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Tunisie : L'étoile resplendissante de "Rodolphe l'Anglais"
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Publié dans El Watan le 11 - 11 - 2011

L'homme était d'une grande culture. Sidi Bou Saïd, à quelques kilomètres de Tunis, cultive aujourd'hui l'héritage du baron Rodolphe d'Erlanger dans son palais Ennejma Ezzahra, premier monument classé au patrimoine historique après l'indépendance de la Tunisie. Un délire de tapis, instruments de musique, tableaux, manuscrits… à ne rater sous aucun prétexte si vous passez par la corniche…
«Je suis fasciné par ce lieu. D'abord, c'est un vrai miracle de trouver le palais aussi intact. Et puis, j'aime beaucoup les transformations faites pour la conservation des instruments de musique. Je ne me lasse jamais de contempler les merveilles qui dorment tranquillement, à l'abri du brouhaha et des changements qui tourmentent mon pays...» Une voix chargée d'émotion, l'air un peu triste, mais toujours fier de ce patrimoine, Jélil Boudila, un Tunisois heureux de se trouver dans ce lieu mythique et content de le faire découvrir à sa fille, nous raconte sa passion pour ce lieu en particulier. «Chaque ville a son histoire, ici, à Sidi Bou Saïd, nous avons vu défiler beaucoup de monde, mais peu ont marqué l'histoire de la Tunisie. Le baron a aimé la région et lui a légué un beau cadeau.» Si vous passez par le village en blanc et bleu de Sid Bou Saïd, à 18 km de Tunis, n'hésitez pas à faire un petit crochet par le centre des musiques arabes et méditerranéennes, dans le palais du baron Rodolphe d'Erlanger Ennejma Ezzahra. Surplombant une baie d'un bleu changeant – tout dépend de l'heure à laquelle vous vous rendez – la grande propriété est ouverte sur les autres demeures séparées d'espaces verdoyants. L'architecture cubique du palais est typique du style tunisien : des lignes pures, des arcades soigneusement alignées, et le blanc immaculé des façades donne le tournis.
Visionnaire
«Certains touristes pensent que c'est un vestige tunisien et qu'il a été repris par le baron. Or, c'est le baron lui-même qui a pris tout son temps pour la construction, il a mis de longues années», explique Jélil, en poursuivant «Rodolphe d'Erlanger s'est établi d'abord dans une petite maison à dôme, près du terrain qu'il consacrera au palais. On dit que les artisans de la région, mais aussi d'Egypte, ont fait le voyage exclusivement pour travailler le marbre, le bois et autres matériaux ciselés.» Anecdote remarquable : le chantier va durer un peu plus de dix ans. Rodolphe d'Erlanger fera venir d'Europe des spécialistes afin d'y installer toutes les commodités, en choisissant une robinetterie sophistiquée, toujours visible dans son appartement personnel. Le baron avait le souci du détail, il aménagera une grande chambre avec salon privé pour sa femme, une autre chambre pour son fils, et se réserve un espace tout aussi précieux, avec un atelier pour ses peintures. Bien que les quartiers de son épouse semblent plus spacieux, on remarque que les siens sont sobres et pratiques. Les joyaux des chambres sont ces fameux lits incrustés dans le mur, ornementés de feuilles d'or, dont les colonnes sculptées laissent rêveur. «En contemplant les détails de la maison, on se rend compte que le baron était visionnaire. Il aimait les grands espaces, on en juge par la dimension du bain maure par exemple, ou le jardin qui entoure le palais», déclare Kathia Ouridane, architecte algéro-tunisienne et chercheur indépendant.
Trésor
«Il faut avouer que dans chaque recoin, on se sent envahi par le désir de perfection, je ne sais pas si les marches des escaliers sont d'origine, mais leur marbre et le même que celui du bain maure, elles sont spacieuses. L'histoire rapporte que le baron a fait appel à un architecte qui a mélangé les styles prédominants de l'époque.» Au-delà de l'architecture spécifique du palais, il existe une belle collection de tableaux, souvent des portraits réalisés par le baron d'Erlanger lui-même, visibles dans son atelier privé, situé à l'étage. Le baron était un grand collectionneur, vu le nombre de tapis persans et turcs qui habillent le sol et parfois les murs des différentes pièces. «Chaque objet a une valeur et une histoire. Le baron a bon goût et connaît la valeur des choses, il y a ici un trésor en manuscrits arabes anciens, objets d'art et sculptures. Sans oublier les mosaïques si richement chargées», assure Kathia. «Plus de 2000 objets animent cet espace. Malgré leur nombre, leurs origines hétéroclites et la diversité de leurs styles, leur présence parvient à instaurer un équilibre harmonieux avec l'espace du palais. Comme s'il existait entre eux et l'espace qui les accueille une relation dialectique qui fait que le palais ne peut vivre sans ces œuvres qui, par ricochet, perdraient de leur valeur hors des murs de Ennejma Ezzahra», peut-on lire dans la brochure de présentation du palais.
Phonothèque
La musique occupe une place prédominante dans l'agencement des différentes pièces. Ainsi, le visiteur peut admirer l'exposition permanente d'instruments de musique répartie sur deux salles. «Vous trouverez ici, la collection la plus complète, des instruments de musique et aussi la collection personnelle du baron d'Erlanger», explique le guide. On y trouve des instruments à vent, cordes, percussion et claviers, soigneusement présentés sous des vitrines de verre. Dans une autre salle, on découvre les photos anciennes de célèbres musiciens tunisiens, et une autre exposition d'instruments arbo-andalous, dont un magnifique qanun. Le palais, qui abrite aujourd'hui le Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM), consacré à la musique et aux divers champs de l'activité musicale, contribue, également, à la sauvegarde du patrimoine musical tunisien, arabe et méditerranéen, et œuvre au développement du fonds de la phonothèque. D'autre part, dans le but de promouvoir les recherches musicologiques, le CMAM met à la disposition des chercheurs, tunisiens ou étrangers, un certain nombre d'outils. En plus des ateliers de lutherie et de master class, le centre accueille, depuis six ans, le festival Musiqat. Prestigieux rendez-vous de pure découverte musicale.
Bougainvilliers
«Le premier équilibre à trouver est celui entre musiques traditionnelles et musiques néo-traditionnelles», écrit Anas Ghrab, musicologue et directeur du CMAM, en précisant que «la différence entre ces deux catégories n'est pas une question de nuances et ne se limite pas à un aspect formel. Même si elles sont difficiles à cerner, ces deux catégories se distinguent par la nature de leurs musiciens, par leurs repères esthétiques, par les modalités de leur production, et sans aucun doute, par leur public cible». Enfin, au-delà de l'imposante porte du palais, on est conduit vers une allée bordée de fleurs et on se rend compte qu'on est entouré d'un vaste jardin, composé de petits espaces typiques. Adossé au mur blanc du palais, le jardin persan est un espace planté de rosiers et de bougainvilliers se partageant en quatre parties avec, au milieu, une fontaine. Une allée tout aussi belle et bordée de lauriers roses et autres plantes. L'ensemble du jardin plonge dans la baie de Sidi Bou Saïd, offrant une vue imprenable. «Je pourrai rester ici toute ma vie, confie Jélil, à contempler ce miracle de la nature…»


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