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«Les consultations visent à perpétuer fallacieusement le régime»
Ahmed Rouadjia. Politologue
Publié dans El Watan le 05 - 06 - 2011

- Le pouvoir a engagé des «consultations en vue d'une réforme politique», mais de nombreux acteurs politiques doutent de la sincérité de la démarche. Selon vous, quel est l'objectif qui fait courir le pouvoir ?
C'est la peur des incertitudes qui fait chanceler désormais la confiance habituelle du pouvoir. En un mot, c'est l'ébranlement de cette confiance de maintenir solidement et indéfiniment les rênes du pouvoir ainsi que la manne pétrolière en sus entre ses mains, qui l'a incité à orchestrer cette consultation aux allures d'une véritable mascarade. Les régimes tunisien et égyptien qui viennent de s'écrouler comme un château de cartes, y sont pour beaucoup dans l'affolement et la panique qui se sont emparés des «décideurs politiques» qui ne savent que dire ni que faire que d'en appeler à «la consultation» dont l'unique but, semble-t-il, n'est pas de se résigner au changement radical de l'ordre politique et social, changement ardemment souhaité, mais pour reconduire en le perpétuant sous une forme fallacieuse le régime actuel. Les soulèvements en masse en Libye, au Yémen, en Syrie et au Maroc expliquent en grande partie les raisons de cette «consultation» en trompe-l'œil, et ses motifs sous-jacents. Sauver par tous les moyens licites ou illicites la «peau du régime», rien que le régime crispé, constipé et raidi dans ses imbéciles «vérités et certitudes», quitte à sacrifier le pays sur l'autel de l'instabilité, de l'anarchie et du chaos, tel est l'objectif premier visé par cette consultation imaginée à la hâte.
- Des partis de l'opposition et de nombreuses personnalités nationales ont rejeté la démarche du pouvoir, mais ce «front de refus» reste éparpillé. L'opposition refuse le dialogue même en son sein. Pourquoi ?
Qu'elle soit fabriquée de toutes pièces par le pouvoir en guise de façade «démocratique» à l'usage du monde extérieur, qui n'est d'ailleurs ni dupe ni sot pour croire en de telles balivernes, ou qu'elle soit plus ou moins «indépendante», cette opposition s'avère être à l'examen des faits une coquille vide, une substance neutre au sens négatif du mot. Car elle se complaît autant dans la critique que dans l'approfondissement de ses propres divisions internes et de défense au nom des «identités» politiques propres à chacune de ses composantes constitutives. Le RCD contre le FFS, et celui-ci ne partage pas les valeurs portées par son concurrent le RCD. Ils se tournent mutuellement le dos et se dénigrent au lieu de dialoguer et de débattre. C'est que la culture du dialogue, de l'écoute, du respect de la différence et de l'identité de l'autre ne trouve pas de prise chez ces partis qui demeurent tributaires de l'idée patriarcale de l'autorité, toute chose qu'ils reprochent au pouvoir, mais qu'ils reproduisent et appliquent eux-mêmes sans état d'âme dans la sphère de leur activité publique. Tel est le drame ou l'aporie dans lesquels se trouve confrontée cette opposition face au pouvoir. Restent les personnalités politiques opposées à l'inertie du pouvoir. Celles-ci comprennent d'anciens politiques démissionnaires ou congédiés poliment par le pouvoir, puis des «intellectuels» non «organiques» qui tentent chacun à sa façon, et souvent dans un ordre dispersé, d'insuffler du courage à toutes les âmes qui brûlent du feu du changement radical du système politique et social. Ces intellectuels «inorganiques» sont atomisés ou dispersés. Leurs actions ne sont ni reliés entre elles ni concertées pour aboutir à l'élaboration d'une stratégie commune susceptible de jouer un rôle de substitution aux partis politiques sclérosés.
- La société gronde de partout sans que la classe politique ne lui ouvre des perspectives à un mouvement social qui réclame un changement de régime, va-t-on assister à une éruption violente ?
Cette irruption violente est inévitable. Ce n'est pas «l'opposition» qui la provoquera, mais ce sera le fait du pouvoir lui-même. Il la suscitera par son refus obstiné d'admettre que les temps et les hommes ont changé, et que l'environnement régional et international ne sont plus ceux des décennies écoulées, mais ceux du présent fait d'ébullition d'idées, de moyens de communication formidables et d'images satellitaires qui diffusent des informations instantanées à travers les quatre coins du globe. Ils captent aussi les effets des soubresauts politiques dans le monde. La démographie algérienne elle-même a changé de manière qualitative par rapport aux générations vieillissantes, et dont la docilité leur faisait accepter l'inacceptable. Aujourd'hui, la jeunesse n'accepte plus de courber l'échine. Elle relève la tête, sans crainte d'affronter, les épaules nues, les dangers qui pourraient poindre. Par son entêtement, son autisme congénital, ses certitudes absolues de détenir la raison, la vérité et la «force des armes» pour se prémunir des dangers qui le guettent et qui guettent la société tout entière, ce régime favorise tous les ingrédients de la violence. Il est producteur de violence. Il y a quantité de signes avant-coureurs qui annoncent, chez nous, la tempête, et qui sera bien plus violente et meurtrière que celle qui a frappé avec la soudaineté de l'éclair la Tunisie et l'Egypte.


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