Préparatifs du concours de recrutement au grade d'"éducateur d'animation de la jeunesse" au profit des wilayas du Sud    APN-PARLACEN: examen des moyens de renforcement de la coopération et de l'échange d'expertises    IATF 2025 en Algérie: Un leadership économique au service du développement du continent    Agression sioniste: le PAM appelle à "une action urgente" face à la famine à Ghaza    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'élève à 62.622 martyrs    Pluies orageuses et rafales de vent sur plusieurs wilayas du pays samedi après-midi    MAE britannique: Le blocage par l'entité sioniste de l'aide humanitaire à Ghaza est un scandale moral    Oran : clôture de la 14e édition du festival culturel national de la chanson Raï au théâtre en plein air "Hasni Chakroun"    Bientôt un groupe de travail entre Sonarem et MCC (China Metallurgical Group Corporation)    Vendre la division du travail et le séquençage stratégique    De la nourriture dans les entrepôts attend le feu vert de l'occupant sioniste    Des centaines de centres de santé et de nutrition fermés    Algérie A' : le sélectionneur national libère Akram Bouras    Championnats arabes d'athlétisme (U18) : 18 pays ont confirmé leur participation au rendez-vous de Tunis    CHAN-2024 : Soudan – Algérie Deux formations amies pour une finale    La grande station de Koudiet Eddraouch à El Tarf entre en production à pleine capacité    En fort déclin sur les 20 dernières années    Poursuite des recherches d'un porté disparu par noyade    Un parc de bus vétustes qui met les voyageurs à rude épreuve    Tout contrat doit évaluer les opportunités et les risques    Le ministre de la Culture et des Arts préside l'ouverture    « Le raï... entre mémoire, marginalité et modernité », thème d'une conférence à Oran    Célébration du double anniversaire du 20 août 1955-1956    Salon Africa Lounge à Yokohama: le stand algérien suscite l'intérêt des entreprises japonaises    Domestic Airlines: lancement du premier vol Alger-Tamanrasset lundi prochain    CHAN 2024: première séance d'entrainement de la sélection algérienne à Zanzibar    De nouvelles réformes législatives pour renforcer la culture et les arts en Algérie    Khenchela : la dépouille mortelle du moudjahid Belkacem Hagass inhumée au cimetière de la commune d'El Hamma    Haltérophilie/Championnat d'Afrique (cadets/juniors): l'Algérie termine sa participation avec 23 médailles dont six en or    Lancement de la 5ème édition des caravanes médicales à destination des Hauts Plateaux et du Grand Sud    Secousse tellurique de 3,0 degrés dans la wilaya de Tébessa    Foot/ CHAN-2024 (décalé à 2025): la sélection algérienne à pied d'oeuvre à Zanzibar    Khenchela: Ouverture de la 2ème édition du festival culturel de la chanson et de la musique chaouies    Le message du Général d'Armée Saïd Chanegriha    Merad rend visite à des familles de victimes à Biskra et Ouled Djellal et leur présente ses condoléances    Chute d'un bus dans l'Oued El Harrach Les dépouilles mortelles de 3 victimes inhumées au cimetière de Biskra    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La partie visible de l'iceberg
La commission Bensalah sur les réformes politiques
Publié dans El Watan le 16 - 06 - 2011

Le véritable débat sur la nature et la portée des réformes politiques à engager dans le pays se déroule-t-il ailleurs qu'au sein de la commission officielle présidée par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah ?
Quand on lit les déclarations peu élogieuses de l'ancien président du Haut-Comité d'Etat (HCE), Ali Kafi, sur le dialogue tel qu'il est organisé et sur le bilan de la gestion Bouteflika, tout incline à penser que le chapiteau qui doit abriter et arbitrer les consultations sur les réformes n'est pas encore dressé. Le dialogue en cours en cacherait-il un autre – décisif celui-là – qui se déroulerait dans l'ombre ? Il y a, en effet, d'un côté les consultations officielles menées au pas de charge par Bensalah et ses deux collaborateurs, tous désignés par le président Bouteflika, qui reçoivent sans discontinuer, pêle-mêle : représentants de partis politiques, personnalités nationales ou présentées comme telles, responsables du mouvement associatif actifs sur la scène nationale ou éternels opportunistes n'apparaissant que dans des conjonctures propices à la distribution de prébendes.
