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Le 11 février 1996, une voiture piégée explose devant la maison de la presse d'Alger
Une plaie difficile à fermer
Publié dans El Watan le 11 - 02 - 2006

Il y a dix ans, jour pour jour, la maison de la presse Tahar Djaout était soufflée par une forte déflagration qui a plongé la corporation et les habitants de la grande artère Hassiba Ben Bouali et ses environs dans le chaos. Quelques moments avant l'explosion, les journalistes revenaient de Bab El Oued, où une Renault Express, bourrée d'explosif, est abandonnée par des terroristes devant le siège de la mairie.
L'attentat a causé des blessures à une cinquantaine de personnes, surtout des femmes et des enfants, qui étaient dans leurs maisons. Les discussions dans les rédactions tournaient autour de la recrudescence des attentats à la voiture piégée et la peur d'un tel acte visant la Maison de la presse était fortement ressentie, d'autant que les lieux n'avaient comme protection que quelques agents de police en faction devant la porte d'entrée, aidés par des caméras de surveillance qui n'enregistrent rien. Certains confrères ont déjà remis leurs articles, d'autres ont préféré rentrer plus tôt pour revenir le soir, après la rupture du jeûne. Dans la grande artère, Hassiba Ben Bouali, de nombreux passants font leurs dernières emplettes dans ce quartier commerçant. La circulation est très dense. C'est une heure de pointe. Parmi les véhicules, un fourgon Master, bourré d'explosifs, fait son apparition dans la file gauche en venant de Belcourt, avec à son bord deux jeunes. Gêné par la circulation qui paralyse les véhicules, ce dernier allume son clignotant gauche, simule une panne, pour s'arrêter juste à côté de l'ancienne entrée du journal Le Soir d'Algérie, avant de l'abandonner. Quelques minutes plus tard, une forte explosion secoue le quartier, suivie d'une épaisse fumée noire. La scène est chaotique. Des corps déchiquetés, des lambeaux de chair éparpillés par ci, par là, des véhicules calcinés, des passants brûlés vifs, des blessés agonisant, des enfants courant dans tous les sens et des femmes hystériques à la recherche de leurs proches parmi les morts. Les secours arrivent quelque temps plus tard, et s'attardent beaucoup plus dans l'évacuation des blessés qui jonchent la chaussée. Dans les rédactions, les journalistes n'ont toujours pas conscience de ce qui leur est arrivé. Les locaux du quotidien Le Soir d'Algérie sont totalement anéantis. L'attentat a fait 26 morts parmi lesquels trois journalistes : Alloua Aït Mebarek, Djamel Derraza et Mohamed Dorbane, ainsi que 110 blessés, dont des femmes, des enfants et des vieillards. Un mois après, soit le 31 mars 1996, le GIA revendique cette action criminelle à travers sa publication, El Ansar, diffusée à partir de Stockholm, capitale suédoise. Dans ce communiqué, le GIA a précisé avoir « frappé le centre de la presse, appartenant à l'Etat tyran, faisant 26 morts et 110 blessés ». L'enquête des services de sécurité a permis de découvrir que le fourgon utilisé dans cette opération a été volé, la veille de l'attentat, à El Harrach, pour être chargé de TNT à Sidi Moussa, précisément à Ouled Allel, quartier général du GIA, où étaient implantés les laboratoires de fabrication d'explosifs. Le groupe, dirigé par un certain Mahi, de son vrai nom Abad Youcef, résidant à Climat de France, à Alger, émir de katibat El Ghoraba, qui activait à El Harrach, était scindé en deux factions. Une chargée du vol du véhicule et l'autre de l'acheminement de cette bombe ambulante vers la cible choisie préalablement par Yahia Rihane, dit Abdellah Krunfel, responsable militaire du GIA pour la zone d'Alger.
Enigme
A signaler que El Mahi avait été abattu par les services de sécurité, une semaine seulement avant l'attentat de la Maison de la presse. Ce qui n'a pas empêché ses acolytes de poursuivre l'opération. Pour sa part, Abdellah Krunfel, natif de Birkhadem (Djenane Sfari), avait été abattu par les forces de sécurité une année plus tard, en février 1997, alors qu'il se trouvait chez ses beaux-parents, dans un appartement situé à la cité des Annassers, à Alger. L'assaut de son refuge s'est soldé par la mort de quatre autres personnes, dont l'épouse de Rihane. Ce dernier avait fait beaucoup parler de lui lors de la prise d'otages de l'Airbus d'Air France, à l'aéroport d'Alger, en décembre 1994, lorsqu'il a été désigné par le GIA comme étant le seul interlocuteur entre les preneurs d'otages et les autorités françaises. Ce qui a laissé les services de sécurité penser que Yahia Rihane se trouvait, à cette époque, en France. Effectivement, lors des attentats du RER l'été 1995, les services français ont pu remonter la filière pour atteindre Rihane, dont la maison située dans la banlieue lyonnaise avait été investie et où des armes et des explosifs avaient été saisis. La chasse à l'homme déclenchée par toutes les polices européennes, notamment française, a poussé Yahia Rihane à rentrer en Algérie, où il a participé, entre fin 1995 et 1997, à plusieurs attentats à l'explosif, entre autres, ceux qui ont visé le commissariat central au boulevard Amirouche, les mairies de Kouba et de Bab El Oued. L'énigme reste néanmoins à propos de l'identité des deux conducteurs du fourgon piégé qui a visé la Maison de la presse. Les services de sécurité savent que les éléments de katibat El Ghoraba ont été éliminés jusqu'au dernier, sans pour autant donner les noms de ceux qui ont conduit le véhicule de la mort de Sidi Moussa jusqu'au boulevard Hassiba Ben Bouali. Une année après l'attentat, et alors que les blessures sont toujours béantes, les autorités ont interdit le rassemblement de recueillement à la mémoire des victimes de la barbarie.


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