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«On manque d'une vision pour rompre avec le modèle d'économie rentière»
Kamel Benkoussa. Partenaire chez GH LLP, hedge fund macroéconomique américain
Publié dans El Watan le 29 - 12 - 2011

-La directrice générale du FMI, Mme Christine Lagarde, a indiqué, mardi à Lagos, que l'économie mondiale se trouvait à un tournant dangereux. Quels sont les risques qui pèsent actuellement sur l'économie mondiale ?
Lors du forum Emergy à Alger, j'ai dressé un tableau très pessimiste de l'ampleur de la crise qui frappe un grand nombre de pays développés et sous peu des pays émergents également. En effet, comme l'a souligné la directrice du FMI, nous sommes aujourd'hui à l'orée d'une période cruciale pour une grande majorité des économies mondiales. Le moteur de la croissance des pays du G20 est aujourd'hui à l'arrêt. Le monde occidental est sur le point d'entrer dans une grave dépression dont personne ne peut encore en mesurer la gravité. Pour la première fois depuis 1930, nous entrons en récession avant même que la production industrielle, la demande de biens durables, l'emploi et le PIB de ces grandes économies n'aient pu retrouver leurs niveaux les plus hauts d'avant-crise.
Aux Etats-Unis, il faut retourner au début des années 1970 pour retrouver des niveaux de taux de chômage comme celui que nous constatons aujourd'hui. La production industrielle en Grande-Bretagne et en Italie est revenue au niveau du début des années 1990. En somme, les fondamentaux économiques sont au plus bas, alors que nous faisons face à une crise des plus graves, celle de la dette souveraine. C'est d'autant plus inquiétant que les Etats se retrouvent privés de l'arme budgétaire pour relancer leurs économies. La récession semble, malheureusement, être le seul moyen par lequel les économies occidentales pourront éponger leur dette.
-Quelle serait l'ampleur d'une nouvelle récession et d'un double DIP ?
Pour comprendre l'ampleur de cette crise, il suffit de présenter quelques chiffres qui parlent d'eux-mêmes. La dette des 10 pays les plus endettés représente 147 trillions de dollars. Celle de l'Italie, la France, l'Espagne, la Grèce, l'Irlande et du Portugal réunis représente au total près de 26 trillions de dollars. Rappelons que le plan de sauvetage de l'Union européenne ne s'élève qu'à 2 trillions de dollars. La réalité est que le monde a besoin d'effacer en dette l'équivalent de 50 trillions de dollars au minimum. Les ratios de dette totale sur PIB de la Grande-Bretagne et du Japon dépassent les 450% et celui de la Chine avoisine les 325%.
L'histoire nous rappelle que lorsqu'il y a défaut de dette souveraine, cela entraîne une série de défauts. Entre 1931 et 1940, nous avons eu un peu plus de 24 défauts de dette souveraine et 51 défauts entre 1976 et 1989. Entre 1824 et 2004, l'Argentine a connu 6 défauts (1830, 1890, 1915, 1930, 1982 et le dernier en 2001). Alors que risque-t-il de se produire ? L'Europe et l'Asie connaîtront une série de défauts auxquels s'ajoutera sans doute la plus grande crise bancaire de l'histoire.
Mon analyse est que certains pays sortiront de la zone euro (hypothèse que le nouveau président de la BCE a pour la première fois envisagée…) et que les économies au niveau mondial se contracteront davantage. En conséquence, dans un premier temps, nous connaîtrons pendant une période très courte un effet déflationniste sur les économies du fait de la réduction au niveau mondial de la demande de biens (matières premières, etc.), et qui laissera place dans un second temps à de l'inflation, voire même de l'hyperinflation du fait de l'injection massive de liquidités dans les économies, du fait de la monétisation nécessaire de la dette des pays les plus endettés (USA, EU, UK, Japon, etc.). Une étude du FMI effectuée sur une base de données économiques de 1800 à nos jours indique qu'entre le premier défaut et l'apparition de l'inflation dans les économies, il s'écoule en moyenne 2 à 3 années.
-Quel serait l'impact d'une nouvelle récession sur l'économie algérienne ?
Dans un premier temps, la baisse de la demande mondiale en pétrole entraînera inéluctablement une baisse de son prix. Cela réduira donc nos revenus provenant des hydrocarbures ainsi que les recettes de l'Etat – rappelons que le budget de l'Etat repose à plus des 2/3 sur la fiscalité pétrolière. Dans un second temps, la monétisation de la dette des grandes puissances fera courir à notre pays le risque d'une inflation importée qui entraînera une dégradation du niveau de vie des Algériens. En somme, les liquidités importantes qui viennent d'être injectées dans l'économie, pour répondre au mécontentement social, seront absorbées par l'inflation, plaçant nombre de ménages dans une situation encore plus critique.
Pour autant, si nos gouvernants étaient à la hauteur du grand défi qui se présente à l'Algérie à la veille du 50e anniversaire de son indépendance, je pense que cette crise pourrait être une opportunité unique pour rattraper le retard économique que nous avons accumulé durant ces 25 dernières années. Nous devons donc nous préparer à saisir les opportunités d'investissement durant la très courte vague déflationniste que connaîtront les économies mondiales afin de sortir de la dépendance vis-à-vis de nos importations et ainsi éviter de subir les conséquences désastreuses d'une forte inflation importée.
Cela suppose que nous ayons avant tout une véritable stratégie économique (secteur par secteur) avant de faire l'acquisition de valeurs technologiques par la prise de participation dans des entreprises stratégiques pour notre développement. Malheureusement, nos gouvernants manquent cruellement d'une vision qui pourrait définitivement rompre avec notre modèle d'économie rentière (et donc d'une grande vulnérabilité) et faire entrer l'Algérie dans une ère de prospérité. Etant donné le fonctionnement de notre organisation sociale (dans laquelle j'inclus l'Etat), notre pays sera encore dans l'incapacité chronique de créer les emplois que requiert une population active aussi importante que la nôtre, et surtout la jeunesse. Permettez-moi de vous dire que je suis extrêmement inquiet pour l'avenir, à moins d'un changement de cap à 180 degrés.


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