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Omra, une arnaque… pas musulmane du tout
Hypocrisie des uns et incompétence des autres

Dans des conditions normales, la Omra est effectuée en 2 heures de temps, voire en une journée.
Pour accomplir ce rituel, le hadji séjournera en hébergement hors de chez lui au minimum 13 nuits, achètera un pack comprenant aussi, entre autres, le transport. C'est la définition même du tourisme culturel(1).
La Omra est un produit très rentable pour l'économie saoudienne, à l'inverse du discours hypocrite qui veut la limiter à un simple rituel. Comme tout marché, il a sa basse et haute période. Le Ramadhan en est la haute saison, durant laquelle les prix des inputs sont majorés d'au moins 50%. Pourtant, dans le royaume, les prix de l'hébergement touristique sont fixés administrativement par le gouvernement. Théoriquement, est interdite toute hausse des prix de l'hébergement pour adapter l'offre à la demande. Ce n'est pas le cas à La Mecque et Médine, et avec les Algériens spécialement.
Alors, si les prix augmentent, selon le jeu de la «main invisible du marché», c'est que, toute hypocrisie mise à part, la Omra est considérée au royaume comme un produit touristique à forte valeur ajoutée. En 2007, la recette Hadj-Omra était de 12 milliards de dollars, aujourd'hui, avec deux fois plus de pèlerins, les chiffres actualisés peuvent bien atteindre les 25 milliards d'euros.
Cette année, alors que les responsables de notre office, «emboitant la voie» aux Saoudiens, nous demandaient d'être patients cette année, car il y a «zehma» à cause de travaux d'aménagement des aérogares et des hôtels, on a vu le nombre des pèlerins non résidents, admis à entrer dans les Lieux Saints, atteindre les 5 millions, soit 20% de plus que l'année dernière. Que s'est-il passé alors ?
La crise mondiale conjuguée à la pression sociale rendent difficile le support des investissements en cours à La Mecque et Médine par les seules recettes des hydrocarbures. C'est ainsi que les décideurs économiques de ce pays, pour s'assurer une multiplication des recettes Omra, ont recouru simultanément à deux mesures : hausse du nombre des pèlerins pour la Omra en qui passe à 6 millions si l'on compte les résidents, et augmentation de la durée de séjour des pèlerins pour le Hadj qui atteint plus de 30 jours.
On voit mal comment les aéroports qui ont pu accueillir, en septembre, plus de 5 millions de «mouatamir» ne peuvent pas accueillir, en novembre, 3 millions de hadjis !
Qui commercialise la omra ?
En Algérie, les activités de voyages sont réglementées par le décret exécutif du 14 juillet 2010, malgré ses défaillances. Une agence de voyages commercialise son propre produit touristique et celui des organisateurs. Pour la cause, elle dispose d'un agrément obtenu après satisfaction de différentes conditions liées au professionnalisme, à l'assurance et à la responsabilité. Dès qu'une agence de voyages arrive elle-même à monter un produit, elle devient un tour opérateur (TO). Ainsi, pour la Omra, des agences organisent et commercialisent et d'autres commercialisent seulement. Du coup, les annonces faites par l'Office Hadj et Omra, l'été dernier, portant liste des agences habilitées à commercialiser la omra, sont illégales. Elles dénotent d'une grave ignorance en faisant l'amalgame entre TO et agences.
Cette vision erronée des gens de l'Office découle du fait qu'ils font du copier-coller du modèle saoudien qui reste l'un des plus archaïques dans le monde.A titre d'illustration, pour les Saoudiens, les agences professionnelles sont celles agréées pour l'organisation du Hadj-Omra. Or, chez nous, comme ailleurs dans le monde, ce sont celles versées dans le réceptif qui maîtrisent le mieux le métier.
Où se situe la défaillance du transport aérien ?
L'essentiel des défaillances du transport aérien se situe au niveau du non-respect des dates et heures de départ et d'arrivée. Or, il arrive que les deux compagnies aériennes qui disposent d'un monopole sur le juteux produit Omra ne communiquent les plans de vol aux agences de voyages que 8 jours avant le jour J. Or, sans ces données, il est quasi impossible de bien gérer les transferts et les entrées sorties des chambres.
A titre d'exemple, cette année, la compagnie saoudienne (SV) a décalé de 12 à 24 heures ses vols. Malgré cela, l'Office Hadj et Omra n'a pas saisi la direction de l'aviation civile algérienne pour poursuivre la compagnie et la rappeler à l'ordre. Un vol décalé se traduit par des dégâts au niveau des transferts et de la disponibilité des chambres. Dans ce cas de figure, poursuivre l'agence de voyages pour manquement à ses obligations d'hébergement devient un délire.
