Le président de la République nomme les membres du nouveau Gouvernement    Une rencontre nationale sur la modernisation de l'école algérienne    Un champ d'exploitation inférant un manque à gagner au Trésor public    La santé à l'école    Formation de cadres de la Sonelgaz par l'Université Abdelhamid Ibn Badis    Face à la concurrence internationale, évaluer objectivement l'impact de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025) sur l'économie algérienne    Une priorité absolue pour l'Algérie    Macron parachève le processus de remilitarisation de la France    L'Assemblée générale de l'ONU adopte une résolution en faveur de la solution à deux Etats    CAN de hand U19 féminin : L'Algérie termine à la 5e place    Triathlon-Coupe d'Afrique Open : L'Autrichien Perlt et la Hongroise Peszleg sacrés à Oran    Ligue 1 Le CRB s'est enfoncé dans le sable    Elaboration d'une feuille de route fondée sur le soutien aux initiatives des associations dédiées aux personnes à besoins spécifiques    Wilayas du sud du pays Pluies orageuses    Gendarmerie nationale Saisie d'importantes quantités de comprimés psychotropes et de kif traité    Vernissage de ''Traces et dialogues : chronologie'' de Farid Izemmour    Du 20 au 24 septembre à Constantine    Huit pays à l'affiche, la Palestine invitée d'honneur    La diaspora sahraouie en France réaffirme le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination    Prise en charge des enfants handicapés : mise en service progressive de quatre nouveaux centres psychopédagogiques à Alger    Aéroport international d'Alger: intégration des technologies de l'IA à compter de décembre prochain    Nasri reçoit l'Ambassadeur de la République Islamique d'Iran en Algérie    Ouverture de la session parlementaire : Boughali préside une réunion préparatoire avec les présidents des groupes parlementaires    Gymnastique/World Challenge Cup : l'Algérienne Kaylia Nemour en or, aux barres asymétriques    Premier ministre : le président de la République a donné des instructions pour être au service des citoyens et promouvoir l'économie nationale    Djamel Allam, un artiste aux multiples talents    Journée internationale de la démocratie: le Conseil de la nation met en avant les progrès réalisés en matière d'autonomisation de la femme algérienne    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 64.871 martyrs et 164.610 blessés    Hidaoui visite le camp de formation des jeunes médiateurs pour la prévention de la toxicomanie à Alger    Cause palestinienne : Boughali se félicite de l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies de la Déclaration de New York sur la solution à deux Etats    Programme de financement des projets associatifs dédiés à la jeunesse pour l'exercice 2025 : 81 projets sélectionnés    Séisme de 3,6 degrés à l'est de Larba, dans la wilaya de Blida    Ligue 1 Mobilis (4e journée): résultats complets et classement    13e Festival international de la danse contemporaine: huit pays à l'affiche, la Palestine invitée d'honneur    AGNU: la Palestine salue l'adoption d'une résolution en faveur de la solution à deux Etats    Ligue 1 Mobilis: le MC Alger impose sa loi, le MC Oran nouveau co-leader    Programme TV - match du mercredi 29 août 2025    Programme du mercredi 27 août 2025    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'autre regard des médias
Un certain regard. (2e partie et fin)
Publié dans El Watan le 27 - 07 - 2011

En 1989, les régimes communistes autoritaires de l'Europe centrale et orientale se sont effondrés comme un château de cartes, victimes de l'aveuglement de leurs dirigeants face à l'irrépressible besoin de liberté qui anime l'être humain. A y voir de plus près, ce ne sont pas des raisons économiques qui ont causé en priorité cette déconfiture, mais bien l'incapacité des dogmes et des apparatchiks à contenir les flux de l'information, les courants d'idées et les opinions nourris par la soif de liberté.
Sixième constat : pas de liberté durable pour une presse qui ne défend pas suffisamment les droits de l'homme. C'est ce combat qui leur permettra de se renforcer pour résister aux tribunaux d'exception, à la censure, l'autocensure et à l'imprimatur. Puisque la plupart des gouvernements sont signataires de la Déclaration universelle des droits de l'homme (cette allégeance est même contenue dans les Constitutions de beaucoup des pays de la rive Sud), ils doivent légalement ne reconnaître que l'article 19 de cette déclaration comme source d'inspiration. Je cite : «Toute personne a droit à la liberté d'expression - ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique ou par tout autre moyen de son choix».
Septième constat : il est vital que le cadre juridique gouvernant les médias soit conforme aux normes internationales. Les gouvernements continuent à favoriser les chaînes publiques aux dépens de leurs propres intérêts. Ces chaînes nationales sont pourtant largement discréditées, car incapables de soutenir la comparaison. De manière récurrente, les pouvoirs publics annoncent la possibilité de libérer les fréquences radio et TV, mais ils restent craintifs devant ce qui leur paraît être une aventure politique. De mon point de vue, seules des chaînes privées pourront restaurer une concurrence nationale capable de redonner à l'information une crédibilité perdue. Au lieu de cela, les autorités préfèrent opter pour la politique de l'autruche en feignant de croire que les téléspectateurs continuent à regarder leurs télévisions officielles.
