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Le spectre de la sécheresse touristique plane sur le Tassili N'Ajjer
Entre les attaques d'AQMI et les effets du conflit libyen
Publié dans El Watan le 08 - 10 - 2011

C'est l'un des effets directs du conflit libyen : la saison touristique est sérieusement compromise dans le Tassili N'ajje
Quand on sait que Djanet est distante d'à peine 200 km de frontière avec la Libye, il est aisé de mesurer l'impact de la situation qui agite ce pays sur l'ensemble de la région. Cela vient ainsi aggraver les choses pour un secteur déjà rudement mis à mal par les attaques d'AQMI dans le Sahara. «Cette situation ne date pas du conflit libyen. Cela a commencé avec les enlèvements de touristes occidentaux dans la région», souligne Larbi Mesbah, chef du bureau de l'Office national de tourisme (ONAT) à Djanet. Et d'ajouter : «Ici, le tourisme est très sensible à tout ce qui se passe dans la région, que ce soit la Mauritanie, le Mali ou le Niger, il n'y a pas que la Libye. Nous avons directement subi les contrecoups de l'enlèvement des employés français d'Areva au Niger (le 15 septembre 2010, ndlr). Après, il y a eu l'affaire de la touriste italienne qui nous a porté le coup de grâce.» En février 2011, rappelle-t-on, Maria Sandra Mariani, une mordue du Sahara, a été enlevée à Tadrart, tout près de la frontière libyenne. Depuis, les touristes européens ont complètement disparu du paysage.
Le choc Sandra Mariani
Chiffres à l'appui, Larbi Mesbah dresse un comparatif entre la saison 2010 et la saison 2011, en mettant en évidence la chute brutale de la demande après le rapt de Mme Mariani. Même si ces statistiques sont partielles en ce qu'elles sont le fait d'un seul tour opérateur, en l'occurrence l'ONAT, elles n'en fournissent pas moins une idée assez précise des tendances du marché touristique local, d'autant plus que l'ONAT est le tour opérateur «historique» et reste l'un des principaux voyagistes de la région. Selon les chiffres donc de l'ONAT-Djanet (lire détails en encadré), en 2010, l'agence a accueilli quelque 125 touristes étrangers.
Larbi Mesbah se donnera même la peine d'éplucher les fax un à un, en comptabilisant minutieusement le nombre de touristes enregistrés. On notera que la période du mois de mars 2010 a connu un véritable pic, avec quelque 70 visiteurs. Les Italiens viennent en tête des «consommateurs» du désert du Tassili N'ajjer, avec 56 touristes transalpins reçus par l'ONAT en 2010. En 2011, et pour la même période, il est significatif de relever que le nombre de touristes enregistré, par le tour opérateur national à Djanet, est proche de zéro. A l'exception d'un groupe de 14 Japonais reçus en janvier 2011, ainsi qu'un couple franco-algérien, il n'y a eu quasiment pas de visiteurs. Si l'on observe bien, l'enlèvement de Mme Mariani est survenu en février. Cette habituée du désert, de 56 ans, était censée «ouvrir le bal» pour ses compatriotes, et voilà que son kidnapping provoque exactement l'effet inverse, amenant les agences de voyages à annuler immédiatement leur commande.
A cela, il convient évidemment d'ajouter les effets du Printemps arabe, et tout particulièrement la guerre en Libye. Résultat des courses : une saison morte, avec à peine quelques touristes nationaux et quelques prestations «corporate» à l'attention d'entreprises intervenant dans le Grand-Sud à l'instar de Sonelgaz. «Ce sont les conditions sécuritaires, ni plus ni moins, qui sont responsables de cette situation», résume Larbi Mesbah. «Même quand il y a eu ces récentes attaques contre des touristes en Mauritanie, cela s'est immédiatement répercuté sur nous. Des agences ont décommandé juste après, alors qu'elles avaient réservé», confie notre interlocuteur. Quid des mesures prises pour sécuriser les circuits ?
«Depuis l'enlèvement de la touriste italienne, la procédure s'est un peu plus compliquée. Avant, nous remplissions une fiche de renseignements pour chaque touriste et on la remettait simplement à l'OPNT (Office du parc national du Tassili) qui diffusait une copie au CTRI, à la gendarmerie et aux services concernés. Aujourd'hui, nous sommes tenus de donner nos fiches au secteur militaire qui les vise avant de les remettre à l'OPNT. Et ce sont les autorités militaires qui jugent si le circuit proposé est suffisamment sécurisé ou pas», explique Larbi Mesbah. L'on apprend au passage, qu'il n'y a pas d'escorte pour les groupes touristiques. «L'escorte est assurée uniquement s'il y a du personnel diplomatique, des officiels ou d'anciens ministres», précise M. Mesbah.
«Aucune commande de l'étranger»
Le représentant de l'ONAT ajoute que l'une des conséquences majeures de la dégradation de la situation sécuritaire dans la région, c'est que la destination Djanet s'est vu retirer ses circuits stars, les uns après les autres. «Cela fait déjà un moment depuis qu'on nous a interdit le plateau du Tassili. Ensuite, on nous a fermé la traversée Djanet-Tamanrasset. Et depuis l'affaire de la touriste italienne, nous perdons Tadrart qui était pourtant l'un des circuits les plus prisés. Il ne nous reste plus que le circuit d'Iherir et La Vache qui pleure, à Tigharghart.» Et de nous faire cette révélation : «Jusqu'à cette heure, nous n'avons pas reçu la moindre commande de l'étranger. Habituellement, les fax commencent à tomber à cette période, voire avant. Or, là, on est en septembre et toujours rien. Cela augure une mauvaise saison. Cela ne veut pas dire qu'il y aura zéro touriste. Mais on va chômer.»
Qu'en est-il des nationaux ? «Le problème avec les nationaux est à la fois économique et culturel», réplique M. Mesbah. Au titre de l'aspect économique, la cherté du billet est désignée comme l'obstacle numéro 1, sachant qu'un aller-retour Alger-Djanet est à 28 000 DA. «Il faut cependant préciser que le tourisme pour l'Algérie n'a pas la même importance qu'il a dans l'économie tunisienne ou marocaine. Pour nous, le tourisme est la dernière roue de la charrette. On ne vit pas de cela. Ce n'est pas une priorité nationale», relativise Larbi Mesbah. L'épisode de l'accueil de membres de la famille El Gueddafi n'est-il pas de nature à ériger un tant soi peu Djanet en «curiosité touristique» ? «Si Aïcha El Gueddafi est venue accoucher à Djanet, c'est parce qu'elle a fui la guerre dans son pays», rétorque Larbi. «Or, la guerre et le tourisme n'ont jamais fait bon ménage», tranche-t-il.


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