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Abecedarius : A haute voix
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Publié dans El Watan le 31 - 12 - 2011

Si l'on en croit certains soufis, la lecture à haute voix constituerait un acte libérateur par excellence. Elle le serait encore davantage pour le texte lui-même, quelle que soit la nature de ce texte, dût-il être lu, individuellement ou en groupe. C'est pourquoi ces mêmes soufis recommandent à leurs disciples de donner lecture, oralement, de tout ce qui leur tombe entre les mains comme produits de l'esprit humain et, bien sûr, de textes religieux ou spirituels.
Ce faisant, les vocables eux-mêmes, au sein desquels les idées et les sensations ont été en quelque sorte emprisonnées, finiraient par retrouver automatiquement leur liberté de créatures vivantes. Elucubration soufie ou figure parabolique ? Cette approche, en tout cas, est d'une pure beauté poétique. Que dire alors des nouvelles techniques d'enregistrement qui, de nos jours, permettent aux textes littéraires de quitter les lieux où ils ont été confinés par essence (les livres) et de se donner ainsi un nouveau parcours, voire une nouvelle vie insoupçonnée jusque-là ?
Même s'il ne s'en inspira pas, le grand cinéaste et acteur, Orson Welles (1915-1985), semble avoir suivi cette approche soufie quand, à la fin des années trente, sur les ondes de la radio où il travaillait, il s'amusa à mettre en sons le fameux roman de Herbert George Wells (1866-1946), La Guerre des mondes, simulant un reportage en direct et terrifiant ainsi l'Amérique tout entière. Ce roman de science-fiction, à la fantasmagorie puissante et vraisemblable, évoque d'une manière saisissante l'invasion de notre planète par des extra-terrestres.
J'ai eu le plaisir, ces derniers jours, au travers d'une réalisation filmique, richement illustrée par des dessins et des lithographies remontant au début du XIXe siècle, d'entendre Orson Wells lire le grand poème de Samuel Taylor Coleridge (1772-1834), The rime of the ancient mariner. J'avoue qu'après maintes lectures de ce texte, depuis les années soixante du siècle dernier, à la Faculté des lettres et des sciences humaines d'Alger, je n'ai jamais été aussi subjugué par une lecture littéraire que celle-ci. Je me suis dit aussitôt : «Orson Wells, voici un grand comédien capable de donner davantage de talent à un poète aussi sublime que Coleridge, même si celui-ci n'en a pas besoin pour la postérité».
Ce fut ensuite une chaîne de sensations semblables ou équivalentes lorsque je me suis mis à écouter, non sans émoi et émerveillement, Le Bateau ivre d'Arthur Rimbaud (1854-1891), dans la superbe interprétation de Gérard Philippe (1922-1959). Et La Mort du loup d'Alfred de Vigny (1797-1863). Ou Le Lac d'Alphonse de Lamartine (1790-1869). Ou encore Nehdj El-Borda, poème panégyrique du prophète, écrit par Ahmed Chawqi (1868-1932). Que dire alors du poème déroutant, au plan de l'imagerie poétique et de l'aspect sonore, The raven, d'Edgar Alan Poe (1809-1849) ? Et de tant d'autres poèmes auxquels différents interprètes ont insufflé une âme nouvelle pour ainsi dire.
Tout cela m'amène à m'interroger sur l'apport pédagogique spécifique de cette approche dans l'univers de l'école algérienne, tous cycles confondus. Il est vrai que ce qui est écrit est vite gravé dans la mémoire visuelle avant de trouver sa place dans une région précise du cerveau humain. Il est cependant tout aussi vrai que ce qui est véhiculé en même temps par le son et l'image a une place prépondérante dans l'acquisition du savoir, surtout si celui-ci est «épicé» par le savoir-faire de grands interprètes, de la stature d'un Orson Wells, capables d'enchanter et d'émerveiller les écoliers, les lycéens, les étudiants et tout autre auditeur. Espérons donc que ce chapitre soit pris en considération par nos pédagogues. Car, il est vraiment triste et attristant de voir nos écoliers sans grande attache avec les grands textes littéraires censés faire leur formation et assurer le bonheur de l'esprit et de l'âme.
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