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Quelque chose de pourri dans le royaume de l'automobile
Marché des pièces de rechange
Publié dans El Watan le 19 - 12 - 2005

Le marché de la pièce de rechange en Algérie fourmille de produits contrefaits. Le contrôle et la régulation y font cruellement défaut. Chez les concessionnaires agréés, le client n'est pas souvent roi quand il s'agit de services après-vente.
La pièce d'origine, quand elle est immédiatement disponible, coûte, pour ainsi dire, les yeux de la tête. A défaut de concilier prix et qualité, les usagers, comme en témoignent certains vendeurs de pièces de rechange, préfèrent souvent acheter ce qu'il y a de moins de cher. Parfois même, au détriment de leur propre sécurité.Entre une pièce d'origine et une pièce de moins bonne qualité, quand bien même cette dernière serait contrefaite, bon nombre de nos clients prennent la seconde option, pour la simple et bonne raison qu'entre les deux, les prix passent parfois du simple au double. " C'est ce que nous confie Azzedine, mécanicien dont l'atelier, sis au centre de la capitale, ne désemplit guère. Souvent, il se charge lui-même d'acheter les pièces de rechange pour le compte de ses clients. Il n'hésite pas à reconnaître que quand il s'agit de trouver des pièces de rechange, il n'est pas toujours évident " de séparer le bon grain de l'ivraie ", de parvenir, en l'occurrence, à distinguer entre les imitations et les produits d'origine. "Ce qui est sûr, nous dit-il, c'est que les pièces dites chinoises, même si elles ne répondent pas toujours aux normes requises, sont disponibles à des prix beaucoup plus abordables que celles d'origine. Et comme les clients sont très regardants sur les dépenses, on ne peut que respecter leur choix. " Pour trouver les pièces qu'il faut aux prix qui conviennent, notre interlocuteur affirme qu'il est parfois plus judicieux de recourir à la pièce d'occasion, " disponible notamment du côté du Triolet et de Oued Smar. " " Des pièces pouvant provenir de voitures volées ", soulignera-t-il, avant d'ajouter : " C'est surtout aux importateurs qu'il faut demander pourquoi le marché abonde de pièces contrefaites et de produits de mauvaise qualité... " C'est là, en effet, un constat qui fait, pour ainsi dire, l'unanimité : la libéralisation du commerce extérieur durant les années 1990 a ouvert la voie à l'importation de toute sorte de marchandises de contrefaçon. Devient importateur qui veut. La pièce de rechange figure parmi les cibles privilégiées des contrefacteurs et des importateurs de produits contrefaits, dont regorgent les marchés de certains pays d'Asie, à l'image de la Chine. Plaquettes et mâchoires de frein, disques d'embrayage et autres pièces et accessoires contrefaits, ne répondant pas aux normes de fabrication requises, sont ainsi acheminés en abondance sur le marché local et revendus à des prix défiant toute concurrence. Des produits à prix réduit, mais aussi à durée de vie très réduite et dont certains sont fabriqués à base d'amiante. Une substance cancérigène et donc dangereuse pour la santé. " Nombre de pièces de rechange importées contiennent de l'amiante et les autorités le savent très bien, car il est souvent fait mention sur les emballages de la présence de cette substance dans les produits en question. C'est une substance dangereuse pour ceux qui manipulent les pièces, mais aucun contrôle ne s'exerce dans se domaine ", témoigne ainsi Mohamed, vendeur au sein d'une boîte privée à Alger, spécialisée dans la revente de pièces de systèmes de freinage. " Entre une pièce contenant de l'amiante et une autre qui n'en contient pas, la différence de prix, nous dit-il, ne dépasse pas les 300 DA. Mais les gens préfèrent souvent acheter ce qu'il y a de moins cher. " Pour notre interlocuteur, c'est d'abord les importateurs qui sont responsables de la prolifération sur le marché local de pièces de rechange contrefaites ou de mauvaise qualité. Certains d'entre eux, nous a-t-il affirmé, " commencent par importer de la bonne pièce, mais dès qu'ils arrivent à se faire une clientèle, ils se rabattent aussitôt sur la pièce de moindre qualité qu'ils importent à bas