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Dans la lucarne
Les plaies de la mémoire sont celles dont ne guérit pas l'Histoire
Publié dans El Watan le 22 - 12 - 2005

Un documentaire récemment diffusé par la chaîne publique France 3 évalue le rôle des soldats africains dans le cours des deux conflits militaires qui ont opposé l'Allemagne à la France en 1914-1918, puis en 1940-1945.
Ce documentaire revêt une dimension accablante au moment où des députés français ont consacré le rôle positif de la colonisation en ignorant les hommes qui sont morts pour libérer la France lors des épreuves militaires majeures du XXe siècle. Des dizaines de milliers de soldats africains sont tombés sur les champs de bataille en Champagne-Ardennes lorsque le sort des armes avait pris, en 1918, un tournant décisif. Ce n'était pas la première fois que la France coloniale battait le rappel des soldats africains. Dès 1857, le gouverneur de l'Afrique occidentale française, Louis Faidherbe, avait incorporé des soldats africains dans le corps des tirailleurs sénégalais créé pour suppléer au manque d'effectifs dans l'armée coloniale, avec l'arrière-pensée d'épargner les militaires français en leur substituant des troupes assimilées à de la chair à canon. Cette thèse avait trouvé un fervent partisan en la personne de Charles Mangin, officier supérieur français (1866-1925), dont le nom est associé à la conquête du Maroc, en 1912, et à la guerre de 1914- 1918. Charles Mangin s'était fait connaître par un ouvrage, La force noire, dans lequel il plaidait pour la mobilisation massive de soldats africains dans les périodes de conflits militaires. Le colonel Mangin estimait que les soldats noirs résistaient plus à la douleur que les militaires français et cela les qualifiait pour mourir en premier au combat pour la France. Devenu général durant la Première Guerre mondiale, Mangin mit largement ses thèses racistes à exécution. C'est sous son impulsion que furent envoyés au massacre des milliers de jeunes Africains. Plus les soldats africains mouraient et plus le général Mangin en redemandait pour les envoyer vers des offensives en manière de carnage programmé, comme ce fut le cas pour la bataille de Nivelle. Le comportement héroïque des troupes africaines contribua pour l'essentiel à la défaite allemande. Lorsque les armées d'Hitler occupèrent la France en 1940, le premier geste de la Wehrmacht fut de détruire le mausolée édifié par la ville de Reims en hommage à cette armée noire qui avait tant donné à la France. Par rapport à de telles séquences, la loi votée par les députés français pour glorifier le colonialisme est à contre-courant de l'Histoire. Elle signale un déficit de mémoire et une reconnaissance toujours sélective. Le débarquement américain en Normandie ne peut être minimisé et les armées américaines avaient eu le mérite de l'engagement volontaire dans la guerre et elles y étaient entrées avec une formidable puissance de feu. Ce n'était pas le cas de centaines de milliers de jeunes Africains arrachés à leurs familles et jetés en pâture dans une infernale boucherie. Qui dédommagera les ayants droit de ces innombrables victimes de cette blessure béante de la mémoire ? Ce ne sont de toute évidence pas les députés qui ont voté une loi du 23 février 2005, considérée comme scélérate. C'est le poids de cette occultation qui pèse d'une certaine manière sur la vie publique française. Cette résurgence colonialiste est pourtant lisible comme l'exutoire que s'offre une classe politique qui plonge la tête dans le sable du passé pour ne pas regarder la plage du Présent. Il y a dans une telle attitude une part de mauvaise conscience assumée à la sauvette, sans le panache attaché aux décisions qui ont du sens. Le documentaire diffusé sur France 3, pour y revenir, avait souligné que dans leurs guerres contre la France, les Allemands, d'abord pris de court, avaient dénoncé l'utilisation des contingents africains par l'état-major français : c'étaient toujours les soldats noirs ou maghrébins qu'ils voyaient en première ligne, sur le front. Le vacarme des armes s'est dissipé depuis, mais il est des guerres qui n'en finissent pas : ce sont ces combats d'arrière-garde dont la loi du 23 février est une séquence significative. Cette guerre, déplacée du champ militaire à la scène politique, est menée contre les symboles. Les armées d'Hitler n'avaient pas exprimé autre chose lorsque, à l'été 1940, elles détruisirent le monument dédié aux soldats africains.

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