Afin de ne pas renouveler les erreurs du passé et induire en erreur les décideurs du pays, l'analyse de Amar Tou, ministre pendant de longues années sous le mandat du président Bouteflika, sur le déficit budgétaire parue dans un site algérien, le 12 septembre 2025 qui soutient que le déficit budgétaire en Algérie, est maîtrisable, s'inspirant de la théorie keynésienne et serait source de croissance, devrait entre recadrée, tenant compte de la réelle situation socio-économique de l'Algérie. Contrairement aux politiques économiques de bon nombre de pays où toute dépréciation de sa monnaie stimule les exportations alors qu' en Algérie le dinar officiel est passé de 45 dinars un dollars en 1994 à 130 dinars un dollars en 2025, et le cours sur le marché parallèle dépassant le 13 septembre 2025 à l'achat 226 dinars un dollar et 263 dinars un euro dinars euro sans changer notablement la structure des exportations. Car, pour l'Algérie l'économie est dominée par la rente des hydrocarbures avec 98% des recettes en devises si on inclut les dérivées comptabilisées dans la rubrique hors hydrocarbures pour plus de 67%,et les exportations hors hydrocarbures sont passées selon les statistiques officielles de l'ONS reprises par l'APS de 5,81 milliards de dollars en 2022, 4,77 milliards de dollars en 2023, 3,56 milliards en 2024 et durant le premier trimestre 2025, elles ont atteint 885 millions de dollars contre par rapport à la même période en 2024 de 982 millions de dollars et le taux d'intégration des entreprises publiques et privées en 2024 ne dépasse pas 15%. Monsieur le ministre, puisque vous êtes économiste, je me permets de vous recommander d'analyser la structure du produit intérieur brut le PIB qui est en mathématique une matrice : vous constaterez évidemment que l'l'énergie représente environ 33% du PIB, mais ce taux voile la réalité. Inversez ou triangularisez la matrice PIB et vous constaterez qu'existent des liens dialectiques entre la rente des hydrocarbures et la majorité des secteurs composant le PIB, outre l'importation des biens essentiels nécessaires à la population, cette rente irrigue l'ensemble de ces structures entre 70/80% variant selon les années. Ce constat a été donné publiquement ( voir l'APS ) par les statistiques officielles tant douanières que celles de l'ONS puisque en 2024 plus de 85% des équipements ( devant calculer l'amortissement dans la structure des coûts d'exploitation) et les matières importées en devises, le taux d'intégration ne dépassant pas 15%. L'expérience récente, en mettant des structures bureaucratiques, sans ciblage du commerce extérieur ayant entraîné des pénuries et des tensions au niveau de l'appareil de production en est la démonstration, démentant la théorie keynésienne que vous défendez. La théorie keynésienne de relance de la demande globale (consommation et investissement) s'applique à une économie structurée, possédant un appareil de production en sous utilisation, ce qui n'est pas le cas en Algérie ou c'est une question d'offre, le blocage étant d'ordre systémique, et non de de demande. Aussi, l'on devrait ventiler les 61 milliards de dollars de déficit budgétaire prévu dans la loi de Finances 2005, entre les transferts sociaux, les sureffectifs des entreprise publiques, les dépenses ne créant pas de valeur comme l'administration, étant entendu que le ratio de ces emplois, certes nécessaires, devrait être conforme aux normes internationales, non productives et l'investissement productif qui seul permet de relancer la croissance économique à terme, toute Nation ne pouvant distribuer plus que ce qu'elle ne crée pour éviter toute dérive sociale et politique à terme. Certes la dette publique en Algérie rapporté au PIB est relativement faible comparée à bon nombre de pays 45,7 % du PIB en 2024 et 50,4 % en 2025, cette hausse étant due à une baisse des recettes des hydrocarbures et à des dépenses publiques élevées, ce qui a rendu nécessaire un recours accru au financement intérieur. En comparaison, le ratio dette publique sur PIB du Maroc devrait se situer en 2025 autour de 69,90% pour 2025 pour un PIB de 156 milliards de dollars et pour la Tunisie 80,5% pour un PIB de 46, 16 milliards de dollars est important par rapport à celui de l'Algérie mais ces pays n'ont pas la rente des hydrocarbures. Si nous prenons les huit premiers pays pour un PIB mondial en 2024 d'environ 103.000 milliards de dollars, le ratio dette publique sur PIB est relativement élevé excepté l'Allemagne ou nous avons, respectivement : USA 29185 milliards de dollars avec une dette publique de 124,30% – la Chine un PIB de 18744 milliards de dollars pour une dette publique de 88,30% – la zone euro pour un PIB de 16.406 milliards de dollars et une dette publique de 87,40% du PIB – l'Allemagne, un PIB de 4660 milliards de dollars pour une dette 62,50%( étant l'économie qui accuse une grande rigueur budgétaire – le Japon pour un PIB 4 026 milliards de dollars avec une importante dette publique évaluée à 236,70% du PIB – l'Inde avec un PIB de 3913 milliards de dollars, une dette publique de 81,59%- le Royaume-Unis un PIB de 3644 milliards de dollars pour une dette publique de 95,90%. La France qui vient d'être rétrogradé par les institutions monétaires internationales, pour un PIB 3162 milliards de dollars pour une dette publique de 113,00% – l'Italie pour un PIB de 2373 milliards de dollars une dette publique de 135,30% ? Et comme synthèse, la dette publique