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«Mon souhait est de l'élargir au reste du Sahara»
Dr Mohamed Bouchentouf. Directeur de projets Pro Natura International ( Paris)
Publié dans El Watan le 13 - 06 - 2011

- Pouvez-vous nous expliquer le principe du super potager oasien?
C'est un projet pilote dans un milieu désertique ou on a voulu tester et adapter ce concept initialement conçu pour les zones tropicales. Un premier projet pilote a été implanté à Mostaganem dans un climat méditerranéen et juste après vint Hassi Messaoud. Son principe : une combinaison entre le JTA et le biochar qui permet de cultiver un volume de terre et non pas une surface, le travail de la terre en profondeur avec plusieurs étage de matériaux organiques, du charbon, l'utilisation d'un voile qui protège les plantes de la chaleur et des insectes et qui permet une économie d'eau de l'ordre de 70% en gardant l'humidité nécessaire à l'épanouissement de la plante. Le charbon permet de restructurer le sol, stimule le développement de microorganismes et améliore la croissance de la plante. Le bénéfice environnemental est tout aussi important, le charbon permet de séquestrer le carbone. Pour les résultats, la famille a eu une série de récoltes d'environ 6 quintaux pour ce qui est du concombre, du gombo et de la laitue. Ces rendements sont importants par rapport à une conduite traditionnelle, pour le gombo nous aurions eu 1,5kg par m2 et avec la nouvelle technologie nous en avons obtenu 8 donc rendement multiplié par 5 pour le gombo très prisé par les habitants du Sahara. L'agriculteur s'est dit très satisfait de la quantité et de la qualité des légumes destinés à l'autoconsommation, mais dont une grande partie a été écoulée sur le marché local, il lui a suffi de seulement 2 heures de travail par jour en respectant l'itinéraire technique pour y arriver. L'agriculteur a même produit ses propres semences, des semences locales adaptées au climat saharien.
- Vous attendiez-vous franchement à ces résultats ?
Avec quelques appréhensions concernant les aléas du climat, la lourdeur bureaucratique, mais j'étais très optimiste. J'ai conseillé de cultiver des cultures de saison, des légumes prisés par la population, le feed-back a été très gratifiant et même pour la suite des choses et avec l'arrivée du Ramadhan, la plantation de plantes aromatiques et condiments est préconisée. Nous avons fait un essai ces dernières semaines pour orienter l'agriculteur vers la diversification des cultures et l'on se rend compte du manque flagrant de vulgarisation agricole et le peu de maitrise de certaines cultures. Sitôt les premières récoltes enlevées, nous avons planté de la menthe, du basilic et de la coriandre, du persil, mais aussi des tomates, des aubergines et des piments.

- Quel écho a été suscité par cette expérience scientifique ?
Le modèle de Hassi Messaoud est le premier modèle implanté dans une zone désertique, c'est une référence nationale, régionale et internationale. Dès les premières floraisons, il a été transposé en Egypte et en Mauritanie entre le mois de juin et octobre 2010 sur la demande de nos partenaires dans ces pays, c'est vous dire l'impact favorable de cette expérience chez des pays aux données climatiques similaires. Aujourd'hui, nous comptons valoriser les résultats obtenus dans d'autres écosystèmes désertiques et méditerranéens, dans d'autres régions naturelles en Algérie vu la demande des familles parce qu'ils ont vu à la télé les bénéfices de cette technologie. Donc, on passera au Gourara et au Touat, mais aussi Souf et au M'zab et on est prêts à tester ce concept dans les zones arides et semi-arides et sur le littoral.
- Comment envisagez-vous la multiplication du concept avec des kits entièrement importés ?
Une réflexion se fait à ce propos pour le Biochar notamment, j'ai hâte de voir naître une étude d'exploitation de la biomasse renouvelable algérienne, car si au Sénégal il y a le Tifa, si en Egypte il y a la balle de riz, en Algérie, nous avons deux sources importante à savoir le grignon d'olive que nous pouvons carboniser et valoriser pour produire le Biochar et le phragmite, une graminée que j'ai testée en France en 2005 avec un autre Algérien, Rachid Hadibi qui a inventé une machine pour concasser cette plante adventice au taux de carbone de 60%. Pus le taux de carbone est important plus la restructuration du sol est importante, d'où son intérêt alors que c'est actuellement le pire ennemi des agriculteurs. Nous sommes prêts à lancer une étude de faisabilité et relancer le contact avec le ministère de l'Agriculture et Sonatrach, nous en avions parlé en 2008 lors d'une rencontre à Hassi Messaoud, mais aucun écho de la part des autorités algériennes.
- Vous n'avez pas répondu à ma question sur l'importation des kits...
Ce kit ne dépassera pas les 50 000 DA à l'importation, mais l'idée est de le produire en Algérie à travers une filiale régionale ou nationale qui fabriquera, assemblera et commercialisera ses différents composants.
Il faut penser à assurer l'approvisionnement en semence et en Biochar et donc il y aura création d'un nouveau circuit agricole et la création de centaines d'emplois pour des techniciens, des agronomes, des formateurs, des commerciaux, des chefs de culture, des chefs de parc. Le volet recherche-action n'est pas à négliger pour faire un référentiel technico-économique par culture avec des comparaisons, j'ai sollicité l'université de Ouargla pour engager des étudiants à effectuer des travaux de recherche.
- La recherche scientifique reste le grand absent de ce transfert technologique…
Oui, malheureusement le contact n'a pas pu être établi, mais il est encore temps d'envisager la co-organisation d'un colloque international ou tous les pays ayant expérimenté cette technologie innovante pourront intervenir. La technique pourra être adoptée dans le cadre de la politique de renouveau de l'économie agricole et rurale. Les entreprises pétrolières, l'université, les organisations professionnelles, la société civile y prendront part et je propose de l'organiser en octobre à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation. C'est un point positif pour l'Algérie et si on arrive à produire ces kits chez nous, il sera facile d'en approvisionner tous les pays du Sahel et d'Afrique subsaharienne via la transsaharienne. L'idée est lancée, il faut que des investisseurs se manifestent. Pour ma part, je prépare une expérience dans le secteur de l'éducation pour impliquer les enfants, les éducateurs et les parents.


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