La situation s'achemine vers une situation catastrophique si la neige continue à s'abattre. Il y a rupture de stocks de tous les produits alimentaires. La population n'a rien à manger. Elle est bloquée dans les villages», clament, en guise de cri d'alarme, des citoyens d'Akbil, une commune perchée à plus de 1000 m d'altitude, dans la daïra de Aïn El Hammam, à 70 km au sud-est de Tizi Ouzou. Le maire de cette localité que nous avons joint hier, au téléphone, nous a précisé que les moyens de l'APC n'arrivent pas à faire face à ces importes chutes de neige que connaît la région. «On n'arrive plus à déneiger. On a même loué des engins de travaux publics privés mais cela n'a rien changé. Je lance un véritable SOS, population en détresse», nous a souligné ce maire, qui nous a ajouté également qu'une cellule de crise a été mise en place en collaboration avec les comités de village qui se sont mobilisés pour évacuer, au moins, les malades. «La commune est dans le noir depuis quatre jours», nous a-t-il relevé avec beaucoup d'appréhension car, selon lui, les villageois sont en rupture de ravitaillement. Toujours dans la même daïra, la municipalité d'Abi Youcef est carrément enclavée. La poudreuse a atteint deux mètres d'épaisseur. «L'alerte est au rouge. On est vraiment dans le besoin. On ne peut plus faire face à cette situation sans précédent. Avec des bulldozers, on n'arrive même pas à ouvrir les routes vers les villages. On a six insuffisants rénaux qui ont dû passer la nuit chez des particuliers au chef-lieu de la commune afin de pouvoir les transporter difficilement, le matin, à l'hôpital de Aïn El Hammam pour leurs séances d'hémodialyse. On frôle la catastrophe. Il faut que les pouvoirs publics nous viennent en aide», lancent, encore une fois, les citoyens d'Abi Youcef qui souffrent, depuis une semaine, des aléas de la neige. Dans la ville de Aïn El Hammam et les villages environnants, les citoyens sont en pleine panique en raison de l'absence d'approvisionnement en gaz butane et en denrées alimentaires. «On n'a rien à manger. La route est bloquée pour nous acheminer les vivres. On est dans une situation très délicate. Il n'y a ni gaz, ni pain, ni lait, ou tout autre produit de première nécessité. On ne peut plus déneiger les routes. La situation est apocalyptique», nous ont déclaré des villageois qui ne cessaient d'appeler, hier, à notre bureau, en guise de SOS. Une habitation s'est écroulée au village Aït Sid Sadi mais, heureusement, sans faire de victime. Dans cette commune aussi, une coupure d'eau a été enregistrée en raison des dégâts subis par la station de refoulement. D'ailleurs, le centre d'hémodialyse de l'hôpital a été alimenté par la Protection civile. Des transporteurs de fuel ont été bloqués à Larbaâ Nath Irathen où la neige a entièrement bloqué la circulation automobile, notamment sur la route principale de cette daïra coupée du reste du monde. A noter que Ait Agouacha et Irdjen sont inaccessibles. Il en est de même pour Tizi Rached et Aït Oumalou, Mekla, Aït Khellil et Souamaâ où les habitants de ces localités subissent les affres du froid et de la neige. «Les commerçants sont en rupture de stocks. On ne sait pas quoi faire au cas où la tempête perdure ?», nous ont dit des villageois de ces bourgades qui se sentent oubliés et laissés pour compte par les pouvoirs publics. A Ath Zikki, Bouzeguène, c'est le calvaire des habitants qui demeurent toujours isolés avec des risques de rupture de stocks, notamment chez certains commerçants qui n'ont pas pu s'approvisionner en denrées alimentaires depuis plus d'une semaine. Même chose à Illoula Oumalou où des villages sont restés sans électricité pendant deux jours tout comme les habitants de Ouaguenoun, Boudjima, Makouda, Tigzirt. Les régions de Beni Yenni, Ouacifs, Ouadhias, Boghni, Draâ El Mizan sont également tombées dans l'enclavement. Les villageois vivent des moments durs en ces journées de froid sibérien. Notons enfin que même le réseau de téléphonie mobile est perturbé à travers toute la wilaya tout comme la connexion internet. Il n'y a que les moyens des APC qui font face à cette grande tempête de neige mais sans parvenir à maîtriser la situation. D'ailleurs, les maires ne cessent de lancer des cris de détresse dans plusieurs communes de la wilaya de Tizi Ouzou.
