Plusieurs anomalies ont été soulevées par les résidents, qui n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme quant aux risques qu'ils encourent. Un immeuble bâti sur une source et un autre implanté sur le lit d'une rivière. Il ne s'agit pas d'une construction illicite ou d'une baraque- entrepôt comme on en voit souvent dans les quartiers de la périphérie de Souk Ahras. C'est la cité des 252 logements (quartier Ahmed Loulou), qui se distingue par ces deux graves anomalies urbanistiques où la complicité des services de contrôle technique en exercice l'année 1995, est avérée.La contestation des attributaires, réprimée dans le contexte du tout sécuritaire d'une période de lutte anti-terroriste, a permis au promoteur et à ses relais, de gagner un temps précieux et boucler les dix années requises pour que toute réserve soit caduque, et ce conformément aux textes en vigueur. Les habitants de cette cité reviennent à la charge pour dénoncer le scandale. «Nous n'avons jamais cessé de tirer la sonnette d'alarme quant aux dangers auxquels sont exposées nos familles», tonne un représentant du comité de quartier qui a remis à El Watan une copie d'une doléance adressée à tous les responsables dont le ministre de l'Habitat. De visu, l'immeuble 12 de ladite cité laisse échapper une importante quantité d'eau souterraine, des indices de perturbation dans le réseau de canalisation des eaux usées sont visibles, des effritements au niveau des façades et des fissures énormes à l'intérieur des immeubles. Des espaces réduits sans aération tiennent lieu de toilettes, des effondrements partiels soutenus avec des supports de fortune, des câbles électriques endommagés à cause d'une mauvaise installation et d'autres qui ne répondent pas à l'interrupteur, des infiltrations des eaux à l'intérieur des appartements et des murs sclérosés et pour couronner le tout des eaux porteuses de courant électrique qui giclent depuis la plate forme des immeubles. Voici le témoignage d'un citoyen qui habite cette cité: «Ces bâtiments étaient conçus pour la résorption de l'habitat précaire avec un plan initial de constructions en R+1. Nous sommes à quatre étages avec des assises en ciment frelaté et un béton de qualité douteuse. Le sinistre est imminent». Des cas d'asthme, d'allergie, de diminution de vision et d'immunité chez des enfants en bas âge nous été signalés, documents médicaux faisant foi, lors de notre passage du côté de ce quartier.