Il y a, de l'autre côté, les voix dissonantes qui ont décliné l'invitation de la commission Bensalah et qui se sont vues, de facto, ignorées par la télévision et les médias publics ne trouvant que certains titres de la presse privée pour répercuter leurs messages. Entre ces deux courants, une troisième voie s'est affirmée dans ce débat qui part décidément dans tous les sens. Elle est incarnée par des personnalités censées être en rupture de ban avec le pouvoir pour certains ou, pour d'autres, évoluant à la lisière de ce pouvoir avec lequel elles n'ont, en vérité, jamais rompu les amarres. C'est le cas de l'ancien Premier ministre Sid Ahmed Ghozali, de l'ancien ministre de la Défense nationale Khaled Nezzar, ainsi que de l'ancien secrétaire général du FLN Abdelhamid Mehri qui ont préféré, chacun avec ses arguments et son «plan de bataille», faire le déplacement à la présidence de la République pour y exposer, de vive voix, leurs visions respectives des réformes devant la commission Bensalah. Indépendamment du contenu des propositions faites par ces personnalités, il est un fait que leur émargement au bas de la liste des invités de la commission Bensalah est perçu par cette structure comme une aubaine, un appel d'air frais pour donner au travail de la commission un zeste de crédibilité.
Et si la commission Bensalah n'était que la partie visible de l'iceberg du débat sur les réformes, dont les contours apparaissent, en l'état actuel des choses, flous et insaisissables ? On crée un simulacre de dialogue avec des acteurs de divers horizons pour sacrifier aux convenances démocratiques imposées par l'actualité politique régionale tout en reconnaissant les limites des prérogatives de cette commission puisque dès le départ, on n'a pas écarté l'idée de voir ce dialogue prendre une autre forme lorsque la commission Bensalah aura achevé sa mission. Tout laisse croire que cette seconde phase du dialogue est déjà en train de s'ébaucher par petites touches, confirmant ainsi que la commission Bensalah n'est rien d'autre qu'un théâtre d'ombres chinoises où l'on voit des acteurs s'agiter et amuser la galerie pendant que les véritables concepteurs du spectacle et les acteurs de premier plan s'attellent, derrière le rideau, à mettre au point la représentation finale.
Certains de ces acteurs ont choisi de descendre dans l'arène et d'agir à visage découvert, tout en prenant soin d'enrober leurs propositions dans un emballage avenant pour ne pas être suspectés de caresser des desseins politiques malveillants.
C'est le sens que les observateurs ont donné à l'incursion de Mehri dans le débat.
Un pied dans le système, un autre dans l'opposition-maison. En acceptant de prendre part au dialogue, Mehri se démarque des parties qui ont boycotté la commission Bensalah, y compris des sensibilités politiques dont il se dit proche comme le FFS de Aït Ahmed, mais tout en saisissant cette tribune politique pour tenter de recadrer le débat tant du point de vue de la démarche qui doit sous-tendre le dialogue sur les réformes que des objectifs politiques qu'il assigne à ces réformes. L'idée de la conférence nationale sans exclusive – allusion aux islamistes – dont il s'est fait l'avocat lors de sa rencontre avec les membres de la commission Bensalah trouvera-t-elle un écho favorable auprès de Bouteflika et des décideurs ?
Faire une telle proposition, c'est déjà reconnaître que la commission Bensalah est inopérante. Il reste que pour qui connaît l'habileté politique de Abdelhamid Mehri qui ne s'aventure jamais en terrain hostile et miné, lui qui n'entreprend rien s'il n'a pas de visibilité maximum, il est à se demander s'il ne vole pas au secours du pouvoir pour animer ou réanimer le projet de réformes qui bat de l'aile. Cela, de manière consentante ou par défaut. Parce qu'il trouve, lui aussi, quelque part son compte dans ce scénario politique qui se décline comme le dernier acte dans la voie de la politique de réconciliation nationale qui demeure à ses yeux inachevée avec les différentes lois y afférentes promulguées en la matière. Et on peut pousser le bouchon plus loin encore sans verser dans la paranoïa politique en se demandant si Mehri n'a pas été investi d'une mission para-officielle de sauver le dialogue en cours en plaçant le dossier de la réconciliation nationale chère à Bouteflika au cœur du débat sur les réformes politiques.
Le moins que l'on puisse dire est que le pouvoir devra arbitrer entre des positions qui sont loin d'être solubles les unes dans les autres. En politique – et c'est d'autant plus vrai dans les pays non démocratiques – les arbitrages politiques ne sont pas le fruit d'une saine compétition dans un jeu politique et institutionnel démocratique classique, mais le résultat d'un jeu d'influence, d'un rapport de forces entre clans du pouvoir.
Pour le moment, la partie se joue à huis clos, sans arbitre et sans galerie ; l'opinion publique étant maintenue en dehors du débat. Mais cela ne veut pas dire pour autant que les Algériens ne veulent pas de changement ou de réformes. On a vu, à travers les expériences des révolutions arabes, de quoi sont capables les peuples quand la coupe est pleine.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.