui a réalisé un travail sur le cinéma et la photo pendant la guerre de Libération, et qui a fait une thèse remarquable. Donc, il y a des jeunes historiens qui font de bonnes choses. C'est valable aussi bien pour les chercheurs algériens que pour la jeune école historique française qui permet d'échapper à Stora et compagnie.

- Ont-ils lancé de nouvelles pistes de recherche, de votre point de vue ?
Non, il s'agit simplement de regarder les choses sans a priori subjectif, conditionné par l'histoire personnelle ou familiale. Ce qu'il y a d'important, c'est de recueillir les témoignages des gens en veillant à ne pas prendre ces témoignages pour de l'histoire. Le témoignage de Ben Bella, c'est un témoignage, c'est une façon de voir les choses. Il ne peut pas être le seul à interpréter l'histoire. C'est dommage que la fonction présidentielle se soit abaissée à ce niveau-là. Enfin, le président du FMI s'abaisse à bien plus…C'est humain, mais je crois qu'après 90 ans, on devrait s'arrêter de parler. Je ne dis pas 80 parce que j'ai 80 ans moi-même…


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