Un contrat de vente de gaz naturel a été signé hier à Alger entre la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et l'Office marocain de l'électricité (ONE). L'accord commercial porte sur la livraison à l'ONE, sur 10 ans, d'un volume de 0,64 milliard de mètres cubes par an de gaz transitant par le gazoduc Pedro Duran Farell reliant les champs gaziers de Hassi R'mel à l'Espagne via le Maroc. C'est le premier contrat du genre signé avec le royaume chérifien, lequel se contentait jusqu'alors de percevoir les droits de passage du gaz algérien sur son territoire. Toutefois, la demande en énergie allant en augmentant, le royaume chérifien se voit dans l'obligation de trouver de nouvelles ressources à même d'alimenter son marché. L'ONE, qui gère actuellement près d'une soixantaine de centrales (dont une quinzaine de grande taille) hydroélectriques, au charbon ou au fioul, investit dans de nouvelles unités de production d'électricité. C'est ainsi que le gaz livré par Sonatrach sera destiné à alimenter deux centrales à gaz à cycle combiné à Beni Mathar (470 MW) et à Tahaddart (385 MW). Le contrat sera effectif dès que les études pour les centrales seront finalisées. Le PDG de Sonatrach, Nordine Cherouati, n'a d'ailleurs pas manqué de dire que ce contrat n'est que la première étape d'une coopération sur le long terme, laquelle sera jalonnée par le paraphe d'autres accords analogues. De son côté, le DG de l'ONE, Ali Fassi Fihri, a indiqué que cet accord inaugure de nouvelles relations commerciales et permet au Maroc de produire plus d'électricité sans pour autant investir dans de nouvelles infrastructures de transport, le gaz algérien transitant déjà par le Maroc. Il faut dire que le Maroc, tout comme l'Algérie, s'est lancé dans un vaste programme d'investissement pour le renforcement de ses capacités de production d'électricité afin de couvrir la demande interne, dans un premier temps, et de viser les marchés à l'export ensuite. Il faut rappeler dans ce sens que Sonelgaz et l'ONE ont signé en 2008 deux contrats de transit et d'échange d'électricité. A ce propos, M. Fihri a estimé que les deux entreprises «ont investi dans une interconnexion de très grande qualité. Nous avons une véritable autoroute électrique entre le Maroc et l'Algérie. Comme nous somme interconnectés à l'Europe ensemble, cela permettra d'exporter le gaz algérien sous forme d'électricité».
