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Orson Welles : l'étoffe d'un géantLorsque
Publié dans El Watan le 08 - 03 - 2007


Orson Welles tourne Othello, en 1952, il n'a que 37 ans et une réputation déjà solidement établie de cinéaste prodigieux. Ce n'était pas pour rien, car Orson Welles avait déjà signé d'authentiques chefs-d'œuvre avec Citizen Kane (1940), La splendeur des Amberson (The magnificent Amberson-1942), Macbeth (1948), ou le magnifique La dame de Shangai (The lady from Shangai-1948), soit autant de films qui lui valaient la confiance des producteurs. Othello, diffusé dans le cinéma de minuit de France3, est la deuxième adaptation au cinéma d'une pièce de Shakespeare par Orson Welles après Macbeth. Il s'agit d'un auteur familier pour Orson Welles qui est issu du théâtre où il a pu éprouver l'étendue du génie du dramaturge anglais. Othello, par son caractère tragique, convient au tempérament justicier et dénonciateur qui était alors celui d'Orson Welles qui entendait faire du Maure de Venise un personnage actuel. Le contexte américain, marqué par un climat d'intolérance et de de croisade, sous-tendait ce film que le cinéaste tournera au Maroc. Othello sera rapidement compromis par de sérieuses difficultés financières. C'est d'ailleurs à partir de ce film qu'Orson Welles prendra l'habitude de travailler comme acteur pour pouvoir produire ses propres projets. Il est distribué dans Le troisième homme (The third man-1952), classique de Carol Reed qui contribuera aussi à consolider l'aura d'Orson Welles. C'est à ce titre qu'il travaillera avec les plus grands cinéastes de son temps, à l'image de Sacha Guitry, John Huston, Richard Fleisher, Pier Paolo Pasolini, Serguei Bondartchouk, Brian de Palma, Mike Nichols et Claude Chabrol. On connaît aussi à Orson Welles des rôles alimentaires, car même un artiste de sa trempe avait besoin de manger. Ses cachets lui serviront essentiellement, pourtant, à boucler les budgets toujours vacillants de ses films les plus personnels. Cela avait commencé avec Othello qui imposera Orson Welles, dans le rôle titre, comme un géant du cinéma moderne. Dès ce film, il ne trouva plus grâce aux yeux des producteurs américains, peu rassurés par son esprit indépendant et sa trop forte personnalité. Orson Welles tira en fait avantage de cette hostilité d'Hollywood à son égard pour camper la posture du cinéaste maudit. Othello est l'une de ses plus grandes créations au cinéma et une œuvre magistrale dont il se souviendra bien des années plus tard avec Filming Othello (1980).Cette dualité aura marqué tout le parcours professionnel d'Orson Welles qui a été acteur par nécessité très souvent, car sa quête humaine il l'exprimait dans ses propres réalisations. Son apparence de colosse abritait un esprit éminemment intellectuel et profondément attaché aux débats de fond de son époque. Il l'avait parfaitement illustré d'entrée de jeu avec Citizen Kane, portrait au vitriol d'un magnat de la presse démesuré qui reste un modèle du genre. Sans doute l'art d'Orson Welles s'explique-t-il par sa dimension critique dont il assumait le prix à payer, car il ne reçut pas les faveurs des dirigeants d'Hollywood. Il aurait certainement donné la plénitude de son immense talent de cinéaste s'il n'avait pas été contraint de s'éparpiller entre les métiers d'acteur et de réalisateur. Il signera pourtant La soif du mal (Touch of evil-1958), Le Procès (d'après Kafka-1962), Falstaff (1965) et Vérité et mensonges (F for Fake -1975). Au total, la filmographie d'Orson Welles aura été inégale, principalement au motif qu'il avait été en avance sur son temps dont il avait compris les pulsions et les refoulements. C'est lui qui, dans une adaptation radiophonique de son presque homonyme H.G. Wells sur La guerre des mondes, avait semé la panique chez ses concitoyens en les persuadant que les extraterrestres avaient envahi l'Amérique. Cette conception du théâtre vivant vaudra à Orson Welles de féroces animosités. Le seul destin qui lui soit comparable est celui de son compatriote d'origine autrichienne Erich von Stroheim que les producteurs hollywoodiens définirent comme l'homme que les Américains aimeraient détester. Orson Welles fut aussi dans ce cas de figure, car longtemps il dut s'expatrier pour créer et survivre. Ultime pirouette de sa part, il tournera en 1985, l'année de sa mort, Orson Welles Magic Show. Jusqu'au bout, ce cinéaste qui avait l'étoffe d'un géant avait eu quelque chose à montrer et à dire.

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