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Plaidoirie pour un fonds de restructuration des entreprises
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Publié dans El Watan le 10 - 10 - 2011

On n'arrive plus à compter les différents fonds créés par les lois de finances précédentes. Beaucoup d'analystes pensent qu'on en a trop. Il est très possible qu'ils aient raison sur ce point précis. Cependant, le fait qu'il y ait abondance n'implique guère que l'on ait choisi les plus utiles et les plus efficaces pour la promotion du développement économique.
Un audit approfondi pourrait révéler les performances relatives des différents fonds, dynamiser certains et en retirer ceux qui sont inutiles, coûteux et sans grands impacts sur les objectifs recherchés. Mais il y a un fonds vital pour un fonctionnement harmonieux de notre économie nationale qui n'a pas été créé.
Son absence pénalise grandement les réformes économiques. Il est en partie responsable des dérapages de la privatisation et de l'assainissement des entreprises publiques susceptibles d'être performantes : c'est un fonds de restructuration des entreprises. Cette lacune se paye cher. De nombreux analystes et des partis politiques font des analyses erronées à cause de sa déficience. En premier lieu, nous allons expliquer son mode de fonctionnement. Par la suite, nous allons montrer ses effets bénéfiques, son extrême rentabilité et sa productivité pour l'économie nationale.
Modalités de fonctionnement
Le fonds de restructuration des entreprises devrait être au départ financé uniquement par des fonds publics puisqu'il ne concerne pas la sphère privée. Ceci en soi serait une mauvaise nouvelle, car nous avons un Etat omniprésent et super centralisé. Il désire gérer tous les secteurs centralement, y compris les activités économiques qui, sous tous d'autres cieux, sont du ressort du secteur privé (hôtellerie, distribution, bâtiment, etc.). Mais c'est précisément pour réduire la sphère de l'Etat dans des domaines qui ne sont pas de son ressort que l'on entreprend cette action. Ce fonds doit appuyer deux types d'opération : la privatisation et la restructuration des entreprises publiques. Il n'est pas question dans cette brève analyse d'approfondir le sujet complexe de la privatisation. Cependant, deux observations majeures peuvent être formulées sur la question.
En premier lieu, les premières recherches que l'on a, des thèses de doctorat d'Etat soutenues en Algérie montrent que la privatisation des entreprises, au profit du secteur privé national, a donné plutôt de bons résultats. En second lieu, l'opinion publique serait favorable à une privatisation au profit des cadres et des travailleurs des entreprises ou à défaut en faveur du secteur privé national. Les deux options peuvent réussir, moyennant des conditions très spéciales. Nous n'avons pas achevé le processus de privatisation. Il faut bien le reprendre et le terminer.
Nous assistons également à un effort colossal de la part de l'Etat d'assainir, de moderniser et de relancer le secteur public. Pour la plupart des entreprises, c'est une pure perte de temps et d'argent. Tout spécialiste en management, qui comprend les modes de fonctionnement de ces entreprises, ainsi que la culture managériale dans lesquels elles évoluent, conclura rapidement que les décisions prises sont dérisoires par rapport aux exigences fondamentales d'un redressement durable. Les mêmes mécanismes et les mêmes structures ne peuvent pas produire des résultats différents, même si on les inonde d'argent.
Cependant, quelques rares entreprises peuvent s'en sortir. Ce sont celles qui ont mis en place un management du changement capable de les adapter aux exigences des performances modernes. Les assainissements ne vont produire des résultats que sous certaines conditions très drastiques et pour peu d'entreprises. Nous faisons allusions aux diagnostics et aux mesures d'accompagnement. Parmi les décisions de redressement, les plus utilisées, figure toujours le traitement des effectifs. Dans certaines situations, il est inévitable de se séparer de certains éléments pour sauver l'entreprise et le reste des activités. C'est une opération douloureuse, difficile, mais parfois indispensable pour sauver l'entreprise et les autres salariés.
Beaucoup de précautions doivent être prises pour gérer cette transition d'une entreprise déstructurée à une autre plus performante. Le plus souvent on se concentre sur l'entreprise et on oublie le sort réservé aux personnes qui ont subi un licenciement économique. Il n'est ni normal ni humain de traiter ces personnes comme des objets jetables. L'impact sur les travailleurs retenus est dévastateur. Ils se disent à peu près ceci : «Notre entreprise traite ses ressources humaines comme des mouchoirs jetables. La prochaine crise ce sera notre tour.» La démotivation, le sentiment d'injustice et le désir de vengeance vont souvent enfanter des comportements qui vont ruiner l'entreprise. C'est là où intervient le fonds de restructuration des entreprises.
