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Eric Pichet. Expert financier : «Le risque d'éclatement de l'euro est quasiment impossible»
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Publié dans El Watan le 03 - 11 - 2011

Siégeant au conseil d‘administration de plusieurs fonds internationaux cotés (Hedge Funds), Eric Pichet décortique, dans cet entretien, l'origine de la crise qui a ébranlé les pays de la zone euro.
- Les Banques centrales européennes vont être recapitalisées. Pensez-vous que cette décision pourrait mettre un terme à la crise qui a secoué les pays de la zone euro dernièrement ?
Attention! ce sont les banques privées qui pourraient être recapitalisées. La question de la recapitalisation de la Banque centrale européenne (BCE) n'est (pas encore ?) d'actualité. Le risque que font peser sur le bilan des banques européennes les dettes des pays surendettés (Grèce, Chypre, Portugal, Irlande, Espagne et Italie) est élevé, tout particulièrement pour les banques grecques qui détiennent près de 30 milliards d'obligations de l'Etat grec. Face à ces risques, l'augmentation des fonds propres des banques européennes est nécessaire et peut se traduire par une diminution du dividende versé aux actionnaires et une recapitalisation imposée par les régulateurs (European Banking Authority pour l'UE et les régulateurs nationaux comme l'Autorité de contrôle prudentiel en France). Cette recapitalisation permettra donc aux banques commerciales européennes (et pas à la BCE) de supporter les provisions nécessaires sur les obligations émises par l'Etat grec. Cette décision ne suffira pas, en elle-même, à résoudre la crise, mais c'est un des remèdes indispensables à appliquer.
- Le déficit public des pays de l'Union européenne serait la principale raison de cette crise, d'autant plus que l'Allemagne reproche à ses partenaires de ne pas avoir opéré des réformes économiques, comme elle l'a fait depuis 2000 ? L'euro risque-t-il de disparaître ?
Oui, il est pertinent de noter que la cause de cette crise de l'euro, d'origine grecque, est directement liée au laxisme budgétaire des pays de la zone euro depuis la création de la monnaie unique en 1999. Dans le cas grec, à cette dette publique qui est devenue hors de contrôle (elle atteint 160% du PIB), s'ajoute une perte de la compétitivité du pays directement liée à l'absence de réformes depuis 20 ans. Non, je suis persuadé que la monnaie unique européenne ne disparaîtra pas si la Grèce devait sortir de la zone euro. L'économie grecque représente moins de 200 milliards d'euros de PIB par an, soit moins de 2% du PIB de la zone euro.
En outre, je pense que la Grèce restera dans la zone euro. Il faut bien comprendre qu'aucun pays de la zone euro ne peut obliger la Grèce à quitter l'euro. Il n'est en théorie pas possible juridiquement de sortir de l'euro. Bien sûr, si un pays comme la Grèce décidait de quitter la zone euro de sa propre initiative, les autres pays ne pourraient pas s'y opposer. On ne peut pas obliger quelqu'un à rester dans un club dont il ne veut plus être membre, mais en réalité, 80% des Grecs sont aujourd'hui favorables au maintien de leur pays dans l'euro, même après un défaut sur leur dette publique que j'estime inévitable.
En conclusion, il faut distinguer le risque de défaut sur la dette publique grecque (à mon sens inévitable) et le risque d'éclatement de l'euro (à mon sens quasiment impossible).
- Les banques privées sont les seules qui peuvent prêter de l'argent aux Etats de l'UE. Lors du Traité de Maastricht, on a interdit à la BCE d'accorder des crédits. L'accumulation des dettes est-elle en partie liée à ce manque de solidarité, d'où les difficultés des pays européens à rembourser et à s'entraider (Grèce, Espagne, Portugal) ?
L'accumulation des dettes des Etats européens est liée à la mauvaise gestion des finances publiques dans la majorité des Etats européens depuis 30 ans. Lorsque l'euro a été créé, les pays membres de la zone euro devait respecter un pacte de stabilité et de croissance (PSC), institué le 17 juin 1997 à Amsterdam sous forme d'une résolution du Conseil européen avec un double objectif, préventif et dissuasif afin d'éviter qu'un endettement excessif d'un pays membre de l'Union européenne puisse nuire à la zone euro avec deux critères principaux : l'endettement public à 60% et le déficit annuel à moins de 3%. Mais en octobre 2002, l'Allemagne, la France, l'Italie et le Portugal sont épinglés par la commission et doivent «réduire leur déficit structurel d'au moins 0,5% par an à partir de 2003».
Après des débats qui auront duré près de 3 ans, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE assouplissent officiellement le PSC le 22 mars 2005, accordant des circonstances atténuantes aux pays dont le déficit dépasse temporairement la barre des 3% du PIB.
Les différents Etats membres réagissent différemment à ce signal. La Grèce croit qu'elle a obtenu un blanc-seing et continue de creuser activement son déficit. La France glisse dans une douce insouciance, l'Allemagne lance des réformes structurelles (dans le financement de la santé et de la retraite) pour stopper la dérive de ses finances publiques.
Ces 3 pays vont donc faire face à la crise de 2007-2010 dans des situations différentes. Le problème de l'endettement excessif de la Grèce et du Portugal n'est donc pas lié à un manque de solidarité des pays de la zone, mais au contraire à l'absence d'un dispositif contraignant et à l'absence de sanctions en cas de non-respect du PSC.


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