mondiale a atteint un niveau record à 102 000 milliards de dollars en 2024 contre 97.000 en 2023, battrait encore un record en 2025 les pays en développement étant les plus durement touchés où En 2025, le ratio de la dette publique au PIB en Afrique est attendu autour de 64% avec des projections indiquant des dépenses de service de la dette supérieures aux budgets de santé et d'éducation dans plus de 20 pays. C'est que la dette publique africaine a atteint environ 1 860 milliards d'euros en 2024, représentant un fardeau significatif pour les économies du continent. Cependant, une comparaison objective pour l'Algérie, il faut noter que la majorité des pays développés et émergents ont une monnaie convertible au niveau international, une grande fraction, comme d'ailleurs les réserves de change qui sont une richesse virtuelle devant se transformer en capital productif, vont vers des investissements comme soutien à la croissance comme les infrastructures-transport, et directement en investissement à forte valeur ajoutée. Et précisons qu'un ratio de la dette publique sur le PIB appliqué sur un PIB de l'Algérie de 268 milliards de dollars en 2024, n'a pas la même signification et impact qu'un PIB des USA de plus de 29.000 milliards de dollars. Certes, pour l'Algérie, la dette extérieure, restant très faible, bien en deçà de 3 % du PIB. Mais attention le financement par déficit peut entraîner une méfiance tant des investisseurs locaux, qu'étrangers, une augmentation de la dette publique source d'inflation et d'actions spéculatives, ainsi que l'accroissement de l'écart déjà élevé environ 70% entre la cotation du dinar officiel et celui du marché parallèle, avec le risque d' évincer l'investissement à valeur ajoutée dont la rentabilité est à moyen terme, de rendre la gestion budgétaire difficile pour les générations futures. Surtout en cas de chute des recettes des hydrocarbures qui irriguent directement et indirectement toute la société via la dépense publique qui sont en tendance à la baisse : 60 milliards de dollars en 2023, 50/51 milliards de dollars 2013, 46/47 milliards de dollars en 2024, et au vu des cours comparés à 2024, une baisse pour 2025. Gouverner c'est prévoir, l'on doit mettre en place tous les scénarios surtout relatifs aux prévisions des mutations énergétiques dont les exportations du pétrole et gaz naturel principaux ressource du pays. Pour l'Algérie, mono-exportateur d'hydrocarbures ayant 2500 milliards de mètres cubes gazeux et entre 11/12 milliards de barils de pétrole (source APS conseil des ministres 2022) en Afrique son marché potentiel futur, elle est fortement concurrencés par d'autres pays comme le Nigeria, premier réservoir de gaz plus de 5500 milliards de mètres cubes gazeux, en Afrique suivi récemment du Mozambique, 5000 milliards de mètres cubes gazeux, et de la Libye premier réservoir de pétrole en Afrique ( plus de 44 milliards de barils) et devant compter sur de nouveaux producteurs comme le Gabon et récemment le Sénégal- Mauritanie avec l'importante gisement de l'Île de la Tortue mis en exploitation courant 2025. Il y aura lieu aussi de prendre en compte l'impact du conflit entre l'Europe et l'Algérie du fait de la restriction des importations, l'UE accusant un important déséquilibre commercial ,ayant mis en œuvre l'arbitrage international, les contrats fermes avec l'Europe des USA pour accroître ses exportations de gaz et surtout l'Italie, principal client ayant signé l'accord avec les USA, pour accroître ses importations de gaz avec le choix d'Edison de réduire ses importations en provenance d'Alger au profit du GNL américain, sans oublier l'important contrat de l'ENI de 8 milliards de dollars en 2023 avec la Libye. En conclusion, force est de reconnaître comme je viens de le démontrer dans les médias nationaux et internationaux, face à la concurrence internationale en Afrique, sur une valeur totale–importations et exportations d'environ 95 milliards de dollars, en 2023 selon les statistiques douanières, les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Afrique en 2023 ont atteint 4,6 milliards de dollars, avec 2,7 milliards de dollars d'exportations vers le continent et 1,87 milliard de dollars d'importations soit 4,8% de ses échanges, 80% de ses échanges constituées principalement des hydrocarbures pour ses exportations se faisant avec l'Occident et la Turquie dont 50% avec l'Europe. Monsieur le ministre, personne n'ayant le monopole du patriotisme, chacun de nous aimant l'Algérie à sa manière, le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir, je respecte vos idées, l'objectif étant un débat productif au profit exclusif de l'Algérie. Cependant contrairement aux intellectuels et experts organiques, pour reprendre l'expression du grand philosophe italien Gramsci, en contrepartie de l'octroi d'une rente ou de privilèges, le pouvoir algérien n'ayant pas besoin de louanges contre productifs pour lui-même, mais d'un discours de vérité, loin de tout dénigrement, la majorité des institutions internationales et des experts algériens crédibles, prônent plus de rigueur budgétaire, devant concilier certes l'efficacité économique et la justice sociale à laquelle je suis profondément attachée ne signifiant pas populisme. Une mise à niveau intellectuelle s'impose car vos propositions déconnectées de la réalité algérienne peuvent conduire à une terme à une dérive financière et sociale, menaçant la sécurité nationale. Abderrahmane Mebtoul