Rôle et impact du Fonds de restructuration des entreprises
Les gestionnaires des ressources humaines des entreprises à restructurer (privatisation et assainissement) vont œuvrer de pair avec les gestionnaires du fonds de restructuration. Les travailleurs et les cadres en sureffectif seront classés en trois catégories :
1. Ceux qui disposent de compétences dans des activités à fort potentiel et sont aptes, avec un recyclage, à créer et à développer des micro-entreprises ou des PME/PMI. Des crédits et des appuis (entreprises de conseils) vont leur permettre de monter des entités de production de biens et de services et deviendront autonomes ;
2. Un second groupe nécessite une formation plus approfondie pour être versé, après une meilleure qualification, dans des emplois dans d'autres entreprises. Ce sont les formations de reconversion qui leur permettront de réintégrer la vie active.
3. Un troisième groupe concerne les personnes les plus difficiles à recycler. Un traitement social leur sera consacré jusqu'à ce qu'elles réintègrent un emploi productif. Le fonds de restructuration d'entreprises garantit qu'aucun cadre ou travailleur ne sera éjecté pour compression d'effectif sans qu'on puisse lui trouver une solution de rechange. Personne ne perdra son emploi sans être assuré de retrouver un autre aussi bien rémunéré ou pris en charge jusqu'à ce qu'il puisse trouver un autre emploi. Je ne veux pas entrer dans les détails techniques des incubateurs, de la formation des personnes âgées et des comportements antiéconomiques qui risquent de s'instaurer au sein des gestionnaires de ce fonds, etc.
Normal ! La complexité du management de ce fonds est énorme. Il doit être doté d'une grande expertise. Nous ne l'avons pas inventé. Il existe sous plusieurs formes en Pologne et en Chine, etc. L'existence de ce fonds rendra la privatisation et les restructurations d'entreprises publiques plus faciles à gérer. Les personnes concernées n'auront plus le droit au refus de ces opérations indispensables pour le développement économique. Aucun travailleur ou cadre sérieux ne sera menacé de perdre le revenu dont dépend la survie de sa famille. On peut alors procéder aux restructurations avec plus de quiétude, sachant que les ressources humaines sérieuses ne vont pas payer le prix pour des erreurs de management et de politiques économiques pour lesquelles ils ne sont nullement responsables. A long terme, ce fonds aura une très forte rentabilité. Les gains à la nation vont provenir des sources suivantes :
1. Les entreprises créées produiront de la valeur ajoutée, des emplois et des taxes ;
2. Les emplois créés, après reconversion, produiront des biens et des services et des revenus pour l'Etat ;
3. Les entreprises restructurées ou privatisées ne vivront plus des subventions (économie pour le Trésor), mais au contraire paieront des impôts et créeront plus de richesses. Ce fonds aura une très forte rentabilité à long terme. Il permettra aux réformes d'aller plus vite en profondeur.
Les travailleurs et les cadres seront sécurisés. S'ils ne vont pas gagner dans l'opération, personne n'y perdra. Ils auront au moins le même niveau de vie qu'avant la restructuration, mais il y aura une forte probabilité que leur situation va s'améliorer. Qui est perdant dans cette affaire ? La réponse est personne. Et pourtant, l'Etat n'a pas créé le fonds national le plus rentable économiquement et le plus juste socialement. Aujourd'hui, chaque privatisation ou restructuration fait lever, à juste titre d'ailleurs, un tollé des partis politiques et des syndicats. La première objection concerne l'emploi. Un tel fonds va clore définitivement cette discussion. La seconde objection peut concerner l'avenir de l'outil de production. Nous traiterons cette question ultérieurement. Nous verrons qu'une bonne privatisation ou une bonne restructuration boostera le taux d'utilisation des capacités. Mais certaines conditions restent à réaliser. Pour ce qui est de l'emploi, l'absence d'un fonds de restructuration a paralysé les réformes économiques.
On a inventé de fausses solutions. Lors des privatisations, on contraint les repreneurs à garder tout l'effectif même si c'est antiéconomique. On autorise les entreprises publiques à licencier avec des indemnisations dérisoires, pénalisant ainsi les travailleurs. Personne n'est content, ni les patrons ni les ouvriers. L'Etat dépense des milliards de dinars pour sauvegarder des emplois inutiles et nuisibles pour l'économie nationale. Il sait qu'il ne peut pas privatiser ni restructurer en profondeur ces entreprises. Alors, il les inonde d'argent qui sera vite dilapidé. Aucun impact durable et positif ne peut provenir de tels comportements. Pourtant, la solution existe. J'espère qu'à la prochaine loi de finances, si on veut avancer vite dans les réformes et arrêter de gaspiller des sommes faramineuses, on doit créer un fonds de restructuration des entreprises.


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