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Mourad Senouci. Dramaturge et journaliste : «Le théâtre ne reproduit pas la rue telle qu'elle est»
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Publié dans El Watan le 12 - 02 - 2012

-Vous avez adapté le roman de Waciny Laredj, Ountha Al sarab (La femelle du mirage) au théâtre, réduisant un texte de 600 pages à 23 pages. Avouez que ce n'est pas facile …
Le problème est plutôt dans le genre. Le roman fonctionne surtout sur l'abstrait et sur le récit. C'est tout à fait le contraire du théâtre. Le théâtre, c'est l'action. J'ai été attiré par l'idée d'un personnage et son double. Au départ, Waciny Laredj m'a dissuadé, m'avertissant que son roman est difficilement adaptable au théâtre. Je lui ai dit que j'avais une idée et que j'allais prendre mon temps pour adapter le texte. Il m'a donné son accord. Comme nous sommes liés d'amitié, il m'a donné le texte avant qu'il ne soit édité. Il m'a fait confiance. J'ai commencé le travail en 2009. C'était difficile au début, mais j'ai tenu à réaliser mon projet. Cela m'a pris dix-huit mois.
-Pourquoi cette insistance ?
Parce qu'adapter le roman de Waciny était une occasion pour moi d'évoquer l'histoire de l'Algérie sans faire de discours et sans être dans la morale. J'ai fait du conflit principal dans Ountha Al sarab un prétexte, et j'ai écrit autre chose. J'avoue que j'ai quelque peu gâché les vacances de Waciny Laredj en lui faisant lire l'évolution du travail chaque jour à Marsat Ben M'hidi. Nous y étions en famille. Je l'ai tarabusté de questions. Je voulais connaître ses rapports avec Kateb Yacine, avoir des anecdotes. J'ai emmagasiné des informations que j'ai utilisées dans l'adaptation (…). J'ai l'impression que notre jeunesse n'a plus de repères. Il était donc de mon devoir de rappeler dans la pièce l'existence d'artistes tel qu'Issiakhem, un peintre de dimension mondiale, celui qui a dessiné les billets de banque algériens.
A mon avis, cela doit être enseigné à l'école. Si à travers la pièce un jeune apprenait ce qu'a fait Issiakhem pour l'Algérie, ce serait déjà une grande avancée. J'ai rencontré Sonia au Festival du théâtre amazigh à Batna et je lui ai parlé du projet. Elle m'a tout de suite répondu qu'elle était intéressée par la mise en scène. Je suis plus qu'honoré que mon chemin rejoigne celui de Sonia dans ce travail. Sonia a déjà une idée sur la manière de le traduire en pièce. Certains ont critiqué le texte, partant de l'idée que le théâtre est le plaisir de l'œil. Pour moi, le véritable plaisir est celui de l'intelligence. J'ai fait le choix de la fonction sociale de l'intelligence du théâtre. Danser sur scène ne m'intéresse pas !
-Vous avez introduit des faits réels dans le texte adapté…
J'ai pris presque 40% de choses vécues par le romancier et par moi-même. Il y a, par exemple, l'enterrement de Abdelkader Alloula à Oran, le sort malheureux réservé au journaliste Djamel Eddine Zaïtar, tué par le terrorisme sans que son nom soit évoqué. Je voulais rendre hommage à ces personnes. Le défi était de trouver les articulations nécessaires pour raconter tout cela en restant cohérent, sans dénaturer l'unité de l'œuvre. J'étais très proche de Alloula. J'ai souligné le fait que cet homme de théâtre affrontait les mains nues le terrorisme.
A mon avis, l'enterrement de Alloula, en mars 1994, était un moment très fort dans la résistance au terrorisme. Ce jour-là, Réda Malek, alors chef du gouvernement, avait prononcé sa célèbre phrase : «La peur doit changer de camp.» A l'époque, les gens avaient peur d'aller présenter leurs condoléances à la famille de Alloula. Mais le jour de l'enterrement, toute la ville d'Oran était allée au cimetière. La société voulait remercier un homme qui avait toujours été à sa disposition. C'était l'enterrement d'un corps et la naissance d'une cause (…) Je voulais rendre hommage à l'universitaire Zoubida Hagani qui avait résisté à sa manière aussi.
-Et quelle a été la réaction de Waciny Laredj à la lecture du texte adapté ?
Waciny a confié qu'il a pleuré deux fois après la lecture du texte à deux reprises. Il est très content, parce que le théâtre va donner une autre vie à son travail. Certains disent qu'il existe une crise de textes. Je ne suis pas d'accord avec cette idée. Il y a crise de conception de travail, crise de choix, pas de crise de textes ! J'ai déjà travaillé sur le roman L'attentat de Yasmina Khadra. Même si le thème a quelque peu choqué, cela a marché avec le public. Une partie de la presse arabophone a critiqué la pièce. Pour elle, le fait d'en parler est une forme de naturalisation avec Israël (le roman de Yasmina Khadra raconte l'histoire d'un médecin arabe d'Israël, dont l'épouse a commis un attentat kamikaze à Tel-Aviv, ndlr).
Pour eux, le problème palestinien est un problème entre juifs et musulmans, alors que le conflit est ailleurs. Donc, la pièce a posé des problèmes pour ceux qui réfléchissent à la place du public, pas le public lui-même. Yasmina Khadra m'a félicité par écrit après avoir lu mon texte, puis m'a félicité publiquement en suivant la générale à Oran. L'adaptation de L'attentat était une commande du Théâtre régional d'Oran ; par contre, Imaraa min waraq est une initiative personnelle. Ces deux dernières années, je n'ai fait que cela. Tout ce que j'ai appris dans mon modeste parcours, je l'ai mis dans ce texte.
-Théoriquement, la langue n'est plus un handicap…
Nous sommes à la recherche d'une langue qui soit d'abord belle. Le théâtre ne reproduit pas la rue telle qu'elle est. C'est la reproduire en mettant de l'art et de l'esthétique. Travailler sur la langue n'est jamais facile. Il faut la maîtrise de l'arabe parlé et classique, le melhoun. Mon objectif est d'atteindre une langue compréhensible autant à Mascara qu'à Batna et Damas. Notre dialecte algérien est très proche de l'arabe «fousha», classique (…). On remarque qu'ailleurs que le dialecte est utilisé même dans les journaux télévisés. J'aime le dialecte que je retravaille dans mes textes.


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