Le Ramadhan dernier, les seules fois où des Algériens ont été reconnus victimes et indemnisés, ce fut à Djeddah et Médine après les plaintes déposées par les autorités égyptiennes auprès de la direction de l'aviation civile saoudienne. Ce fut le cas des 60 pèlerins victimes, le 1er septembre dernier, d'une grave défaillance de la SV à l'aéroport de Djeddah et que cette dernière a finie par prendre en charge avec une indemnisation de 1000 rials par personne. Même le directeur saoudien de l'aviation civile, alerté par les experts du ministère du Tourisme égyptien, Essakir Fayssal, est monté au créneau pour dénoncer, et à temps, la mauvaise gestion des compagnies aériennes, dont la SV.
A l'aéroport de Djeddah, la mauvaise gestion est de rigueur depuis deux ans déjà. Le tapis bagages est souvent en panne. Les chariots porte-bagages ne suffisent qu'à un dixième des passagers. Dans les salles d'embarquement, les portes sont ouvertes moins d'une heure avant le décollage avec un seul scanner pour plus de 400 passagers.
Afin de rattraper les retards causés par cette mauvaise gestion, des bidons d'eau Zemzem sont laissés sur place et le bagage est embarqué en soute sans enregistrement. Normal que dans ces conditions, les pèlerins s'énervent et se mettent à agir d'une façon condamnable !
Où se situe la défaillance de l'hôtellerie ?
Le secteur de l'hôtellerie saoudienne en matière de gestion est – exception faite des enseignes internationales – géré, comme celui des voyages, archaïquement. Un seul exemple : aucun hôtel aux normes saoudiennes ne dispose d'une main courante manuelle ou informatisée ! Pour les professionnels, c'est inconcevable.
Chez nous, on a de plus en plus de pèlerins exigeants en matière de prise en charge et c'est tant mieux. Sauf que dans les cahiers de charges de l'Office Hadj et Omra, où l'on sent la touche des Saoudiens, on continue à exiger des critères d'un autre âge, c'est le cas de la cuisine collective. Ainsi, un hôtel est jugé au top s'il a une cuisine collective même si les sanitaires sont collectifs. Autrement dit, un hôtel moderne sans cuisine collective, avec des sanitaires dans les chambres, deux restaurants (un buffet et un autre à la carte) est jugé inapte. Sans commentaire !
A cause des problèmes de transport aérien, le surbooking devient une réalité, voire un impératif managérial. Or, pour les gens de l'Office, il s'agit d'une faute grave pouvant entraîner de sévères sanctions. Dans l'hôtellerie moderne, le surbooking est un acte de gestion comme tous les autres. Si l'agence de voyages arrive à proposer un autre hébergement dans au moins les mêmes conditions prévues dans le contrat, il n'y a pas de problème.
Où se situe la défaillance de l'encadrement ?
Comme nous l'avons déjà vu, 95% de la Omra sont des activités et des contraintes extra-rituelles. Or, on exige de plus en plus de guides qu'on dit agréés par les affaires religieuses. Sur le terrain, on a besoin de guides formés dans le transport, l'hébergement, les visites, l'imam est beaucoup plus utile, ici, au pays.
Aujourd'hui, la plupart des rabatteurs sont issus des «guides islamisés». A ce rythme, demain, l'essentiel de l'encadrement des agences de voyages du nord du pays sera constitué d'anciens étudiants de la chariaâ. Belles perspectives pour notre tourisme national et pour le réceptif !
Au lieu d'œuvrer pour cette «islamisation» des agences de voyages par le truchement de guides des affaires religieuses sans utilité sur le terrain, il est peut-être utile de former l'encadrement aux techniques d'hébergement, de transport et de visites. Le tawwaf n'a jamais posé problèmes à nos pèlerins et les imams de la biîta n'auront jamais le courage politique de défier les oulémas wahhabites !
Qu'en est-il des personnes âgées ?
Ces derniers temps, on nous pousse à avoir honte de nos séniors qui font la Omra. Reproduisant le discours des Saoudiens, les gens de l'Office ne cessent de regretter que les Algériens partent assez tard faire le pèlerinage, ce qui est statistiquement faux. Les Algériens sont de plus en plus jeunes à faire la Omra. Il y a plus de jeunes aujourd'hui qu'il y a 20 ans. Effectivement, il y a aussi de plus en plus de personnes âgées qui dépassent les 70 ans. Normal, l'espérance de vie des Algériens a augmenté. Al Hamdoulilah, tout est à l'honneur de notre pays, malgré les problèmes de notre système de santé.
Lors du pèlerinage, on ne meurt pas parce qu'on est âgé, c'est le manque d'hygiène qui tue. Pour une personne âgée qui meurt chaque jour à La Mecque et Médine, on enregistre au minimum 8 enfants. Les gens de l'Office le savent bien !
Il ne s'agit ici que d'un pré-diagnostic réalisé sur place qui mérite d'être approfondi pour toucher toutes les fonctions afin d'élaborer les outils d'une gestion professionnelle de ce dossier.
Note de renvoi :
1) «Cinq questions pour comprendre la portée économique du tourisme culturel» par Mourad Kezzar (in El Watan du 1er octobre 2011).


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