En rupture de ban avec son passé depuis plusieurs saisons, le CRB El Milia (CRBEM), vient de signer le triste record de son histoire en fermant la marche avec seulement 13 points, récoltés en trente matchs du championnat inter ligues du groupe Est. L'équipe de Chelghoum Laïd, qui a fait face, pourtant, à de nombreuses dissensions en début de saison, a fait mieux en dépassant le CRBEM au classement final, après avoir démarré avec un compteur de moins de 9 points. «C'est ridicule pour cette équipe et c'est honteux pour ceux qui l'ont gérée», lâchent, scandalisés, des sportifs commentant ce résultat. «La dérive au sein du CRBEM a été amorcée il y a quelques années, mais le pire, le fond de la crise, a été atteint l'année dernière», notent certains. L'indiscipline des joueurs et la démobilisation d'un groupe, livré à l'amateurisme des dirigeants, a précipité la chute. Certains anciens joueurs ne trouvant pas d'autres termes, pour qualifier ce niveau de déchéance atteint par cette équipe, tirent à boulets rouges sur le contexte général qui règne dans la ville d'El Milia. «Que peut-on trouver à El Milia ? Il n'y a plus rien, le sport est mort, le football vient de tirer sa révérence,et la ville est en pleine phase de déchéance», déplorent-ils, considérant que la situation est la suite logique de ce constat. Un ex-joueur semble trouver une autre explication à cette issue; puisqu'il affirme que l'éloignement du stade de Boutias du centre-ville a grandement contribué à faire du CRBEM une équipe anonyme dans son fief. «Depuis que ce nouveau stade a été ouvert, on a l'impression que notre équipe s'est éloignée de ses supporters. Quand elle joue, il n'y a plus de pression. Boutias est un terrain neutre», avance t-il. Entre cet avis et ceux exprimés par d'autres pour trouver les raisons ayant conduit à cette débâcle, il y a lieu de retenir que le CRBEM a été victime d'un contexte sportif malsain. «Les intérêts occultes de certains et la lutte des clans autour de cette équipe ont fini par sceller son destin», affirment des initiés aux rouages du sport local. «Pour redresser la barre, il faut du temps, de l'argent et surtout des hommes. Ce qui n'est pas du tout évident actuellement», estiment certains anciens footballeurs.
