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«Une blessure qui reste béante jusqu'à nos jours»
Mahdad Ahmed. Ancien chef du FLN en France
Publié dans El Watan le 15 - 10 - 2011

Le 17 octobre 1961 alors que la guerre d'Algérie touchait à sa fin, le FLN appelait à une manifestation pacifique dans les rues de Paris pour dénoncer le couvre-feu imposé aux Algériens.
Cette manifestation avait rassemblé environ 30 000 personnes. Le préfet de police de Paris, Maurice Papon, engageait alors une répression sanglante avec au moins 7000 policiers. Bilan : plus de 200 morts, noyés ou exécutés, parmi les Algériens, et des milliers d'arrestations. «Les horribles massacres et atrocités menés par les policiers de Papon ont changé la couleur de l'eau de la Seine en rouge, de par le sang des manifestants algériens tués, réprimés, blessés et jetés dans ce fleuve. C'était octobre noir !». C'est par ces mots chargés de sens et de douleur que Mahdad Ahmed, ancien chef FLN de la région stéphanoise, nous a résumé ce crime au cœur de l'Etat français. «Pas moins de 7000 policiers étaient sur le pied de guerre contre des Algériens qui voulaient manifester pacifiquement pour leur droit à l'indépendance. Deux compagnies de CRS et trois escadrons ont été déployés pour quadriller la capitale française. Le soir, les premiers groupes d'Algériens sont arrêtés et conduits à Vincennes et à Bourgeon. Tard dans la nuit, des milliers d'Algériens défilaient dans les rues de Paris. La répression sera brutale.
Les forces de l'ordre torturaient sous les ordres de Papon en plein Paris, rue de la Goutte-d'Or, Bd de la Chapelle, rues Harvey et Charbonnier. «Les manifestants défilaient avec les mains nues dans plusieurs rues de Paris, dans l'ordre et la discipline, afin de briser le mur de silence qui tenait l'opinion publique française et internationale à l'écart de la réalité de la guerre d'Algérie. D'innombrables Algériens seront alors battus à mort et jetés dans la Seine», témoigne M. Mahdad, aujourd'hui âgé de 81 ans. Quelque 600 morts et des milliers d'arrestations ont été dénombrés, selon M. Mahdad, qui se souvient qu'un Algérien s'était pendu dans les WC d'une cave où la police l'avait enfermé. D'autres battus atrocement à coups de pieds et de poings, attachés sur des carcasses de portes avec du fil électrique, avaient été passés au supplice de l'eau, de brûlures à la cigarette, avant d'être jetés, morts ou vivants, dans la Seine. «Les avocats du FLN avaient porté plusieurs plaintes auprès du procureur de la République française, mais aucune n'avait abouti. Pas la moindre autorité n'avait fait le nécessaire pour stopper les tortures menées par les barbouzes de Maurice Papon, grand patron de la police. Celle-ci massacrait des Algériens dans des couloirs mêmes de ses appartements.
Papon était aussi complice des déportations, des assassinats et des tortures pratiquées par des harkis de la police française. La date du 17 Octobre 1961 est tellement marquée par une horreur inqualifiable dont furent victimes des centaines d'Algériens, qu'elle blessa dans sa conscience l'humanité entière, comme elle continue de nous blesser encore de nos jours, nous, les Algériens. C'est une date qui restera un symbole de la communauté algérienne immigrée en France et marquera éternellement l'histoire de l'Algérie contemporaine». Ahmed Mahdad se souvient encore que «la répression avait commencé bien avant le 17 octobre. Le 8 septembre 1961, des dizaines de ressortissants algériens avaient été expédiés dans leurs pays. Le 12 du même mois, les policiers français, aidés par des harkis, expulsent vers l'Algérie 276 algériens et 659 internés. Le 19 octobre 1961, un bilan officiel publié, faisait état de 9260 détenus et de 500 algériens extradés par avion vers l'Algérie.
Des cadavres d'Algériens avaient été repêchés au port de Bezons, à Pont neuf, dans la Seine et à Argenteuil». M. Mahdad nous apprend qu'un militant, Achour Boussouf, avait été arrêté par la police, puis étranglé et jeté dans la Seine. Notre interlocuteur, lui-même incarcéré pendant 14 mois à la prison Saint-Paul de Lyon, exhibera une liste de «frères militants» exécutés le 20 février 1961 dans cette sinistre prison. Ils sont à ce jour enterrés en France. «L'Algérie a failli à ses devoirs. La France doit présenter ses excuses au peuple algérien pour tous les crimes commis, à commencer par les 45000 personnes massacrées le 8 Mai 1945 à Sétif, à Guelma et à Kherrata. La presse américaine avait relevé alors 83000 morts au niveau national dans ces douloureux évènements», dira en conclusion M. Mahdad.


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