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Des entreprises pourraient bien mettre du plomb dans les réseaux clandestins
Recyclage des batteries
Publié dans El Watan le 04 - 06 - 2011

Deux composants sont particulièrement dangereux pour l'environnement et la santé de l'homme : les acides et le plomb. Où les trouve-t-on ? Dans les batteries. Et des batteries, il y en a partout.
Sous le capot des voitures, dans les avions, sur les antennes de téléphonie mobile, dans les bus, les camions, les stationnaires… partout. C'est bien simple, il suffit de savoir que l'Algérie est le deuxième pays en Afrique en termes de parc automobile, après l'Afrique du Sud. On ne dénombre pas moins de 6 millions de véhicules sur le territoire algérien. Un chiffre qui n'englobe pas les véhicules du ministère de la Défense et de la DGSN. Le secteur, malgré l'arrêt du crédit octroyé pour l'achat de véhicule neuf, connaît une croissance d'environ 6% l'année. Et par an, on peut changer deux fois de batterie sur un véhicule neuf et à consommation modérée (comme celle d'un particulier). Où vont ces batteries ? Le plus souvent, elles font l'objet de collectes et sont stockées par tonnes sur des terres agricoles. Parfois même, en pleine Mitidja. Entre orangers et production de pommes de terre
(Cf El Watan du 24 janvier 2011 : «Travail informel : la population active en danger»). Elles y sont stockées un temps pour être ramenées sur une plus grande aire de dépôt, qui peut accueillir parfois jusqu'à 20 tonnes de batteries.
Et là encore, sur des terrains avoisinant des terres agricoles. Donc si vous vous demandiez pourquoi les tomates sont acides et les oranges d'un goût de plomb, ne cherchez plus. Ces batteries ne restent pas longtemps dans ces dépôts. Elles sont destinées à alimenter le réseau informel et à traverser les frontières. Car les pays limitrophes comme le Maroc et la Tunisie exploitent ces batteries, en récupèrent le plomb et en font des lingots. Cette contrebande transfrontalière a pour provenance un Algérien exportateur et atterrit dans des ateliers clandestins qui récupèrent les cosses et les grilles de plomb. Avec cela, ni le ministère du Commerce, ni les services des Douanes, ni le ministère de l'Environnement réagissent. D'ailleurs, une affaire à Annaba avait fait scandale et mettait en scène un Libanais et un Jordanien faisant dans le broyage et l'affinage de batteries. C'est-à-dire qu'ils récupéraient des batteries usagées pour en faire des neuves. Ce marché ouvert aux Orientaux ou aux Chinois avait destiné des tonnes de batteries à l'exportation sans respect des règles de sécurité : fours obsolètes, non-protection des ouvriers, contaminations des sols…Il fut d'ailleurs arrêté dans son élan, et l'activité a vite cessé. Les autorités avaient enfin réagi, et la justice les avait condamnés à trois ans de prison pour avoir procédé, depuis 2008 jusqu'en octobre 2010, à la minoration de valeur et au transfert illicite de devises. Et là ne fut pas la seule réaction des autorités, puisqu'elles ont interdit, dès 2010, l'exportation des métaux ferreux et non ferreux.
Avis de vente aux enchères
Qu'on se le dise : le plomb est dangereux, mais surtout l'extraire des gisements n'est pas rentable. En réalité, il est quatre fois moins rentable (du point de vue du coût énergétique) d'obtenir du plomb de gisement que du plomb provenant du recyclage. A tel point qu'aujourd'hui et dans le monde, 70% du plomb provient du recyclage. Et 80% du plomb provient des batteries. 20% se retrouvent dans les peintures, les câbles et les carburants. C'est ce qui rend ces boîtes «noires» si intéressantes. Elles sont d'autant plus intéressantes que dans la batterie, rien ne se jette. Tout est bon. Le plomb peut être transformé en oxyde de plomb ou récupéré sous forme métallique, et le plastique qui le recouvre, le polypropylène, est conduit via ces réseaux mafieux pour être transformé en cagette.
Oui, ces fameuses cagettes noires dans lesquelles on vend le poisson. Or, le polypropylène des batteries est impropre. Il ne peut être utilisé pour fabriquer des caisses qui seront en contact avec des denrées alimentaires. Allons bon, après l'acide et le plomb, voilà le polypropylène. Si on voulait bouder les produits de la terre, il va aussi falloir surveiller les emballages des produits alimentaires.