prix ". Quoi qu'il en soit, enchaîne-t-il, " il n'est pas toujours facile d'identifier les produits de contrefaçon. On tombe par exemple sur des imitations de pièces de la marque Lucas, d'apparence identique à la marque d'origine, mais sur l'emballage, il est écrit Lucax, et ce n'est pas toujours évident de s'en rendre compte ". Et d'ajouter : " Quand on connaît bien la pièce, on arrive à identifier certains repères qui nous permettent de distinguer les produits d'origine de ceux contrefaits. Mais parfois, les contrefacteurs, notamment pour la pièce chinoise, améliorent rapidement leurs techniques en faisant disparaître ces repères. Du coup, pour éviter les contrefaçons, il faut surtout se méfier des pièces proposées à bas prix. "
Les concessionnaires montrés du doigt
De l'avis de certains vendeurs, si les usagers se rabattent souvent sur des pièces de rechange de qualité inférieure, c'est tout simplement parce que les pièces d'origine sont trop onéreuses. "Certains concessionnaires, nous dévoile Mohamed, achètent des pièces à notre niveau pour les revendre ensuite deux fois plus chères à leur clientèle. Et bien qu'ils vendent trop cher, ils ne font pas toujours du bon travail. " Dans bien des cas, a-t-il affirmé, " nous avons eu des clients qui sont venus se plaindre de sifflements sur des plaquettes de frein qu'ils viennent tout juste de faire remplacer par les agents de leur concessionnaire ". Ces derniers, ajoutera-t-il, " facturent la main d'œuvre à 3000 DA pour le remplacement d'un simple kit d'embrayage et parfois les pièces échangées ne sont pas très fiables et se cassent carrément au lieu de s'user avec le temps ". N'hésitant pas à prendre les concessionnaires à partie, notre interlocuteur souligne que ces derniers pratiquent des prix prohibitifs et font parfois attendre leur clientèle jusqu'à un mois pour remplacer certaines pièces défectueuses. " Le même modèle de plaquettes de frein que nous vendons à 2700 DA, les concessionnaires les comptent à 3800 DA ", a-t-il lancé. Interrogé à ce propos, Omar, chef magasinier auprès d'un agent agréé de Peugeot Algérie, réplique qu'il est tout à fait normal que les concessionnaires vendent les pièces plus cher, car il s'agit de pièces d'origine dont la qualité est garantie. " Les gens, nous dit-il, cherchent toujours à acheter les pièces les moins chères et c'est pour cela que la contrefaçon prend de l'ampleur. " Et d'indiquer : " Nous vendons des batteries à 9000 DA. Chez les vendeurs de pièces de rechange, vous pouvez les acheter pour 4000 DA. Seulement, la différence est que celles que nous proposons à nos clients sont prêtes à l'emploi et garanties pour une année, d'où cette différence de prix. " S'agissant de la disponibilité des pièces de rechange, le magasinier de Peugeot affirmera que " tout ce qui est consommable (filtres et autres) est disponible à tout moment ". En revanche, avouera-t-il, " les composants électroniques, nous les commandons au besoin à l'étranger, ce qui fait que parfois l'attente peut aller jusque à un mois ". Si tel est le cas pour la voiture française, pour les marques asiatiques, la disponibilité des pièces de rechange est encore plus problématique si l'on s'en tient aux propos de certains détaillants. Récemment installé sur le marché, Nadir vend exclusivement des pièces de rechange pour les véhicules Chevrolet, Hyundai et Daewoo. " Le problème de la pièce, nous dit-il, se pose réellement pour les modèles récents. Pour les nouvelles Atos, par exemple, les capots sont difficiles à trouver sur le marché, et quand on les trouve, ils coûtent au minimum 21 000 DA. " " Si je les achète à un prix aussi élevé, s'indigne-t-il, je risque d'avoir beaucoup de mal à les revendre, même si je me contente d'une marge dérisoire. " Problème de disponibilité, manque de fiabilité, cherté et contrefaçon, tels sont les signes mettant en évidence l'état d'anarchie qui caractérise actuellement le marché de la pièce de rechange en Algérie. Le contrôle faisant défaut, importateurs et autres intervenants dictent ainsi leur volonté. La sécurité même des usagers en prend un sérieux coup.


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