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Il y a des idées fausses qui dévalorisent les architectures de la terre
Yasmine Terki. Commissaire de l'exposition «De terre et d'argile»
Publié dans El Watan le 18 - 11 - 2011

Des montagnes des Aurès aux ksour sahariens, la terre reste un élément prédominant dans l'architecture. Yasmine Terki nous conte les mille et une vies de cet élément ancestral, à travers une exposition qui sera visible dès dimanche et jusqu'au 14 janvier au Palais des exposions El Koudia (Tlemcen).
-«De terre et d'argile» est l'intitulé de l'exposition sur les architectures de la terre. Pourquoi ce titre ?
Dans la terre, le matériau principal qui peut tenir les particules entre elles est l'argile. C'est la colle, le ciment de la terre. Une terre non argileuse ne sert pas à la construction. Les constructions en terre, il y en a eu et il y en a encore. Depuis l'indépendance du pays, l'Etat algérien a décidé de moderniser le pays à grande allure et a opté pour une politique qui fait le choix d'utiliser des matériaux de construction industriels. Evidemment, il était question de construire beaucoup de logements à un rythme rapide. Il y a cinquante ans, nous n'avions pas de maçons capables de construire avec du ciment. Aujourd'hui, peu de maçons peuvent bâtir avec de l'argile.
C'est une tendance facile à inverser. Il suffit que l'Etat décide de relancer la construction en argile… Il faut savoir qu'il existe des architectures de terre partout en Algérie. Souvent, les gens ont l'impression que ces architectures sont exclusivement viables dans les régions où il ne pleut pas. Au Nord, à Tlemcen, où je me trouve, Mansourah est entièrement construite en pisé. C'est une technique de construction en terre. Dans les montages des Aurès, où il neige et il pleut, des villages sont bâtis en terre. Les gens y vivent encore. Il y a donc des idées fausses qui dévalorisent les architectures de la terre. A travers cette exposition, nous voulons montrer au public que ces architectes sont viables.
-Timimoun, l'oasis rouge, est envahie par le béton. Et ce n'est qu'un exemple. Que faut-il faire pour que les anciennes cités conservent leur caractère architectural ?
C'est un gros problème. Les architectures de la terre constituent une part importante de notre patrimoine national et de notre identité culturelle. Le ministère de la Culture travaille depuis des années à imposer des mesures de protection légale à un certain nombre de ksour et d'architectures de terre. L'expérience nous a appris que la protection légale est une chose et la réalité de la conservation des bâtis en terre est une autre. Si les populations locales n'adhèrent pas à la volonté du ministère de la Culture de préserver, le ministère ne peut rien faire. Le plus important n'est pas de commencer à réhabiliter les murs, il faut d'abord travailler sur les mentalités des populations locales qui ne croient plus en ces architectures. Il faut adopter une politique de promotion des architectures de terre. Cette exposition en fait partie.
-La pentapole de la vallée du M'zab (Ghardaïa) est la seule inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture). Pourquoi les autres ksour ne le sont pas ?
L'Unesco ne prend rien en charge, ne donne pas d'argent. La liste du patrimoine mondial est une liste de prestige sur laquelle des sites sont inscrits. Dans les pays où le tourisme fonctionne, on utilise le label Unesco pour faire venir plus de visiteurs sur les sites classés. L'Algérie est devenue membre du comité mondial du patrimoine de l'Unesco. On va pouvoir faire des choses. Après, il s'agit d'une volonté politique. Nous avons besoin de ce label. Il faut faire des démarches pour inscrire plus de sites. Pour le ministère de la Culture, l'inscription des ksour de la Saoura sont une priorité pour être portés sur la liste de l'Unesco. Les ksour du Gourara et du Touat sont à porter sur cette liste. L'Algérie doit choisir les ksour qui ont le plus d'intérêt culturel…
-Vous avez choisi pour l'exposition les décorations murales du Gourara et de Kabylie…
J'ai sillonné tout le territoire national du Sud au Nord. Avec l'aide de l'armée, qui nous a fourni les hélicoptères, nous avons mené deux campagnes, en 2009 et cette année, pour photographier tous les ksour et dechras qui bénéficient d'une protection légale. Nous allons alimenter un fonds photographique, «Ksour protégés d'Algérie», réalisé par Kays Djilali. Timimoun est la seule région où j'ai vu un type de décoration murale en terre. Pour la Kabylie, j'ai découvert cela à travers un livre de Mohamed Abouda qui a photographié des maisons où il existe des décorations murales.
Celles-ci sont généralement faites par des femmes. Dans ce domaine, il y a un savoir particulier en Kabylie. Cette année, j'ai trouvé une artisane qui fait encore ce travail en Kabyle. Je crois qu'elle est la dernière à le faire. Elle est venue avec son fils, un architecte vivant à l'étranger. Il m'a dit que sa mère sortait pour la première fois de sa commune. Je ne peux pas vous décrire le bonheur de la voir travailler avec les autres artisans. C'est génial ! Elle a rencontré des artisans du Burkina Faso, du Niger, de Mauritanie, du Ghana, de la France et du Portugal…
-Pourquoi le choix de ces pays ?
Parce qu'il s'agit de pays connus par leurs décorations murales. Au Yémen, ils ne font pas ce genre de décorations. Ils ont construit des édifices en terre. Dans l'exposition, le public pourra voir des photos de Shibam (les premiers gratte-ciels de l'humanité, ndlr).
-Le village de Sidi Semiane, situé dans les montagnes proches de Cherchell, dans la wilaya de Tipasa, est également à l'honneur à la faveur de cette exposition…
Absolument ! Les dames de Sidi Semiane utilisent une technique pour fabriquer des jarres en terre crue. Cette technique se rapproche de celle du torchis. Le torchis est une structure en bois avec un remplissage en branches en bois plus fin ou en roseaux. La structure des jarres de Sidi Semiane est en roseaux. Les artisanes y ajoutent de la terre autour. L'utilisation de la terre crue est rare. Les poteries qu'on connaît sont en terre cuite. Je connais le travail de ces artisanes et je profite de l'exposition pour montrer ce qu'elles font.
-Après Tlemcen, l'exposition sera-t-elle présentée ailleurs dans le pays ?
Malheureusement, l'exposition est d'une envergure telle qu'elle ne peut être présentée ailleurs que difficilement. En gros, la surface d'exposition est de 1400 m2. C'est énorme. Les lieux qui peuvent accueillir une telle manifestation sont rares en Algérie en dehors du Palais des expositions de la Safex, à Alger. Le pavillon qui accueille l'exposition a été réalisé dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», sans cela nous n'aurions pas pu la monter dans cette ville. Par contre, nous avons prévu une version réduite de l'exposition qui sera facile à transporter.


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