Mais, la traçabilité des ces composants est particulièrement difficile à remonter dès lors que les réseaux en place sont nombreux et agissent en toute impunité. La Convention de Bâle, à laquelle l'Algérie est adhérente, définit les mouvements transfrontaliers des produits dangereux. Ceci, pour protéger les pays pauvres et éviter d'en faire des décharges pour le compte des pays riches, soucieux, eux, de préserver leur environnement. D'ailleurs jusqu'à l'interdiction d'exporter des produits ferreux et non ferreux, l'exportation de batteries était soumise à l'accord du ministère de l'Environnement du pays récepteur. Accord transmis à notre ministre de l'Environnement pour procéder à l'opération. Or, de nombreuses exportations étaient faites sans notification et alimentaient les réseaux clandestins. Aujourd'hui, les exportations de batteries et de produits ferreux sont interdites, pourtant elles pourraient constituer un apport en devises hors hydrocarbures qui s'avérerait non négligeable. Encore faut-il respecter la procédure de traçabilité et les règles régissant les mouvements des produits dangereux. Car aujourd'hui, des tonnes de fer fleurissent des aires de dépôt sans que l'Etat soit en mesure de les prendre en charge pour les recycler. Incapables d'en finir avec la corruption qui sévit dans le secteur des exportations des produits ferreux, on décide de couper la tête du serpent, même s'il faut, pour cela, emmagasiner des tonnes de fer et faire un pied de nez aux devises. Pourtant, le dispositif législatif est simple et tient compte des impératifs environnementaux. Mais ce qui fait défaut, c'est l'application stricte de la loi. A tel point qu'il est fréquent de lire dans les quotidiens nationaux des avis de ventes aux enchères, via un commissaire priseur, de batteries usagées.
Air Algérie, mais encore l'Etusa, ou encore Naftal passent régulièrement des placards pour informer de ces ventes.
Or, elles sont interdites. Et ces entreprises, comme toutes les entreprises situées sur le sol algérien, doivent obligatoirement remettre les batteries usagées auprès d'un organisme autorisé par le ministère de l'Environnement. C'est du moins ce qu'annonce la loi 01-19 de décembre 2001 relative à la gestion, le contrôle et le recyclage des déchets.
Des entreprises réglo, ça existe !
Quelques entreprises en Algérie sont autorisées par le ministère de l'Environnement. Certaines ont même la capacité de recycler des batteries usagées pour en faire des neuves. La société publique Impec de Sétif en fait partie. Elle procède au broyage des batteries usagées, fait fusionner le plomb qu'elle affine pour fabriquer ensuite des batteries neuves. Deux autres entreprises privées ont également ce type de capacité et sont situées à Berriane. Une autre vient d'ouvrir à Aïn Oussera et offre la capacité de traiter annuellement 20 000 tonnes de batteries. Son P-DG,
M. Bouharati, qui nous a conviés à la visiter, n'est pas seul dans l'affaire. Chacun à hauteur de 33, 33%, ils se partagent Ecorecyclage avec des pontes européennes. Le premier est Allemand, Recylex qui apporte son savoir-faire et son process industriel qui est le fruit de 30 années d'expérience. Il traite 130 000 tonnes de batteries par an. Le second partenaire est Français, Epure, et gère la gestion globale des déchets. L'entreprise récupère les huiles usagées et les métaux ferreux de grandes firmes françaises comme Peugeot ou Renault. Le site Ecorecyclage à Aïn Oussera, distant de 200 km de la capitale, bénéficie d'une aire de stockage unique en Afrique : les batteries sont déposées sur une surface protégée par une couche de résine, une couche de géomembrane et une autre de géotextile.

La surface est entièrement imperméable, et aucun écoulement d'acide ne peut pénétrer le sol et souiller les nappes phréatiques. L'aire de stationnement étant en légère pente, les acides sont acheminés vers un bac en inox d'une capacité de 200 litres.
Les acides sont ensuite conduits dans un autre bac dans lequel ils sont neutralisés avec de la chaux. La neutralisation des acides est vérifiée grâce à un pH-mètre. Ecorecyclage broie les batteries et en récolte du plomb métallique et de l'oxyde de plomb. L'entreprise tourne à circuit fermé, puisque l'eau recyclée est exploitée par l'usine. Les ouvriers, pour certains de Aïn Oussera, ne touchent pas les batteries.
Ils disposent sur place d'une machine à laver dans laquelle ils procèdent tous les jours à un lavage de leurs tenues.
A chaque fin de journée, ils doivent également prendre une douche dont l'eau est chauffée grâce à un ballon solaire (qui a subi de légers dommages à la suite la pluie de grêle du mois dernier). La structure de l'immeuble administratif (qui bénéficie également de trois chambres,
Aïn Oussera n'ayant pas d'hôtel) a été conçue par l'architecte, Morad Dubert.
L'immeuble permet une meilleure circulation de l'air et doit éviter l'accumulation de chaleur et l'utilisation de la climatisation. Mohamed Bouharati est en contrat avec quelques entreprises étrangères installées en Algérie, comme Diamal ou Renault. Il vient de signer avec une division de Sonatrach et des cadres de Hassi R'mel qui venaient s'enquérir des capacités
d'Ecorecyclage. «Une capacité qui traiterait les batteries de tout le pays, mais surtout sans aucun risque pour l'environnement grâce à mon aire de stockage totalement imperméable», selon M. Bouharati. «Une aire de stockage unique en Afrique», souligne-t-il, et qui a coûté la bagatelle de 13 millions de dinars.


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