Hier, aux environs de 14h, les mécaniciens de l'entreprise de tracteurs agricoles (Etrag) ont observé un arrêt de travail; 300 travailleurs des différents ateliers de production et de montage ont tenu un piquet de grève pour réclamer le versement du cumul de la prime de rendement collectif (PRC). Celle-ci a été décidée par l'ex-directeur général, limogé depuis. Ladite prime proposée était subordonnée à l'objectif programmé au niveau du taux de réalisation de tracteurs montés au bout de la chaîne. Celui-ci a été accompli à 92% tandis que le reste était frappé du sceau de «bon sauf», c'est-à-dire non concerné par la prime en question. Dans la même logique de contestation, les «mécanos» revendiquent le départ de la section syndicale UGTA qui a déjà été contestée pour ses compromissions avec la direction à travers une pétition signée par près de 800 travailleurs sur les 1200 employés de l'Etrag. Des mots d'ordre de «Syndicat dégage», ont été scandés par les ouvriers qui ont pris à partie le directeur de la production. Les secrétaires de l'union locale UGTA d'El Khroub, contestés, ont été alertés par les syndicalistes en déficit manifeste de représentativité afin de jouer aux pompiers, d'autant que le mouvement se poursuit, du moins pour cet après-midi de lundi. Le nouveau directeur général, A. Bendjamaâ, a affiché une note à l'intention des grévistes dont le mouvement s'est élargi à l'ensemble du personnel des Bt7, Bt6, Bt5, et Bt22. Dans cette note, on peut lire ceci: «La réouverture du dossier de la PRC est pour l'année 2011», ou encore: «Chaque travailleur aura son droit», et «La régularisation des concernés se fera au courant du mois de mars 2012». Et pour terminer, le directeur appelle l'ensemble du personnel à faire preuve de sagesse et lui laisser le temps nécessaire pour régler leurs problèmes. Pour les travailleurs c'est le ras-le-bol; leur mécontentement couve depuis le règne de la direction déchue qui a été dénoncé pour la circonstance. Une assemblée générale des travailleurs est prévue incessamment, qui laissera le soin aux mécaniciens de trouver les solutions appropriées à leur représentativité ouvrière. A noter que cette grogne violente s'est manifestée spontanément dès la réception de leurs fiches de paie sans la fameuse prime de rendement collectif.
