La pénurie provoquée de certains produits, acheminés vers la Tunisie, a eu un impact direct sur les prix, devenus inabordables. Aquelques jours seulement de la fête de Aïd El Fitr, les rues et artères de la ville de Tébessa sont bondées par une foule immense venue des quatre coins de la wilaya, et l'ambiance des achats au niveau des boutiques et grandes surfaces est à son comble. En effet, les boutiques de vêtements pour enfants sont prises d'assaut dès le matin par des citoyens qui vont jusqu'à se bousculer pour choisir habits et chaussures. Les magasins ne désemplissent pas à longueur de journée, au grand bonheur des commerçants qui saisissent cette aubaine pour faire de bonnes affaires, bien qu'ils déplorent la pénurie de beaucoup de produits et articles, objets de contrebande avec la Tunisie, d'où une hausse considérable des prix. Devant cette situation confuse de pénurie et de spéculation, le quotidien du citoyens devient de plus en plus pénible. Ahmed, un père de famille accompagné de ses deux bambins, n'a pas cessé de parcourir, durant deux jours, les boutiques de vêtements pour enfants afin d'acheter des articles vestimentaires de bonne qualité, mais il finira par se contenter d'un produit «made in china». Devant la cherté constatée dans les échoppes, des parents se rabattent sur les revendeurs à la sauvette qui pratiquent des prix défiant toute concurrence. «J'ai trouvé des produits à ma convenance pour satisfaire ma progéniture. Certes, la qualité laisse un peu à désirer, mais le prix est à la portée de ma modeste bourse», nous a précisé Yazid qui effectue toujours ses courses auprès de ces vendeurs. Par contre, les plus démunis et les chefs de famille nombreuse sont obligés de se tourner vers la fripe pour s'habiller à bas prix. Autre bémol, le citoyen tébessi, durant cette dernière décade du mois sacré, se précipite sur les magasins et les épiceries pour acquérir les ingrédients nécessaires à la confection de gâteaux pour l'Aïd, une tradition qui s'est ancrée chez lui et dont il ne peut plus se passer. La frénésie est bien perceptible chez certaines femmes qui font le plein d'amandes, cacahuètes et autres produits malgré les prix qui ont presque doublé. Mais ce n'est pas le cas de Kheira, une mère de famille rencontrée devant une épicerie qui ne cache pas son mécontentement en nous déclarant: «Cette année le mois du Ramadhan est tout à fait différent, les prix ont été multipliés par deux. On se demande où sont les contrôleurs de la DCP, censés protéger le consommateur. »