LIBERTé D'EXPRESSION, UN LEURRE
Huitième constat : tant que les télévisions publiques sont utilisées comme des monopoles exclusivement au service du discours officiel, la liberté d'expression restera un leurre. Au Moyen-Orient et dans les pays du Golfe, de nombreuses chaînes privées ont vu le jour. Certaines comme El Djazeera, une chaîne d'information continue conçue sur le modèle de CCN, sont très performantes et récupèrent une large audience dans les publics arabes. Il n'en reste pas moins qu'il est plus facile d'adopter un ton de liberté, surtout lorsqu'on émet à partir de l'Europe, ou/et qu'on informe sur tout, sauf sur le pays qui finance la chaîne ! La liberté d'expression est devenue un produit réservé à l'exportation ! Lorsqu'ils se sentent débordés par les demandes pressantes des défenseurs des droits de l'homme et les progrès de la presse indépendante, certains gouvernements tentent de défendre l'exception nationale ou tiers-mondiste. Pour eux, la santé et l'éducation passent avant les droits et libertés du citoyen. Le développement économique, soutiennent-ils, créera les conditions de la liberté. Cette argumentation est fausse et dangereuse. En effet, et si l'on observe la répartition des pays prospères, elle correspond massivement à l'implantation de l'Etat de droit et du respect de la personne humaine. Par ailleurs, la plupart des pays totalitaires ont déjà dans le passé confisqué les libertés sous le fallacieux d'un développement aussi volontariste que dirigiste. Ces expériences ont lamentablement échoué.
CONDITION SINE QUA NON
Neuvième constat : les libertés individuelles et d'expression sont les seules qui peuvent créer, partout dans notre monde, les conditions pour la prospérité. Parallèlement, ce qu'on appelle la mondialisation ou la globalisation a rendu les frontières beaucoup plus perméables, dans le sens Nord-Sud bien évidemment. Les nouvelles, comme les produits de consommation, connaissent un sens presque unique. Ainsi, les pays du Maghreb dépendent à 70% de l'Europe qui n'échange avec eux que 3% de son commerce, malgré le gaz et le pétrole ! A ce propos, on peut regretter que les entraves à la liberté de circulation des personnes, mais aussi les brimades dont sont victimes les émigrés dans certains pays européens compliquent la tâche de ceux qui, au Sud, militent pour le principe d'universalité des droits de l'homme et apportent des arguments aux autres partisans. Certes, les journalistes ne doivent rendre des comptes qu'à la juridiction de leurs pairs, «mais la responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité» (Déclaration de Munich, 1971). Je ne veux pas laisser croire, ici, que les médias sont exempts de tout reproche. L'exercice de la liberté d'expression comporte des droits et des devoirs.
C'est que, malgré ses qualités et son enthousiasme, la presse a grandement besoin de formation continue. La formation de base dans les écoles de journalisme des pays du Sud de la Méditerranée était surtout conçue pour répondre aux besoins d'une politique d'information à sens unique, destinée strictement à préparer les journalistes à appliquer les ordres. Sous la pression de la mondialisation, l'immense majorité des journalistes du Sud éprouvent le besoin impérieux de se rapprocher des standards internationaux.
Contrairement à leurs aînés, les jeunes journalistes ont très peu l'occasion de voyager. Cela tient à deux raisons : les difficultés grandissantes d'obtenir les visas d'entrée, mais aussi la dégradation des revenus de cette catégorie professionnelle.
FORMATION DES JOURNALISTES
Il est tout à fait regrettable qu'au moment où les journalistes ont le plus besoin de recyclage, les programmes de formation, lancés en 1993, dans le cadre de Med-Media, aient été gelés par la Commission européenne, sans y apporter d'aménagement ou d'adaptation. Comment reprocher à des journalistes leurs insuffisances, lorsque la coopération euro-méditerranéenne se fait presque exclusivement avec des régimes qui violent l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, en renonçant à la coopération décentralisée et à la formation des professionnels des médias ? Dixième constat : l'accès à la formation continue est un droit pour les journalistes. Former des journalistes méditerranéens, c'est aussi leur apprendre à se mettre à l'écoute des citoyens, de manière à faire de la communication un outil, non plus seulement ascendant vers les sources officielles, mais également descendant vers le citoyen devenu participatif.
Le journaliste est appelé à l'avenir à devenir davantage un médiateur entre les sociétés civiles et les décideurs qu'un simple «communicateur». C'est probablement de cet équilibre que dépend l'émergence d'une véritable culture démocratique.
(*)Monsieur cinéma et conseiller auprès du ministère de la Culture


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.